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En BtoB les modèles de commercialisation impliquent de nombreux acteurs et ne se limitent pas à la relation du client / prospect avec le vendeur. Dans le monde des fournisseurs de solutions informatiques par exemple, analystes, journalistes, partenaires produits ou services, associations professionnelles, fournisseurs divers, influenceurs métier ou académiques pèsent plus ou moins fortement sur le cours de certaines affaires. Il revient au marketing de mettre en œuvre les moyens nécessaires pour influencer dans un sens favorable à la réalisation de ses propres objectifs, les attitudes et les comportements de ces acteurs clés. Mais il n’est pas toujours facile de développer des jeux communs avec ces différents acteurs et le plus souvent le marketing se trouve face à une situation de contradiction entre intérêt individuel et intérêt commun comme dans le fameux cas du Dilemme du Prisonnier de la Théorie des Jeux.

Cas du Dilemme du Prisonnier : Deux prisonniers complices sont interrogés séparément. Chacun peut trahir son partenaire (T) ou rester silencieux (S). Si les deux trahissent, ils vont en prison pour trois ans. Si l’un trahit et l’autre pas, le traître est libre et sa victime va en prison pour cinq ans. Si personne ne trahit, ils vont tous les deux en prison pour un an. Il est important de garder en tête que ces deux prisonniers – bien que complices – ne se connaissent pas bien et sont interrogés séparément : ils n’ont donc aucune idée de l’attitude de leur complice (va-t-il coopérer ou privilégier son intérêt personnel ?).

La matrice ci-dessous permet de faire apparaître les différents scénarios :
Silencieux Trahir
Silencieux 1 ; 1 5 ; 0
Trahir 0 ; 5 3 ; 3

L’analyse de la matrice permet de voir aisément que, quel que soit le choix de l’autre, un joueur a toujours intérêt à avouer. Pourtant, si les deux prisonniers n’avaient pas avoué, ils écoperaient chacun d’une seule année de prison au lieu de trois. C’est là le paradoxe qui a rendu célèbre le Dilemme du Prisonnier. Ce dilemme fait apparaître la contradiction – extrêmement répandue – entre intérêt individuel et intérêt collectif.

Pour sortir de cette impasse, on peut considérer que dans de nombreux cas les relations ne sont pas un « one shot », mais sont appelées à se renouveler régulièrement. Chaque joueur peut ainsi acquérir, au fil du temps, des informations sur le comportement de l’autre joueur. Le théoricien américain Robert Axelrod est arrivé, après expérimentation, à la conclusion que dans ce cas la stratégie du donnant-donnant (Tit for Tat en Anglais), dans laquelle le joueur commence par adopter une attitude coopérative, puis joue ce qu’a joué l’autre joueur à la partie précédente (coopération s’il y a eu coopération, défection, s’il y a eu défection), est la plus payante à long terme.

Pour être précis, les simulations d’Axelrod montrent que pour qu’une stratégie de donnant / donnant ait un sens, il faut que la situation de dilemme se représente à nouveau dans le futur et que le nombre d’opportunités soit inconnu des participants ou indéterminé. Sinon la solution classique du dilemme peut être préférée à un moment donné. Cette stratégie se révèle la plus efficace dans les simulations, mais attention dans la vie de tous les jours, rares sont les fois où nous percevons parfaitement ce que l’autre fait ou dit et où ce que nous faisons reflète vraiment ce que nous voulons faire.

Quoi qu’il en soit, pour être efficace au dilemme du prisonnier il faut suivre les lignes directrices suivantes. 1°) Ne pas être trop envieux : ne pas réfléchir en termes de jeu à somme nulle, la maximisation de ses gains passe invariablement par celle des gains des autres. 2°) Ne pas être le premier à faire cavalier seul : il est payant de coopérer tant que l’autre joueur en fait autant (attention à bien être dans un jeu suffisamment répétitif). La malveillance peut être profitable au début, mais elle finit par détruire l’environnement qui lui permettait de survivre. 3°) Pratiquer la réciprocité dans la coopération comme dans la défection : le jeu strict est le plus performant, le tit for two tats’ est moins performant. Être indulgent (revenir tout de suite à la collaboration si elle est offerte), mais attention le niveau d’indulgence dépend de l’environnement (il faut en tenir compte dans certaines circonstances). 4°) Ne pas être trop malin : les stratégies compliquées ne marchent pas mieux, il est préférable d’avoir un comportement clair et donc prévisible (à court terme on peut être roulé, mais à long terme on l’emporte).

Pour le Marketing il s’agit de non seulement pratiquer les stratégies de donnant-donnant, mais aussi d’amener les forces commerciales de son entreprise à les pratiquer. Dans ce cas pour favoriser l’émergence de coopération (de partenariat), il convient de modifier les règles du jeu pour les vendeurs, comme augmenter la perspective de long terme, modifier les gains, enseigner la réciprocité, ou améliorer les capacités de reconnaissance des joueurs.

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Rédigé par Michel Bruley le Jeudi 23 Juillet 2020 à 10:54 | Permalien | Commentaires {0}

L’innovation est le moteur de la croissance économique. Les responsables marketing sont donc toujours à la recherche d’innovations (stratégique, produit ou processus), car même si l’innovation est toujours une activité à risque, ils sont incités à innover pour se créer des occasions de « surprofit ». Aujourd’hui, une des voies simples consiste à bien utiliser les nouvelles technologies de l’information et des communications, mais attention pour une organisation innover exige toujours d’apprendre au niveau individuel et collectif.

