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Talend réconcilie le libre et les costumes-cravates


Rédigé par le 5 Octobre 2006

Le jeune éditeur français (même si Bertrand Diard son PDG refuse ce qualificatif qu’il trouve réducteur) réunissait le gratin du décisionnel et de la finance parisienne ce matin sur un bateau plus proche du yacht que de la péniche. Toute la difficulté résidait d’ailleurs dans le « dress code ». Fallait-il être « open source » et arborer un style libre ou fallait-il être « commercial » et ressortir son costume-cravate ? Toutes ces questions existentielles pour assister au lancement officiel en grande pompe, de la version 1 de Talend, qui se présente comme la première solution open source d’intégration de données… en open source commercial.



Talend réconcilie le libre et les costumes-cravates
« On propose de la tuyauterie qui permet de faire parler entre elles toutes les données de toutes les applications », explique Bertrand Diard, PDG de Talend.
C’est dans le détail de ce positionnement que l’on trouve la véritable innovation. Tout est dans le terme « solution ». En effet, comme de coutume, les « projets » open source dans le domaine de l’ETL (CloverETL, Octopus, KETL…) se sont concentrés sur les aspects techniques, laissant souvent de côté l’ergonomie, l’interface utilisateur et les outils d’administration. Talend a choisi de développer une véritable solution, indispensable pour toucher en direct le monde de l’entreprise. Il fallait donc intégrer une interface utilisateur accessible au plus grand nombre et des outils périphériques. Des développements plébiscités par les quelques spécialistes qui ont déjà pris en main les premières versions de l’outil.
« Les points positifs de l’offre Talend sont son interface utilisateur de type Eclipse, l’outil de debugging souvent absent des ETL propriétaires, et le développement en Perl - langage largement développé pour lequel on trouve facilement documentation et compétences », explique Benjamin Boutros, directeur technique du pôle data management de Edis Consulting. « En revanche l’absence pour le moment d’un outil d’administration, de gestion du cadencement des travaux d’alimentation, est un point négatif qui devra être corrigé ».
« Les fondateurs de Talend connaissent bien les outils de Informatica et de DataStage. Cela se voit, ils ont pris le meilleur des deux outils pour concevoir leur offre », explique un consultant qui vient de mettre en place la première version de Talend chez un de ses clients pour l’alimentation d’une application de CRM.


Talend réconcilie le libre et les costumes-cravates
Le choix de l’open source pose bien entendu pour Talend la question du modèle économique. Le financement à court terme semble assuré puisque l’éditeur a annoncé ces derniers mois l’apport de 3,1 millions d’euros de fonds d’investissement (Galileo, AGF Private Equity). Mais ces mêmes financiers réclameront dans quelques années l’ouverture d’une porte de sortie. Une sortie que peut s’imaginer soit par le développement organique de l’entreprise et le relais d’autres investisseurs voire l’introduction en bourse, soit par la revente de l’entreprise à un éditeur propriétaire intéressé par ce modèle économique innovant. Entre temps Talend devra cependant réaliser du chiffre d’affaires. Pour cela, une partie de la gamme sera commercialisée sous forme traditionnelle et de services complémentaires. L’entrée de gamme sera accessible gratuitement à tous en open source, permettant de tester et de valider la complétude fonctionnelle du produit par rapport au projet du client. Puis lorsque le client voudra passer en phase de production, il lui sera conseillé de souscrire au contrat de service.

L’administration est un des principaux moteurs de l’adoption de l’open source en France et semble intéressé par Talend, comme le confirme Eric German de la direction générale de la comptabilité publique. « Nous avons subi des restrictions budgétaires et nous avons choisi de changer la ligne budgétaire ‘licences’ en ‘formation pour les agents’ », explique-t-il. On touche ici du doigt la véritable motivation des 55 000 agents du Trésor. « Je n’ai pas de motivation idéologique », répète Eric German. Mais il reconnait néanmoins que « l’open source est une manière pour nos informaticiens de se réapproprier leur métier. L’open source leur donne un second souffle ». Un choix de développement technique qui évite de se poser la question délicate de la réduction des effectifs des services informatiques de l’administration publique…

A 12h30 aujourd’hui Talend libérera sur son site web la version 1 de son ETL. Les réactions des éditeurs propriétaires sont attendues avec impatience.





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