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[Gartner BI Summit] La vision décapante du Gartner sur l’open source


Rédigé par le 6 Février 2008

Pour le moins étonnante, la conférence organisée par le Gartner sur le thème « toute la vérité sur l’open source » a eu au moins le mérite de faire connaitre les positions de chacun.



Si quelques éditeurs de solutions open source étaient dans la salle (il y a peu de chance étant donné les prix d’inscription fixés par le Gartner) ils ont du pousser de grands soupirs face à un tel mur d’incompréhension. D’un autre côté les éditeurs « classiques » présents en nombre ont certainement poussé d’autres soupirs… de soulagement. Gartner déconseille fortement l’emploi de solutions open source dans le domaine du décisionnel, et même dans toute application considérée comme critique par l’entreprise. Ironique et parfois même méprisants envers ces « sociétés de deux ou trois personnes qui disposent d’un site web et d’un garage », le Gartner a consacré une heure de conférence à convaincre les utilisateurs des dangers de l’open source pour leur système d’information. Nous vous proposerons prochainement un article complet de compte-rendu de cette intervention.
Juste quelques chiffres pour vous donner un avant-gout. D’après une étude du Gartner réalisée auprès des grandes entreprises qui sont ses clients, le décisionnel est le domaine le moins touché par l’open source. L’analyste a posé la question suivante, uniquement aux sociétés qui ont déjà introduit une part d’open source dans leur système d’information : envisagez-vous d’utiliser de l’open source dans vos prochains projets décisionnels. A 73 % les entreprises ont répondu Non, pour 18 % une introduction est prévue mais non encore réalisée, et seules 9 % d’entre elles ont déjà des briques décisionnelles en open source (comprenant ETL, base de données ou restitution). L’analyse du Gartner est donc sans appel : la part de marché de la Business Intelligence en open source est microscopique et les applications en place sont plutôt des tests ou des maquettes et jamais des environnements de production critiques.
Pour le Gartner, seules quatre solutions sont intéressantes sur le marché du décisionnel open source : Actuate via le projet BIRT, Jaspersoft, SpagoBI et Pentaho. Deux autres méritent d’être surveillées : SQLPower et LogiXML. En revanche le cimetière se peuple peu à peu : OpenReport, BEE Project, Openi.org ou encore RLIB sont ainsi considérés comme des projets du passé.
Bien sur, ces positions tranchées sont à lire au prisme du modèle économique du Gartner lui-même qui sert les grandes entreprises et se trouve financé essentiellement par les éditeurs propriétaires.




Commentaires
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1.Posté par Sylvain Decloix le 06/02/2008 22:23
Très intéressante cette étude du Gartner sur l'OSBI....
Pourquoi la Business Inteliigence ne serait-elle pas à son tour un jour concernée par le modèle Open Source ?
Quelles en seraient les raisons réelles ? Une non-maîtrise du décisionnel ? Une non-maîtrise des technologies associées ?
Il suffit de regarder d'autres domaines, la gestion documentaire par exemple, où des solutions Open Source comme Alfresco commencent à se faire une bonne place parmi les éditeurs de GED......
Une petite réflexion sur ce sujet ici: http://sdecloix.free.fr/?p=55

2.Posté par Badr Chentouf, le 07/02/2008 00:53
Effectivement, que peut-on attendre d'autre du Gartner, financé par les éditeurs si ce n'est pour dire qu'ils sont les meilleurs ?
Un point avec lequel je suis d'accord : les principaux acteurs de la BI open source sont bien Pentaho, SpagoBI, Jasper et BIRT, en y ajoutant quand même Talend pour la partie ETL.

La part de marché de l'open source dans le monde décisionnel reste faible mais est en très forte progression. Il est vrai qu'entre payer 500KE de licences à BO et 0 à Pentaho, on peut hésiter ...

3.Posté par Patrick Beaucamp le 07/02/2008 07:35
La perception des parts de marché est aussi liée au prix payé par les services achats des entreprises, ce qui ne favorise pas la visibilité de certaines plateformes. D'un autre côté, cela nous permet d'installer des plateformes décisionnelles performantes et de conclure des accords en toute tranquilité, sans avoir à passer par des négociations budgétaires complexes.

La présentation du Gartner ne donne pas les raisons pour lesquelles 73% des entreprises ayant lancé des projets Open Source ne veulent plus continuer en ce sens ?

Il semble qu'on parle des projets Open Source qui disparaissent (ce qui existe), mais on ne met pas cela en parallèle avec les éditeurs qui arrêtent leur activité, leur ligne de produits (pour migrer vers un autre produit, Cognos et BO nous ont fait le coup plusieurs fois) ou qui sont racheté.

A titre personnel, dans le domaine du Balanced & Business ScoreCard, le ticket d'entrée pour être référencé par un analyste très connu était de 26K USD ... un ticket d'entrée que ne peut pas se permettre un éditeur Open Source, et qui en dit long sur l'indépendance des analystes, qui vont eux aussi entrer dans une période de récession, et donc de consolidation, devant leur faibles résultats (qui avait annoncé clairement une consolidation aussi rapide du marché ?) et devant la réduction du nombre de leurs donneurs d'ordre (SAP ne va pas payer pour SAP et BO ...)