L’innovation stratégique naît de la remise en cause radicale par l’entreprise des composantes de son modèle d'affaires qu’il s’agisse de la valeur pour son client ou de sa propre chaîne de valeur. Cette forme d’innovation permet de renforcer la position concurrentielle y compris dans les marchés sans croissance.

L’innovation « produit » est une invention technique qui a trouvé son marché. Invention et innovation sont deux notions distinctes. L’invention est entendue comme « la création d’une nouvelle ressource pour l’entreprise » alors que l’innovation correspond à la mise sur le marché d’un bien intégrant une nouvelle ressource. Il est à noter qu’il y a beaucoup plus d’inventions que d’innovations, car si les inventions ne rencontrent pas les conditions économiques, sociales, institutionnelles favorables, elles tombent dans le vide. Il est bien connu qu’en 1750 de nombreuses découvertes techniques ont eu lieu en Chine, mais du fait de l’absence de contexte favorable elles n’ont pas été localement exploitées. Inversement à la même époque l’Angleterre a su importer et exploiter à son profit des inventions d’autres pays (Allemagne, Pays-Bas, France, Italie).

Cependant, c’est toujours sur le terrain de l’usage que se gagne la bataille de l’innovation. L’usage va permettre à la technologie de trouver une place qui n’est pas toujours celle que son inventeur lui destinait. Par exemple, le rail a été à l’origine mis au point pour faciliter l’extraction du charbon dans les mines et le transistor pour s’affranchir des lampes. Introduire un nouveau produit (ex. le Post it) représente un risque, d’autant plus grand qu’il faut faire émerger le besoin et éduquer le client. Attention au rejet de ce que l’on ne connaît pas, l’inconnu est toujours jugé dangereux et généralement les consommateurs rejettent les concepts les plus innovants.

Si l’on prend le cas des nouvelles technologies de l’information & des communications, leur apport ne se lit pas immédiatement dans les comptes d’exploitation, mais dans les innovations qu’elles génèrent : impact sur la productivité finale et possibilité de se différencier de la concurrence. L’apport principal pour les entreprises utilisatrices est la capacité à apprendre et à inventer de nouvelles stratégies organisationnelles et concurrentielles qui permettent de faire la différence. Pour sortir des cas habituels (Amazon, eBay, …, Wal Mart, Fedex, …) et regarder l’apport des nouvelles technologies au niveau de tout un secteur par exemple, dans l’industrie automobile elles ont permis de donner un nouveau souffle, par la mise en oeuvre du juste à temps, de la qualité totale, de la modélisation virtuelle, de l’ingénierie simultanée et de nouvelles formes d’intégration des fournisseurs dans la conception, en interne et de nouvelles fonctionnalités pour les automobilistes (GPS, caméra de recul …).

Les innovations radicales qui créent une rupture forte pour l’utilisateur sont rares dans le domaine des nouvelles technologies de l’information et des communications (l’ordinateur en 45, le microprocesseur en 71, le navigateur en 91). Les nouvelles technologies apportent essentiellement des innovations incrémentales. Il ne s’agit donc pas d’être dans une logique achetez des nouvelles technologies et vous verrez, mais il convient de les utiliser pour adapter son modèle d’affaires (produits/services, organisation, etc. …) et tirer profit des nouvelles possibilités offertes. Mais attention les projets intégrant de nouvelles technologies et particulièrement en informatique échouent généralement par absence de cadrage stratégique, absence d’étude d’impact, survente par des consultants, le tout habituellement lié à une maîtrise d’ouvrage insuffisante ou absente et pour finir on rend généralement responsable de l’échec les utilisateurs accusés de faire de la résistance au changement ou le client de passer à côté des innovations.

Pour les responsables marketing les nouvelles technologies de l’information et des communications offrent de nombreuses possibilités d’innover dans le positionnement de leur offre, au niveau du produit en offrant de nouveaux services (la personnalisation du produit) au niveau du prix (par exemple la tarification variable), au niveau du canal de distribution (en multipliant les canaux de vente), au niveau de la communication avec le marketing base de données ou en utilisant de nouveaux médias via le web.

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Rédigé par Michel Bruley le Jeudi 18 Juin 2020 à 14:51 | Permalien | Commentaires {0}

Quand une entreprise intègre dans sa stratégie le fait de focaliser son organisation sur ses clients, il est certain que si elle ne va pas essayer de traiter tous ses clients de la même façon, elle va quand même chercher à optimiser les « expériences » que ses clients ont avec elle. Ici, optimiser ne veut pas dire maximiser et c’est bien entendu un optimum sous contraintes qui est recherché. Choisir un niveau d’optimum pour les expériences des clients nécessite d’arbitrer entre des intérêts externes (par exemple ce que les clients souhaitent) et des intérêts internes (chiffres d’affaires, marges), le tout dans un horizon temporel qu’il faut aussi fixer.

