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Ah, enfin ! Une bonne crise !


Rédigé par par Philippe Nieuwbourg le 12 Novembre 2008



Philippe NIEUWBOURG
Philippe NIEUWBOURG
Le patron d'une SSII, spécialiste du décisionnel, et fidèle lecteur depuis une décennie de Decideo, partageait avec moi son enthousiasme il y a quelques années, sur la pérennité de notre secteur. "On a toujours besoin du décisionnel, en phase de croissance pour saisir des opportunités, en phase de crise pour serrer les bons boulons", me disait-il en substance. A l'époque, la seule "crise" était l'éclatement de la bulle Internet... une rigolade, avec le recul, face à la crise actuelle qui touche tous les secteurs de l'économie financière et réelle. Alors qu'en est-il maintenant que nous lui faisons face. Comme nos anciens appelaient "une bonne guerre" pour relancer l'économie, faut-il aujourd'hui une "bonne crise" pour relancer la machine, et le décisionnel saura-t-il en tirer son épingle du jeu ?

Sur le papier, la démonstration semble imparable. En effet, maintenant qu'il faut réduire les coûts, licencier, fermer des usines, mettre en chômage technique, suspendre certains investissements... il faut bien décider des meilleures mesures à prendre. Et pour cela, les outils décisionnels devraient être fortement sollicités. Mais solliciter ne signifie pas investir. Si l'usage de ces outils est évident pour prendre ces décisions difficiles, il n'est peut-être pas dans les priorités des entreprises d'investir dans de nouvelles solutions. Le phénomène "back to Excel" peut sembler du meilleur rapport qualité/prix. Les entreprises ont déjà pour la plupart investi ces dernières années dans des solutions de reporting, d'analyse, de manipulation des données. Les besoins nés de la crise actuelle vont être la première montée au front concrète de ces investissements précédents.
Ceux qui tireront le meilleur profit de leurs solutions sont-ils ceux qui ont choisi des solutions dites "prédictives" ? Là encore sur le papier, les solutions d'analyse prédictive permettent d'avoir un temps d'avance sur ses concurrents et de ne pas se contenter d'une vision "rétroviseur", d'analyser le passé comme savent le faire si bien les outils traditionnels d'aide à la décision, mais d'avoir un vision "projecteur", pour éclairer ce qui va se passer dans le futur... sur le papier. Qu'en est-il d'une situation exceptionnelle comme la crise que nous traversons ? Les systèmes prédictifs sont-ils capables d'intégrer et de modéliser des événements imprévisibles et brutaux comme ceux dans lesquels nous nous sommes précipités ? Les clients de ces solutions vont-ils prendre de meilleures décisions, et les prendre plus rapidement ? Ou céderont-ils aux rêves des prédictions et se fourvoieront-ils dans des modèles incapables de prévoir la période que nous vivons ?

Mais si vos solutions décisionnelles ne sont pas à jour du tout, pas suffisamment complètes, pas connectées à l'ensemble de vos données... vous risquez vraiment de prendre de mauvaises décisions, ou de prendre de bonnes décisions... beaucoup moins vite que vos concurrents, ce qui revient au même. Rien n'est pire que de naviguer dans le brouillard lorsque les conditions sont difficiles. Si vous constatez aujourd'hui que votre système décisionnel n'est pas à son meilleur niveau, vous n'avez pas le choix, il faut immédiatement prendre les mesures adaptées et peut-être choisir des solutions simples et rapides à mettre en oeuvre, dont le temps de formation est réduit, ou qui proposent une solution hébergée pour gagner en flexibilité.
Un peu comme les financiers nous expliquent qu'il faut vendre au son du clairon et acheter au son du canon, c'est sans doute bien aujourd'hui que vos investissements décisionnels seront les plus utiles.
Qu'en pensez-vous ? Arriverez-vous à convaincre votre direction d'investir en cette période difficile ?
Au même titre que les impôts et les croque-morts, le décisionnel fait-il partie des dépenses non négociables et inaliénables ?




Commentaires

1.Posté par Michael ALBO le 12/11/2008 15:13
La dépense BI est-elle incompressible ... au même titre que l'eau, l'électricité et le gaz ?
La réponse est "Pas si sûr...".
En te lisant, je me suis posé la question de l'intérêt de ces systèmes prédictifs qui n'ont pas été capables de prédire l'ampleur de la crise que nous traversons. Dans des conditions extrêmes, l'homme reste le meilleur analyste de la situation.
Tu as aussi parlé du phénomène du "Back to Excel" qui peut être pour certaines entreprises une solution de repli temporaire... à condition d'aimé faire de la "mécanique".
Puisque tu ouvres le débat des solutions alternatives, je pense, pour ma part, que nous approchons du moment de vérité pour un segment de la BI qui m'impressionne de plus en plus par ses progrès : l'Open Source.
Cette crise va t'elle accélérer l'adoption des produits BI Open Source par les entreprises ? Il est vrai que les présentations des éditeurs Open Source sont de plus en plus professionnelles et que l'attrait de l'absence de coûts de licences doit faire tendre l'oreille des décideurs en ces temps de vaches maigres.
A mon sens, je pense que seuls les intégrateurs BI Open Source peuvent aujourd'hui se dire "Ah, enfin ! Une bonne crise !".
Leur avis m'intéresse ...

2.Posté par Julien Delvat le 13/11/2008 03:06
Il est vrai que les solutions décisionnelles sont à la fois à la mode en phase de croissance et en phase de récession.
A mon avis, ceux qui s'en sortiront le mieux seront ceux qui auront su mettre en place un ensemble d'outils décisionnels flexibles à moindre coûts, de sorte qu'ils puissent évaluer de nouvelles perspectives pour faire face à des situations nouvelles.
Par exemple, les frais logistiques font de plus en plus partie des indicateurs utilisés du fait de l'augmentation du prix de l'essence.
Pour ce qui est du "back to excel", regardez la mode des outils open source "à-la-excel" sur le marché. Les solutions Palo offertes par Jedox, avec une partie gratuite, sont à cette image. C'est le début du "retour avant investissement" !

3.Posté par Bogdan Agapè le 14/11/2008 13:05
De mon point de vue, la situation économique actuelle ne justifie en rien une remise en cause des investissements dans la BI, outils et projets, mais dans le système actuel nous subissons le dictat des services financiers d’achats.

Un certain nombre de missions dans différents secteurs économiques me font penser que la BI n’est pas encore bien assimilée par l'utilisateur final. Il n’est pas possible à mon sens de faire quelconque analyse prédictive quand on imprime des matrices de données sur des centaines de pages, l’information est noyée dans la masse.
Par ailleurs, trop souvent guidés par les impératifs financiers du client final, les consultants ne peuvent apporter le meilleur de leur conseil BI.

Il faudra aussi se poser la question qui doit avoir accès à la décision ?
L’on apprend par tout que la responsabilité ne peut pas être déléguée, donc qui doit décider, ne dit-on que trop de démocratie tue la démocratie ?

In fine, je suis partisan pour « l’information à temps » cad. la bonne information, au bon moment, à la bonne personne et ceci nécessite des projets décisionnels correctement appréciés.

« En hiver le paysan achète son chariot, et en été son traineau …»

Cordialement,

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