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Business Objects choisit l’open source pour répliquer à Oracle et Microsoft


Rédigé par le 19 Avril 2005

Les partenariats d’hier dessinent parfois les combats de demain. En informatique, rien n’est acquis en matière d’alliances. Business Objects annonce un accord de partenariat avec MySQL, pour répondre à l’offensive grandissante de ses deux anciens alliés, Oracle et Microsoft.



Business Objects choisit l’open source pour répliquer à Oracle et Microsoft
Il y a quelques années, la répartition des rôles était claire : aux éditeurs de bases de données les fonctions de stockage, aux éditeurs d’outils de reporting les fonctions d’interrogation. Il y a encore quelques mois, Oracle s’affichait clairement comme le meilleur ami de Business Objects. Mais cette amitié n’était que de façade, plus destinée à rassurer les clients qu’à refléter la réalité des relations et des stratégies des deux sociétés.
Face à l’offensive de Oracle sur le marché du décisionnel, via la version 10g dont nous avons déjà longuement parlé, et qui propose de servir l’ensemble de la chaîne décisionnelle, de l’alimentation aux applications analytiques en passant par le reporting, Business Objects ne pouvait pas non plus se tourner vers Microsoft.
Microsoft a en effet choisi la même voie, développant Reporting Services en 2004, puis rachetant la technologie Active Views pour faciliter la création des états par l’utilisateur. Là encore une solution globale se construit, dont la première présentation cohérente sera effectuée à l’occasion du lancement de SQL Server 2005 dans quelques mois.

Pour Bernard Liautaud, fondateur et PDG de Business Objects, certainement conscient que la concentration du marché informatique ne l’épargnera pas encore très longtemps, la recherche d’alliés devient alors problématique. IBM ? Déjà présent dans le décisionnel, mais ne dispose pas d’une offre de haut niveau en matière de reporting ; Néanmoins l’image de l’entreprise n’est peut-être pas celle que recherche Bernard Liautaud ; par ailleurs la stratégie de IBM semble dirigée vers le service plus que vers l’élargissement de son offre logicielle. SAP ? Partenaires de longue date, complémentaires d’un point de vue produit, les offres des deux sociétés pourraient être intelligemment mises en cohérence. Mais c’est pour Business Objects faire un choix structurant, alors que l’entreprise s’est construite sur le concept d’ouverture.

Bernard Liautaud avait donné un premier signal il y a quelques mois en entrant au conseil d’administration de MySQL AB, éditeur de la base de données open source MySQL. Il y a un an, l’éditeur nous confirmait également qu’une version Linux était dans les cartons, même si à l’époque, il nous indiquait ne pas percevoir de demande de la part des clients C’est finalement vers ce monde de l’open source que Business Objects se tourne aujourd’hui, en annonçant un accord de partenariat avec MySQL AB. « Nos clients nous ont demandé de leur proposer un outil intégré d’aide à la décision et de reporting sur leurs bases de données open source », explique Marten Mickos, CEO de MySQL AB. Inversement, Business Objects montre aux éditeurs de bases de données, Microsoft et Oracle en particulier, qu’il ne compte pas rester inactif. Bernard Liautaud fait même preuve dans cet accord d’une certaine ironie, choisissant de s’allier avec le concurrent qu’ils maîtrisent et comprennent le moins, le monde des logiciels libres. A noter également, MySQL est l’éditeur qui travaille avec SAP au développement de MaxDB, la base de données open source acquise par l’éditeur d’ERP. Le monde est petit…

Cet accord n’aura sans doute que peu d’impact sur les affaires de Business Objects à court terme, même si certains clients MySQL pourraient être tentés de découvrir Business Objects XI issu de Crystal Reports. En revanche, l’opération est excellente en terme de communication et de messages adressés aux autres acteurs du marché. Attention néanmoins à ce que Business Objects ne voit pas cette arme se retourner contre lui, certains ardents défenseurs du libre pourraient exiger qu’il libère le code de ses outils afin de tester si cet engagement en faveur de l’open source est sérieux ou s’il n’est qu’une option marketing.