Concrètement, il convient de traiter les principaux points suivants : créer des segments de clients durables, à partir d’une connaissance large des clients, incluant toutes leurs relations avec l’entreprise et ceci sur une période significative ; utiliser ces segments pour définir des scénarios des relations avec les clients dans le long terme qui peuvent être mis en œuvre dans différents contextes d’interaction ; mettre en place des moyens qui permettent de reconnaître les clients, quel que soit le canal par lequel ils entrent en contact avec l’entreprise ; prendre en compte tous les besoins et donc intégrer tous les processus inhérents aux relations clients ; faciliter la réalisation d’analyse à tous les stades de façon à ce que les apprentissages possibles des expériences passées puissent être faits ; personnaliser l’offre au sens large, les produits et les expériences, de façon à ce que le client perçoive qu’il fait l’objet d’un traitement qui lui est spécifique ; gérer le portefeuille de clients, c'est-à-dire adapter les engagements de ressources pour assurer la qualité des expériences à la valeur des clients pour l’entreprise ; établir des règles et une discipline de façon à ce qu’à travers l’organisation les services soient assurés et à leur juste niveau ; organiser l’apprentissage de l’entreprise, partager les résultats de façon à faciliter la déclinaison des recettes de succès et éviter de persister dans l’erreur ; intégrer les équipes intervenant dans la chaîne de valeur de façon à ce qu’elles aient intérêt à travailler ensemble.

De fait, il faut aussi que l’entreprise tienne compte de son niveau réel de maturité dans sa façon d’interagir avec ses clients pour définir des solutions pour les points listés ci-dessus. La tâche n’est pas triviale, mais les enjeux de satisfaction de la clientèle, de notoriété, de part de marché, de chiffre d’affaires et de marge sont motivants. Il faut absolument chercher à être progressif et cohérent dans l’introduction des changements dans l’offre, dans l’organisation et dans les outils. Il faut avant tout traiter le cas de l’entreprise et non plaquer une solution toute faite. Il n'existe pas de "one best way", ni de solution informatique unique et obligée. De fait, il existe une grande variété de problématiques imputables à des situations d'entreprises très différentes (domaines d'activité, types de clientèle, culture organisationnelle, structure, etc.) qui doit nécessairement conduire à une diversité d'approches.

Les entreprises ne doivent pas compter sur une «approche métier » type pour optimiser l’expérience de leurs clients, ni non plus mettre en œuvre les mêmes technologies. Il faut en particulier éviter toute dérive techniciste et ne pas se focaliser sur les outils. Il convient d’avoir conscience de l’importance de la coordination de l’ensemble de l’entreprise et donc de la primauté des aspects métier.

L’optimisation des expériences client permet d’instaurer des relations plus durables et de consolider l’entreprise sur son marché. Très concrètement, elle accroît la fidélité des clients et donc leur valeur pour l’entreprise, et autorise un développement de la connaissance du fonctionnement des marchés, source majeure de l’innovation. Cette approche permet de réfléchir et parfois de remettre en cause des composantes du modèle d'affaires à commencer par le mix des éléments formant la valeur pour le client ou sa propre chaîne de valeur. Tout cela débouche sur un renforcement de la position concurrentielle y compris dans des marchés sans croissance.

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Rédigé par Michel Bruley le Jeudi 21 Mai 2020 à 09:05 | Permalien | Commentaires {0}
Une récente enquête met en lumière que les responsables marketing sont frustrés du fait qu’ils subissent trop de pression. En particulier la concurrence les oblige à constamment innover et leur direction générale leur demande de revoir et d’organiser toutes leurs opérations en fonction des retours sur investissements espérés et principalement dans une perspective court terme. D’autre part, les résultats des investissements dans la gestion de la relation client se font attendre et du coup toute cette approche fait l’objet de critiques répétées. Enfin de façon encore plus fondamentale, de nombreuses voix s’élèvent pour dire que la fonction marketing est en situation d’échec et qu’elle doit complètement se réinventer. Pour ma part, je pense que si la fonction marketing doit évoluer ce n’est pas parce qu’elle a échoué, mais plutôt parce qu’elle a réussi et que ses idées ayant été absorbées par l’entreprise, elles sont très souvent mises en œuvre sans les marketeurs.

Il existe en fait deux marketings : un marketing stratégique qui se préoccupe du positionnement de l’entreprise, de ses produits et de définir la façon d’approcher le marché, en fixant notamment les fameux 4P ; et un marketing opérationnel qui comme son nom l’indique assume la mise en œuvre de la stratégie et en particulier coordonne l’ensemble des moyens dont dispose l’entreprise pour influencer, dans un sens favorable à la réalisation de ses objectifs, les attitudes et les comportements des publics qui la concernent.

La fonction marketing a historiquement réussi à amener les entreprises à avoir une orientation centrée sur le marché pour définir formellement la stratégie, planifier l’approche des clients, définir les processus et les structures de commercialisation. Mais ceci n’est souvent plus porté à son crédit, car ce sont les directions générales qui ont pris le leadership de cette dimension du marketing, la fonction marketing n’étant ici que consultée et en collaboration/concurrence avec d’autres fonctions par exemple à propos de la connaissance du marché (étude marketing versus remontée d’informations commerciales). De même, la fonction marketing a généralement réussi à pousser les entreprises à se préoccuper des utilisateurs pour concevoir les nouveaux produits, mais se sont habituellement les services de R et D ou de production qui ont le leadership des phases de création de produits, le marketing n’étant souvent consulté qu’en fin de parcours.

