Créer son blog Recommander ce blog Avertir le modérateur

Quand la CIA utilise la représentation graphique pour son aide à la décision.


« Croiser rapidement et facilement des centaines de bases de données non connectables, permettre la visualisation de données non-classifiées contenues dans des fichiers classifiés, suivre autour du globe transferts d’argent et appels téléphoniques, lister les faits similaires précédents… un aperçu des produits de Palantir Technologies».

Telle est la phrase introductive que fait le site d’information militaire Clarisse concernant cette start-up dont la CIA est actionnaire via son fond d’investissement In-Q-Tel. Par sa dénomination apparemment anecdotique (Palantir est un mot tiré du roman « Le Seigneur des Anneaux »), cette société n’est pas sans rappeler une autre firme américaine : « Oracle », dont l’origine même provient de la CIA. En effet le mot « Oracle » n’était au début que le nom de code du projet de base de données inventé par l’employeur de Larry Ellison, quand il développait cette nouvelle génération de base de données pour la CIA.

al-Qaida : Ci-dessous visualisation d’un sous-réseau syrien au sein des documents de l’organisation.
Les graphiques de la CIA

.


La représentation graphique, une arme moderne ?
La CIA via son fond In-Q-Tel (IQT ou In-Q-It, à l'origine appelé Peleus) reconnait sur son site avoir investi dans d’autres sociétés spécialisées en « data visualization » telles que :

  • Inxight Software, ayant réussi à breveter aux USA la représentation hyperbolique du mathématicien français Henri Poincaré (sa famille a-t’elle connaissance de ces brevets américains ?). Cette solution permettant de montrer des dimensions hiérarchiques, est disponible dans Infor PM (ex Comshare) ou SAP Financial Consolidation (ex Cartesis Magnitude) sous le nom d’arbre hyperbolique (Hyperbolic tree) ou de "StarTree".
http://www.youtube.com/watch?v=pwpze3RF55o
  • Spotfire, outil de « visual mining » appartenant maintenant à Tibco.
http://www.youtube.com/watch?v=qoTYOcp_n84
  • Et beaucoup d’autres sociétés liées au monde de la visualisation avancée, telles que : A4vision (L1id.com), GeoSemble, Meta Carta, PixLogic, Pixim, QDvision, RHEvision, VisualSciences, NovoDynamics…

Cette orientation rentre en résonnance avec les propos du géostratège français Yves Lacoste qui écrivit : « La cartographie, çà sert, d’abord, à faire la guerre ».



Qu’apportent les graphes avancés au monde des affaires
Les réseaux d’écoutes électroniques tels que Carnivore (créé par le FBI) ou Echelon (créé par la NSA) ont permis de collecter une telle masse de données, démontrant ainsi que l'enjeu actuel
  • n’est plus le stockage (dans d'immenses entrepôts de bases de données tel que Oracle)
  • ni le traitement (nb : même si les super-ordinateurs Cray ont aussi en leur temps été développés avec la NSA),
  • mais la capacité à visualiser les informations !

En effet aujourd’hui quasiment toute la chaine d’information (1-Extraction/ 2-Stockage / 3-Analyse) est industrialisée (1-ETL-EAI-MDM / 2-Bases de données relationnelles-vectorielles-multidimensionnelles / 3-Algorithmes de consolidation-drill-datamining). Seule la restitution (4-Visualisation : souvent encore faite sur un simple listing papier ou un écran équivalent) restait jusqu'à maintenant le maillon faible en bout de chaine du processus d’aide à la décision. Il est donc fort à penser que les prochaines innovations dans le domaine du décisionnel se situeront dans la « Data Visualization ».
.
C’est pourquoi PALANTIR bénéficie aujourd’hui de 2 millions de dollars provenant de la CIA, tel que l’indique cet article du Wall Street Journal. En effet seuls les graphiques permettent de densifier les informations (sur un écran ou une page imprimée) et de détecter d’un coup d’œil les tendances et exceptions (le « visual [data] mining »). Ces qualités de densification d’information(*) et d’aide à la compréhension qu’offre la représentation visuelle sont maintenant cruciales dans un monde où les données deviennent surabondantes.
* : se rappeler de la célèbre phrase de Tufte : « More info per pixel ».


Des exemples concrets d’utilisations de la représentation graphique
Si la cyber-criminalité peut être étudiée avec des graphes avancés (voir l’article du New York Times utilisant le logiciel de Palantir), les analyses économiques peuvent aussi bénéficier de ces visualisations innovantes :
- Traders qui utilisent l’analyse technique ou graphique, pour détecter les tendances des marchés
(ex. : les chandeliers japonais, les bandes de Bollinger…)
- Programmeurs peuvent tester leurs algorithmes et concepts sur leur base de données
- Managers peuvent analyser la réaction de leurs équipes et tester une nouvelle approche.



Quelques exemples de graphiques avancés (réalisés avec la version « Finance » du logiciel Palantir) :

  • Les sparklines (micro-graphes)
Les graphiques de la CIA

.
  • Les zones de commentaires intégrées (bandes vertes révélatrices d’un contexte)
Les graphiques de la CIA

.
  • Les regroupements au sein des graphes multidimensionnels (axes 1 horizontal, 2 vertical, 3 via la taille des bulles, 4 via la couleur)
Les graphiques de la CIA

0vote Notez
Rédigé par Claude-Henri Mélédo le Lundi 15 Mars 2010 à 13:36 | 0 commentaire | Permalien


> A LIRE EN CE MOMENT SUR DECIDEO
Profil
Claude-Henri Mélédo
Claude-Henri Mélédo
Travaillant depuis 20 ans sur la mise en place de solutions de mesure de performance, Claude-Henri Mélédo est un des fondateurs de Aldecis où il a conçu un logiciel de graphiques avancés pour PowerPoint et Excel. Il est membre de l’« International Institute for Information Design » au sein duquel il a été nommé en 2011 principal expert des graphiques financiers.

Aldecis est un cabinet d’experts en tableaux de bord et en systèmes de pilotage d’organisations, spécialiste des bases multidimensionnelles « in-memory » (innovant par le temps réel) et de la « data visualization » (représentations graphiques évoluées).

Archives




RSS ATOM RSS comment PODCAST Mobile