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Les grandes agences de notation sont depuis le 16 décembre unanimes pour estimer que la situation est suffisamment grave pour faire planer au-dessus de plusieurs pays importants de la zone euro la menace d'un abaissement très rapide de note.


Fitch a placé sous surveillance l'Espagne, l'Italie, la Belgique, la Slovénie, Chypre et l'Irlande. Cela signifie qu'elle pourrait baisser la note de ces Etats d'ici la fin janvier. Quelques heures plus tard, Moody's a également accablé la Belgique, en décidant d'abaisser sa note de deux crans, à « Aa3 », ce qui maintient tout de même le royaume dans la catégorie des émetteurs de dette de bonne qualité. Le ministre des Finances belge a reconnu hier que le pays allait devoir consentir des « efforts importants » pour impérativement réduire son déficit et éviter d'être à nouveau dégradé. l'Insee a annoncé jeudi 15 décembre, "une brève entrée de la France en récession". L'allemand Jürgen Stark, chef économiste de la Banque, démissionnaire début 2012, a réitéré sa position d'hostilité à des rachats massifs d'obligations publiques par la banque. Les divergences au sein de la zone euro, sur le rôle de la Banque centrale européenne (BCE), n'ont pas disparu. Tous ces tiraillements alimentent la défiance des marchés et les commentaires des investisseurs qui alimentent l’analyse des agences de notation...la boucle est bouclée !

Une seule lettre vous manque .....
Ce sont les Banques privées qui prêtent aux États, et qui passent des contrats aux agences de notation, il faut en avoir conscience et être très prudent sur leurs conclusions. La société Enron une des plus grandes entreprise Américaine fit faillite en décembre 2001 en raison des pertes occasionnées par ses opérations spéculatives sur le marché de l'électricité, qui avaient été maquillées en bénéfices via des manipulations comptables. Cette faillite entraîna dans son sillage celle d'Arthur Andersen, qui auditait ses comptes. De plus, elles n'ont pas vu venir la faillite financière de Lehman Brothers entrainant le crash financier de 2008-2009, l’Argentine, l’Islande et dernièrement le maquillage des comptes de la Grèce par des conseillers de Goldman Sachs.
Une agence de notation fonctionne à partir d'un contrat d'études qui lui est demandé par une société privée pour connaître la fiabilité financière d'un groupe privé avec lequel elle est sensée faire une affaire. Selon le barème 2009 de Standard & Poor's pour les États-Unis par exemple, une entreprise doit verser au minimum 70.000 dollars au début du processus de notation, puis un abonnement de «surveillance» atteignant environ la moitié de cette somme initiale. Chaque fois qu'elle émet de la dette sur les marchés, elle s'acquitte alors en plus d'une commission de 0,045% de la transaction. 90% du chiffre d'affaires des agences de notation provient des entités notées. Ce modèle économique donne une haute rentabilité aux agences.
Cetes, le développement du marché de la dette obligataire spéculative a renouvelé et légitimé le marché de la notation. Mais, si les agences ne sont pas contestables dans leur mode de fonctionnement et semblent dans leur rôle comme acteur du marché financier, leurs fortes imbrications avec celui-ci posent le problème d’être à la fois juges et parties.
Les agences financières opèrent, contre rémunération, elles sont donc liées au donneur d'ordres de sorte qu'elles ne peuvent être totalement impartiales. Quand S&P a dégradé la note américaine, le 5 août 2011, elle a expliqué sa décision par l’incapacité d’Obama à parvenir à un accord politique pour réduire sa dette. Le 22 août 2011, le président de S&P, Deven Sharma, était sur le départ, remplacé par Douglas Peterson, 53 ans, Directeur d'exploitation de Citibank, l'entité qui chapeaute les activités bancaires de l'établissement américain Citigroup.

Malgré les trois agences agissant en quasi-monopole et dominant 90 % du marché, notons la présence d’une quatrième, beaucoup moins influente, Dagong Global Credit Rating, fondée en 1994, agence de notation financière chinoise.
L'agence Dagong est connue pour attribuer une note plus faible à la dette souveraine américaine (« AA », abaissée à « A+ » en juillet 2010, puis à « A » le 3 août 2011) que ses trois concurrentes américaines (AAA, puis AA+ pour Standard and Poor's le 5 août 2011).
Dagong est actuellement en conflit avec la Securities and Exchange Commission américaine qui lui a refusé sa demande d'accréditation en octobre 2010, « faute d'informations suffisantes ». Pour certains analystes, la méthodologie de Dagong laisserait perplexe les professionnels de la finance et ne s'illustrerait pas par sa transparence. Cependant, d'autres jugent « crédible » l’agence dans ses notations, et même plus « correcte » que ses concurrentes américaines pour sa notation des pays de l’OCDE.

Ne serait-il pas opportun et urgent de créer une instance dépendant d’une institution internationale comme le FMI, pour l’appréciation des dettes souveraines et des situations macro-économiques ?

Ils pensent jouer la bonne partition et risque à chaque instant la fausse note.

le Dimanche 18 Décembre 2011 | 0 commentaire


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