La fonction marketing a aussi très largement démontré sa capacité opérationnelle à conditionner le marché et par exemple l’efficacité de la publicité n’est plus aujourd’hui contestée, pas plus que sa capacité à gérer un actif majeur de l’entreprise : la marque. Cette dernière étant dans bien des industries une des composantes principales de la valeur perçue par le client, donc du prix et de la marge. Mais si les capacités de communication sont portées au crédit de la fonction marketing, les critiques aussi se multiplient, portant sur les montants des budgets nécessaires et le manque de démonstration objective de l’efficacité annuelle de toutes les actions mises en œuvre.

Le problème de la fonction marketing dans bien des entreprises, c’est d’être cantonnée au Marketing opérationnel et même parfois simplement à la communication client de masse (événements, campagnes marketing), c’est-à-dire hors communication institutionnelle, relation publique, presse et communications clients One to One assumées par les forces de vente ou les centres d’appels. Ramenée à ce périmètre et sous la contrainte de montrer des résultats ROI mesurables dans le cadre d’une année, la fonction marketing est en difficulté voir face à une mission impossible.

En fait, il faut bien comprendre que l’entreprise d’aujourd’hui a parfaitement intégré les concepts et techniques Marketing et c’est pourquoi certains gourous parlent de PAN marketing, c'est-à-dire d’une préoccupation marketing partagée et mise en œuvre à travers toutes les fonctions de l’entreprise. D’autre part, les métriques - ventes, fidélité, image de marque … - sont soit le résultat d’actions collectives et donc difficilement imputables en plus ou en moins au seul marketing, soit dépassent largement le cadre annuel. Le seul moyen d’approcher une « vérité » dans ce domaine de l’appréciation des apports des uns et des autres, c’est de pouvoir réellement analyser de façon fine les actions afin de ne pas se limiter à des métriques globales et d’appréhender les performances au niveau de toutes les étapes des processus.

Au niveau du système d’information, je recommande de mettre en place un entrepôt de données d’entreprise afin de mieux cerner la réalité des processus & des résultats et donc de permettre aux directions générales de mieux situer l’apport des différentes fonctions. De plus, ce même entrepôt de données d’entreprise doit permettre aux différents acteurs de la commercialisation de s’adapter à l’évolution des marchés, notamment aux nouvelles demandes, nouvelles offres, nouvelles réglementations, à la mondialisation, à l’évolution des techniques de production ou de vente, à la saturation de certains marchés, etc..

Enfin quant au marketing il doit apprendre à exister dans un contexte de PAN marketing et être le leader de toutes les innovations relatives à son périmètre.
Rédigé par Michel Bruley le Jeudi 23 Avril 2020 à 10:18 | Permalien | Commentaires {0}

En cherchant à passer d’un Marketing de masse à des approches 1 to 1, les entreprises vendant au grand public se sont fixé un objectif particulièrement ambitieux. Vouloir délivrer le fameux bon message, au bon client, au bon moment, par le bon canal en s’assurant d’un traitement homogène du client quelque soit son interlocuteur dans l’entreprise, implique une sophistication sans précédent de la commercialisation. La maîtrise des dialogues et des priorités à travers plusieurs canaux d’interaction exige une intégration des systèmes opérationnels et décisionnels qui autorise des échanges de données en quasi-temps réel.

Fort d’une bonne infrastructure et d’un entrepôt de données actif offrant une vision 360° du client, les entreprises peuvent mieux connaître leurs clients, leurs besoins, les propositions qui ont le plus de succès pour fidéliser ou conquérir et se lancer dans divers raffinements marketing avec des approches différenciées en fonction de la valeur des clients, des actions déclenchées en fonction d’événements spécifiques aux personnes ciblées, des propositions personnalisées répondant aux besoins spécifiques de chaque client. Concrètement, cela conduit à gérer des interactions directes avec les clients via des canaux de plus en plus nombreux, variés et aux coûts différents comme les forces de vente, les centres d’appel, les serveurs vocaux, l’e-mail, le web, les SMS, les réseaux sociaux, les automates dans certaines industries … sans oublier la Poste.

Le jeu consiste pour l’entreprise à essayer de traiter préférentiellement chaque client par le canal approprié en fonction de son potentiel, mais attention les besoins sont bien différents d’une industrie à l’autre, les secteurs du transport, du voyage, de la banque sont en pointe par rapport aux télécommunications, aux industries manufacturières ou à la grande distribution. Quoi qu’il en soit, il faut gérer ces canaux et la masse des interactions correspondantes. Pour une grande banque française que je connais, cela représente plusieurs centaines de millions d’événements qu’il convient de saisir, de stocker et de rapidement mettre à disposition de l’ensemble des acteurs impliqués dans les processus de marketing et de vente afin qu’ils les intègrent dans leurs propres actions.

Gérer la cohérence des communications à travers de multiples canaux n’est pas une mince affaire, d’autant plus que chaque gestionnaire d’offres et chaque canal à sa logique et donc ses actions de marketing direct qu’il convient de coordonner en relation avec le comportement du client (constaté ou prévisible) et des événements affectant la vie du client, de ses produits ou de ses services. Une des clés organisationnelles de tout ceci consiste à mettre en place un moyen de pilotage et d’optimisation de l’ensemble des communications, afin qu’elles génèrent bien une valeur pour les clients sans qu’ils se sentent harcelés.