Commentaires

1.Posté par Gabriel Mouallem le 10/05/2005 14:52
Marginalise-moi si tu veux que je te marginalise…

En choisissant d'offrir des solutions de reporting et d'analyse, les éditeurs de "bases de données" mettent en avant le droit - qu'ils estiment légitime - de proposer des moyens d'accès aux données stockées sur leurs propres systèmes… marginalisant ainsi les acteurs traditionnels du reporting et de l'analyse qui ont développé - depuis longtemps - des plateformes d'accès à leurs "bases de données"…

En choisissant de considérer l'offre "base de données" du logiciel libre, les acteurs traditionnels du reporting et de l'analyse cherchent à marginaliser la brique "base de données" du système décisionnel…

En effet ; bon nombre des solutions "du monde du libre" qui réussissent à s'imposer à ce jour, sont celles qui ont répondu à des besoins "standards" reproduisant ou reprenant - parfois presque à l'identique - des solutions existantes issues de "l'autre monde"… Peut-on considérer aujourd'hui la "base de données" comme un standard qui, comme les logiciels de traitement de texte ou celui de la feuille de calcul, n'évoluera que peu - dans ses fonctionnalités majeures - dans les prochaines années ? Laissons aux éditeurs de "bases de données" le soin de répondre… s'ils le souhaitent…

2.Posté par Patrick De Freine le 16/05/2005 13:01
Le point de vue de Business Objects, et sa grande force, c'est d'avoir toujours considéré le décisionnel depuis le poste de l'utilisateur final. C'est une approche bottom-up, dirait-on pour être dans le vent. Pour un utilisateur qui a un nouveau projet et qui dispose sans doute déjà de données décisonnelles dans un data warehouse ou un data mart, l'alternative qui se propose est la suivante : soit il demande au "propriétaire" du data warehouse/mart d'y ajouter les nouvelles données de son projet, soit il cherche l'autonomie "à moindre coût et délais" en créant un nouveau data mart. MySQL devient dans ce dernier cas une hypothèse crédible. Si Business Objects souhaite élargir son périmètre en matière d'architecture, le SGBD est l'étape suivante naturelle. R(olap) ou M(olap), BO semble choisir son camp.

3.Posté par Michel Kergoat le 20/06/2005 17:03
Que BO prévoie la possibilité d'accéder à des bases MySQL me parait un signe d'ouverture technologique. Encore que pour les bases Open Sources, Postgresql ait une bonne réputation de solidité pour la volumétrie du décisionnel.

Les histoires d'alliances définitives me paraissent rigides et sclérosantes. À une époque, le sgbd de SAP n'était qu'une recommandation, et ça fonctionnait aussi bien sur plusieurs sgbd. Je ne sais pas ce qu'il en est aujourd'hui, mais cette recommandation avait d'ailleurs changé de Oracle vers IBM, mais ça n'avait pas vraiment influencé le marché des sgbds.

De là à dire que MySQL va remplacer Oracle, surtout pour un datamart isolé allant à l'encontre d'une culture d'entreprise et d'un entrepôt de données en place, pour lequel un datamart supplémentaire ne demanderait pas forcément de licence supplémentaire pour héberger et servir les données, même si elles sont indépendantes du dw (un schéma Oracle n'est pas forcément une machine)...

(contribution personnelle indépendante de ma société mère)

4.Posté par philippe Salah le 19/11/2005 23:25
Dans le comparatif SAP à travers ses zigzag SGBDiennes et BO, c'est que le 1er est un Bâtisseur de murailles et qu'importe la couleur des murs, à qlq différences près, mais pour BO c'est quand même du Décisionnel dont il s'agit : des sousou !!! et la manière de les faire fructifier...
donc l'impact serait plus sensible auprès de nos chers Patrons-Banquiers....me semble-t-il.

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