Les systèmes capables de gérer des centaines de millions d’événements ne sont pas à la portée de toutes les bourses et très concrètement il y a là de la part des grandes entreprises l’établissement de barrière à l’entrée de nouveaux acteurs sur le marché. Cependant, la mise en œuvre de tels moyens n’est pas que défensive, en effet ils se révèlent aussi terriblement performants. Une bonne utilisation de multiples canaux se traduit par une amélioration significative des taux de réponse et de conversion avec une baisse très conséquente des coûts si l’on arrive à n’utiliser qu’à bon escient les moyens d’action les plus onéreux.

Les meilleurs résultats de conversion sont obtenus quand l’interaction finale à lieu à l’initiative du client et fait l’objet de dialogues interactifs, c'est-à-dire concrètement via un centre d’appels, un site web, un réseau social, un automate, des échanges par e-mail … un rendez-vous classique. Mais la concrétisation est la plupart du temps le résultat d’un processus ou de nombreux canaux et moyens ont été utilisés (catalogues, site web, salons, publicité directe, médias de masse, etc.).

Dans ce jeu, la capacité à réagir vite est primordiale, il convient souvent de savoir saisir rapidement les occasions et une bonne coordination des canaux est un facteur clé de succès. Par exemple le groupe Travelocity qui est le plus gros vendeur de voyages au monde, arrive à un taux de conversion de 7% sur les 30 millions de relances qu’il effectue chaque année auprès des visiteurs de son site qui ont abandonné leur panier et donc finalement rien acheté lors de leur dernière visite.
Rédigé par Michel Bruley le Jeudi 26 Mars 2020 à 10:18 | Permalien | Commentaires {1}

La valeur d’un client est une information stratégique

Aujourd’hui, il devient essentiel de pouvoir mesurer avec précision la valeur de chaque client. L’expérience a montré que les approches ‘intermédiaires’ consistant à analyser la rentabilité sur la base d’échantillons ou de moyennes sont par trop restrictives et rigides pour assurer la flexibilité, la réactivité et la créativité commerciale aujourd’hui indispensables.

Le calcul de la valeur des clients (valeur actuelle et potentielle) est la clé privilégiée de l’approche différenciée des clients et du pilotage de la création de valeur sur les « clients en or ». Il s’agit en premier de savoir comment établir la valeur individuelle des clients. Ici il ne faut pas se contenter de définir une valeur en fonction du chiffre d’affaires, du nombre de produits ou de transactions effectuées, de l’ancienneté. Il convient de déterminer la contribution au résultat et de gérer un compte d’exploitation par client. Cette approche est très largement pratiquée dans le monde du B to B mais elle est novatrice dans le monde du B to C, car pendant longtemps l’importance des données et traitements nécessaires a rebuté les entreprises vendant au grand public.

Pour calculer la valeur de chaque client, il s’agit donc de prendre en compte à un niveau individuel les revenus, les dépenses de commercialisation, les coûts de production des produits et services, les frais généraux et les charges financières. La Royal Bank of Canada par exemple a appliqué cette méthode et a complètement changé son point vu sur ses clients et concrètement leur répartition en décile de rentabilité puisqu’elle a modifié le positionnement de 75% de ses clients d’au moins deux déciles (en plus ou en moins). Les approches 1 to 1 qui peuvent être faites après un tel changement de l’appréciation des clients, sont profondément différentes. Mais attention il ne faut pas se limiter au calcul de la valeur du client à partir des transactions historiques, il convient de projeter cette valeur dans le futur en tenant compte du profil et du cycle de vie spécifique des clients et de définir une valeur potentielle.

La capacité d’appréhender la rentabilité de chaque client procure des avantages à toute l’entreprise. Les avantages les plus immédiats s’observent au niveau du marketing et plus précisément de la gestion des clients. Chaque initiative de communication peut être améliorée si l’on sait mieux déterminer les produits essentiels et attrayants aux yeux de tels et tels clients, ainsi que les clients susceptibles d’acheter un produit à un prix rentable pour le fournisseur. Les actions de fidélisation et d’incitation peuvent être construites en fonction des données détaillées relatives à la rentabilité des clients. Le fait d’employer ces informations pour se concentrer sur les clients rentables par le biais d’une approche adaptée à leur comportement peut se traduire par des économies non négligeables sur le plan des budgets alloués à la fidélisation, la conquête et le développement de clients.

Au niveau de l’organisation puisque les entreprises orientent de plus en plus leur structure sur le client, les calculs de la valeur des clients peuvent offrir une base idéale lorsqu’il s’agit de définir la contribution de chaque unité fonctionnelle et être au cœur d’une évaluation des coûts ajoutés et des valeurs ajoutées sources de nombreuses réflexions stratégiques sur la création de valeur de l’entreprise. De façon plus normative, par exemple en ce qui concerne les ventes et le service, la mise en place d’un système de calcul de la valeur des clients peut fournir un support objectif et permanent dans le cadre de la définition de niveaux de service à la clientèle et de l’attribution de primes au personnel.

Le calcul de la valeur des clients fait partie des fonctions que doivent couvrir les solutions de CRM analytique qui par ailleurs doivent permettre d’appréhender toutes les dimensions de la relation client (accès à un historique 360°), de comprendre le comportement d’achat, de fixer les attentes de chaque client, de détecter des opportunités de vente, d’optimiser la segmentation & le ciblage, de modéliser & simuler les stratégies marketing.
Rédigé par Michel Bruley le Jeudi 27 Février 2020 à 09:26 | Permalien | Commentaires {0}

De la gestion de ses informations et de son image

Chercher un avantage concurrentiel en tissant des relations avec des clients, pour mieux comprendre leurs besoins et leurs désirs, n’est pas nouveau. Exploiter des informations clients pour mieux se positionner est un réflexe commercial de base, que les entreprises ont d’autant plus facilement que pour la majorité la moitié de leurs bénéfices provient de 10% de leurs clients. Cependant, la plupart des entreprises vendant directement aux consommateurs échouent dans la gestion de l’un de leurs actifs majeurs : l’information client. La raison principale vient du fait que les entreprises n’ont pas une approche globale de la gestion de leur relation client.

Dans le contexte actuel de multiplicité des canaux de distribution et des offres analogues, le coût d’acquisition d’un nouveau client s’envole, les marges baissent et pour les produits en phase de maturité l’amortissement des coûts de recrutement peut nécessiter plus de deux ans de consommation et suppose donc une certaine fidélité. Tout cela conduit à la prolifération des programmes de fidélisation. Les entreprises développent donc des stratégies de focalisation client, qui les amènent à identifier leurs clients les plus intéressants ; créer des portefeuilles de clients homogènes (problématique, potentiel ...) ; se débarrasser des clients non profitables ; choyer les "clients-avocats de leurs produits" ; se servir de leurs clients pour obtenir d'autres clients ; identifier les clients potentiels les plus intéressants ; écouter, provoquer les suggestions de leurs clients ; et développer des programmes de fidélisation.

La plus grande difficulté dans ce type d’approche réside dans le fait que les hommes et informations nécessaires sont dispersés dans l’entreprise et relèvent de fonctions différentes comme le marketing, la finance, les ventes, les services après vente, etc. … Inversement, les technologies de l’information ont tellement évolué, qu’aujourd’hui le stockage, l’analyse et l’accès distant à de grands volumes de données sont aisés. L’automatisation des ventes & du marketing apporte trois bénéfices majeurs : la réalisation d’approches commerciales des clients très personnalisées ; l’intégration des réactions des clients (produits, concurrents …) dans la définition de l’offre ; la création d’une infrastructure qui à moindre coût facilite la flexibilité et permet de constamment entretenir un portefeuille d’avantages concurrentiels (offre, personnalisation, coûts).

Pour obtenir ces bénéfices, les entreprises mettent en place des applications pour : cibler (segmentation) ; promouvoir (gestion de campagne marketing) ; fidéliser (fidélisation, rétention, attrition), prospecter (acquisition, vente croisée, additionnelle) ; suivre les résultats (ventes par produit, canal …) ; analyser la rentabilité (marge brute, nette …) ; définir l’offre (affinité, conception, chaîne d’approvisionnement).

Aujourd’hui, les entreprises utilisent le téléphone, internet, les réseaux sociaux, la poste, des vendeurs … pour interagir avec leurs clients et plus particulièrement ceux à forts potentiels, mais il est essentiel pour réussir ces approches marketing de trouver la bonne combinaison de technologies et de ressources humaines qui permettent de mettre en œuvre une gestion optimum de la relation client : obtenir un signe d’intérêt, un premier achat ; augmenter la fréquence, la variété, le montant des achats ; réduire l’attrition et réactiver les inactifs.

Au moment de vous lancer dans ce type d’approche, pensez à la phrase de Sénèque : “ Il n’y a pas de vent favorable pour celui qui ne sait où aller ”. Gérer la relation client est un métier, des objectifs relationnels ne peuvent être atteints que dans la mesure où un cap est fixé et que quelques directives sont précisées de telle sorte que l’allocation des ressources et les choix d’actions opérationnelles puissent être réalisés pour permettre d’atteindre un objectif retenu. Un résultat significatif ne peut pas être attendu d’un ensemble d’activités déclenchées au hasard. Au-delà du produit ou du service, la clé principale est dans la communication et dans la possibilité que le client a de différencier une offre. C’est pourquoi, positionnement et éléments de différenciation doivent être constamment maintenus attractifs et l’image de marque gérée. Les consommateurs se font une image des produits/services et des entreprises, à travers les emballages, les canaux d’interaction, le degré de courtoisie des réponses au téléphone par exemple, tout ce qu’ils voient ou entendent ; cette image les incitera ou non à acheter.

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Rédigé par Michel Bruley le Jeudi 23 Janvier 2020 à 16:49 | Permalien | Commentaires {0}

Les politiques ont inventé le concept de « patriotisme économique » sans lui donner un contenu autre à ce jour que celui d’un protectionnisme totalement arbitraire. Si l’on ne veut pas que l’industrie française se dissolve dans la mondialisation, il est temps de réagir. Il est temps de participer à la réflexion pour préciser jusqu’où les restructurations industrielles transfrontières sont acceptables au regard de la cohésion économique et sociale d’une Nation.

La France restera toujours aussi attractive sur le plan touristique, mais sa place de leader économique est vouée au déclin si elle ne se modernise pas. Il faut refuser de céder au pessimisme ambiant et prendre en compte la situation actuelle. On est en guerre mondiale économique, mais la mondialisation crée des richesses, même si elle génère aussi des inégalités et provoque des guerres : agriculture, services publics, etc.

Les délocalisations sont inéluctables, il vaut mieux accepter les règles du commerce et jouer avec elles. Elles permettent de faire baisser le prix des marchandises, et en France elles ne représentent que 3 à 6% des suppressions d’emplois. Accessoirement, il faut prendre conscience que la création d'emplois dans les pays du sud génère de la démocratie et qu’à terme, cela conduit à l'amélioration de la situation des régimes politiques dans les pays émergents.

La nationalité des entreprises n’a plus grand sens, elles sont devenues mondiales, mais on notera que les pays les plus protectionnistes sont les pays les plus puissants du monde : États-Unis, Chine, Japon. Il faut donc être très vigilant sur les capitaux des entreprises.

La France n’échappera pas à une désindustrialisation, mais il faut absolument se battre pour les banques, les assurances, tous les secteurs qui créent de la valeur, notamment ceux qui exigent des investissements publics massifs. Autrement dit, il faut que l'État prenne sa part dans la réorganisation de l'activité en France, notamment dans le numérique. Il faut en plus un effort majeur sur la recherche et le développement, axe majeur pour relancer une dynamique en France et en Europe.

Mais attention la dette de la France est ÉNORME (100% du PIB) et elle va continuer à augmenter, c'est très inquiétant. Que peut-on faire ? On est condamné à une rigueur budgétaire. Cela ne veut pas forcément dire qu'on n'a pas de marge de manœuvre budgétaire. Outre la rigueur budgétaire, les gouvernements peuvent opérer des redéploiements à condition de négocier avec les parties prenantes et pas seulement avec des syndicats peu représentatifs. Surtout, ne recommençons pas à décréter qu'on va dégraisser le mammouth ! La France ne peut pas continuer à se marginaliser en Europe en laissant filer sa dette.

Outre la dette, il faut s’attaquer au 35h, aux trop nombreux fonctionnaires, aux trop nombreuses politiques laxistes (lutte contre les fraudes – fiscales, sociales …-, zones de non-droit, lutte contre la drogue, immigrés illégaux, communautarismes …). Ces dernières années, la plupart des politiques sont des trompes l’œil, beaucoup d’annonces, peu de réalisations, peu de changements comme avec la SNCF ou les syndicats sont en train de renégocier un nouveau statut très avantageux ou l’essentiel de l’ancien statut sera préservé.

Le citoyen doit être très attentif aux résultats et se méfier de l’habileté des politiques qui arrivent à masquer leurs échecs comme le joueur de bonneteau fait disparaître l’information cherchée, aider par l'administration aux ordres qui vous produisent d’astucieuses présentations qui masquent, habillent au mieux les réalités. Heureusement, il existe de nombreuses statistiques internationales en Open data, qui permettent de contourner toutes les désinformations bien orchestrées par les pouvoirs publics et bien relayés par de nombreux organes de presse complices.

Enfin, les réseaux sociaux tant décriés sont un moyen d’action pour le citoyen de base, qui peut en relayant des informations qu’il aura vérifiées, aider ses relations à mieux situer les réalités, mieux prendre conscience des vrais problèmes et ne pas se contenter des explications manipulées du type tous les problèmes viennent du réchauffement climatique, à part cela circulez il n’y a rien à voir.
Rédigé par Michel Bruley le Jeudi 26 Décembre 2019 à 15:09 | Permalien | Commentaires {0}

La capacité à prédire

L’avenir résulte du hasard et de la volonté et il ne faut donc pas prétendre que tout est écrit. La vie ne prend sens que dans l’incertitude. En favorisant la proactivité, nous transmettons un message d’espoir. Si l’être humain engendre ses propres difficultés, il est également le seul à pouvoir les résoudre.

Les explications du type théorie du chaos

Halte à la complication du complexe ! Les conceptions présentées ignorent trop souvent les éléments clés tels que le facteur humain. Par ailleurs, les différents acteurs refusent souvent de prendre en considération les modes d’organisation, les comportements ainsi que les phénomènes historiques et culturels. Il faut croire à la dynamique de projets. Elle soutient au moins la motivation collective. En effet, l’Homme a besoin de changement. La population active a diminué depuis 2006. La compensation financière ne suffira plus à retenir les personnes. Les conditions de travail devront donc être adaptées aux rythmes des salariés.

La démographie

L’Europe perdra 20 millions d’actifs d’ici 2025. Mais attention les recensements nationaux ne sont pas fiables. En effet, 5 millions de Français vivent dans des zones urbaines sensibles qui ne sont jamais visitées par les recenseurs. L’immigration constitue certainement une réponse adaptée à cette baisse. Les immigrés les plus qualifiés ne viennent pas en France et un grand nombre possèdent un niveau d’éducation inférieur au brevet des collèges. Il est impératif d’accompagner plus efficacement les flux migratoires en instaurant de véritables chances d’intégration et d’éducation. En Seine-Saint-Denis, les conditions de vie sont relativement mauvaises. De ce fait, les départs enregistrés pour ce territoire sont aussi significatifs que les arrivées.

L’information en matière économique

Les médias se montrent globalement paresseux. Dans le domaine de l’éducation, les termes économiques sont souvent présentés de manière négative. Nous sommes donc relativement conditionnés. Il ne s’agit pas de supprimer les services publics, mais de les optimiser, mais la population ne semble pas prête à accepter cette proposition.

La qualité des politiques

Les problèmes de gouvernance sont bien réels. De nombreux politiciens agissent surtout pour assurer leur réélection. Depuis 1975, le PIB de la France a doublé, mais le taux de chômage a quadruplé. Chacun doit donc accepter de changer, mais notre société refuse les fluctuations ; or il est absurde de maintenir des emplois artificiels. La France a des atouts, elle se classe à la deuxième position mondiale en matière d’investissements étrangers. De plus, le pays dispose d’une grande variété de climats, d’un patrimoine historique remarquable et d’une position géographique privilégiée. Cependant, les modes de fonctionnement actuels génèrent trop de stress, il faut donc restaurer le lien social.

Enfin, ne pas confondre prévoir et anticiper cf. mon article : cliquez ici
Rédigé par Michel Bruley le Lundi 25 Novembre 2019 à 09:07 | Permalien | Commentaires {0}


Les entreprises, confrontées à des difficultés de nature différente, ne suivent pas non plus une méthode unique de mise en œuvre d’une solution de gestion de la relation client. Elles ne sollicitent pas les mêmes technologies. Cela soulève quelques questions, notamment quant à l'offre proposée par les éditeurs. Les entreprises attendent des éditeurs qu'ils adaptent leurs solutions à leurs problématiques. Il s’agit donc de se demander si c'est à l'entreprise de s'adapter à la solution de l’éditeur, ou l'inverse. Quelle est la part, aussi, d'un changement organisationnel dans le succès d'un projet de gestion de la relation client ?

Quelques leçons générales sont communes à l'ensemble des entreprises :

Volonté. Les investissements répondent en général à un "acte de foi" indispensable, compte tenu du fait que les politiques de relation client passent par une phase d'investissement initial important, alors que les premiers résultats utilisables ne sont visibles qu'à moyen terme.

Risque. Les projets correspondent à une prise de risque indéniable, qui exige une forte implication de la direction générale.

Modèle. La mise en œuvre des politiques de relation client peut prendre toute sorte de formes, eu égard à la grande diversité des entreprises. Il n'existe pas de "one best way".

Projet. Si tout est techniquement possible, peu est concrètement réalisable. Les entreprises se concentrent sur des actions prioritaires, afin de conjurer le risque de "l'usine à gaz" (mégasolution informatique complètement intégrée) au profit d'une démarche réaliste et évolutive.

Stratégie métier. La stratégie préexiste à l'outil. Les projets doivent répondent à une vision globale de la relation clients. L'outil n'est mis en place que lorsqu'il devient indispensable, même s'il est vrai qu'a contrario sa mise en œuvre peut constituer un levier d'action.

Technologie. Il faut éviter toute dérive techniciste, c’est-à-dire une focalisation sur les outils au détriment des personnels et de l'organisation et à un rejet par leurs utilisateurs. Les projets doivent être soutenus par la technologie et non pas guidés par la technologie.

Hommes. Enfin, la plus grande attention doit être apportée aux utilisateurs et aux personnels. Les politiques de relation client nécessitent parfois des arbitrages et ne correspondent pas toujours à l'intérêt immédiat des équipes. Il faut savoir concilier les bonnes volontés, surmonter les résistances – parfois légitimes – des salariés. La formation du personnel en est un élément essentiel.

L'intégration multicanale. Les entreprises qui se lancent dans la distribution multicanale sont dans une démarche d'accumulation exigeant de lourds investissements financiers (équipements, formations, restructurations, etc.) A cette démarche d'accumulation doit succéder une démarche d'optimisation des canaux. La question de l'utilisation de différents canaux aux différentes étapes de la relation client doit être résolue. De même, il faut pouvoir inciter et éduquer le client à utiliser le canal le plus approprié, et œuvrer à la convergence des intérêts du client et de l'entreprise. C'est la question de la complémentarité de la substitution des canaux. Les solutions techniques permettent l'automatisation et donc une réduction des coûts. Mais le face-à-face peut s'avérer indispensable au moment adéquat. C'est le cas dans la banque : les moyens techniques doivent pouvoir servir la force de proposition d'un conseiller clientèle.

Le relationnel de masse. Quel contenu, quel sens donner à la relation client ? S'inscrit-on dans une perspective de stimulation des ventes, ou de fidélisation des clients ? Les deux sont indispensables. Il faut pouvoir créer un attachement, une confiance, pour faire de la relation au client un vrai capital. Ainsi, les solutions sont-elles des outils de soutien à la relation interpersonnelle, ou en sont-elles une substitution ?

La nature des solutions et leurs implications pour le client. Désire-t-on une solution d'optimisation, c’est-à-dire de réduction des coûts, ou une solution de développement de la valeur ? Quel est, dans ces conditions, le coût pour le client de la relation que l'on souhaite mettre en place, et quels en sont les avantages ? Jusqu'où l'entreprise peut-elle rentrer dans l'intimité du client ? C'est ici la question de l'équité qui est soulevée.

Pour aller plus loin, vous pouvez utilement consulter mes autres articles sur le sujet : cliquez
Rédigé par Michel Bruley le Samedi 26 Octobre 2019 à 14:53 | Permalien | Commentaires {0}
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