4.Posté par Stefan le 07/02/2008 08:59
Rien d'étonnant selon moi, il suffit de regarder en profondeur la méthode d'analyse de Gartner. Chaque éditeur soumet des clients à investiguer ( quelques < 10 ) puis ils font des entretiens.

Enfin , historiquement, Gartner a toujours eu la fâcheuse tendance d'être un peu subjectif dans la faveur de certains éditeurs, car ce carré bidul est devenu un terrain de bataille pour la politique et le marketing de ces géants.

Pour ce qui est de l'open source, je suis prêt a parier que Gartner a complètement omis les projets décisionnels qui avaient une ou plusieurs briques open source à coté d'une ou plusieurs briques propriétaire ce qui représente 90% de OSBI.

Dans le contexte de l'étude donc , permettez moi de me méfier de ces conclusions , surtout vu le nombre de projets avec des briques open - source qui me sont soumis en ce moment.

Les études c'est bien , mais la réalité est bien meilleure.

Le projet OSBI BIRT atteint 2 millions de téléchargements.

www.eclipse.org/birt
www.birt-echange.com

5.Posté par gbusson le 07/02/2008 12:03
Bonjour,

Ces conclusions sont assez étonnantes, surtout lorsque l'on sort du Salon Linux à Paris.

Néanmoins, je crois que l'Open source souffre d'un défaut : l'absence d'une grosse succes story.

Ces solutions sont désormais crédibles lorsqu'il s'agit de répondre à un appel d'offre, il faut désormais un RO.

2007 a été l'année de l'intégration de l'open source, 2008 devrait être l'année des résultats.

6.Posté par farragain le 07/02/2008 21:11
Dire que BO pratique une tarification incompréhensible qui ne tend pas à démocratiser le décisionnel est sans aucun doute vrai.
Néanmoins pour avoir utiliser des outils open source (JasperReports, Talend...) en comparaison d'outils 'propriétaires' (BO, Oracle Data Integrator, Oxio Data Intelligence, EASII Board, Qlikview...), je perçois quand même un net retard de l'open source, pas tant en termes de fonctionnalités qu'en termes d'ergonomie, de simplicité et de productivité.
Il n'y a pas photo même si la progression des outils Open Source a été très rapide. Quant à continuer d'assimiler Open Source et gratuité, c'est à mon sens une erreur, rien n'est gratuit et le coût d'un projet est loin de se chiffrer sur un coût d'acquisition des outils.
En bref, il suffit de convaincre BO de baisser sa tarification d'un autre monde et aux éditeurs ETL de changer une méthode de tarification qui indexe le prix de la solution sur un nombre de serveurs ou de bases attaquées (seul Oxio Data Intelligence le fait), ce qui est un non sens pour un outil dont la vocation est aussi de traiter des échanges entre applications .

7.Posté par Sylvain Decloix le 08/02/2008 09:26
En effet, présenter l'Open Source comme synonyme de "gratuité", c'est sans doute l'erreur la plus grave qu'on puisse faire, qui présente surtout le risque de provoquer l'incompréhension des clients et utilisateurs.

L'Open-Source c'est surtout :
1- L'ouverture du code source qui permet aux utilisateurs d'un logiciel libre de l'adapter à leurs besoins propres si nécessaire (ajouts de spécificités métiers, intégration et échanges avec d'autres applications Open Source et/ou propriétaires)
2- Le respect des standards actuels : J2EE, XML, Web, etc....
3- Une autre appproche de la relation client-fournisseur, plutôt basé sur un modèle orienté "Services" que sur de la vente de solution prépackagées
4- En bonus, une diminution des coûts, car aucune licence n'est vendue dans ce domaine. La rémunération des sociétés éditrices de produits Open Source est basée sur la formation et la prestation de service...

Le modèle économique de l'Open-Source est désormais incontournable, il a fait ses preuves dans d'autres domaines :
Sur quoi s'appuie Internet ? ;-)

Certes les éditeurs du domaine décisionnel proposent des solutions très complètes et robustes, et on ne peut pas demander à des sociétés ayant 4-5 ans d'existence de les égaler.
Elles ont toutefois le mérite d'exister et de proposer des solutions intéressantes qui sont déjà en mesure de satisfaire de nombreux besoins...
... et surtout (à terme) de remuer un peu le domaine de la BI

8.Posté par gbusson le 08/02/2008 12:16
D'accord avec Sylvain, le respect des standards, et l'interopérabilité entre les solutions et le "monde extérieur" est vraiment une grande force du modèle.

Un bon exemple : Talend qui participe à bon nombre d'initiatives Open source, et noue un partenariart avec Microsoft, un concurrent potentiel!

Cala contraste réellement avec les solutions classiques intégrée au forceps dans un package pré existant (Oracle, IBM...) et qui ont l'air d'inquiéter bon nombre de DSI

Manque un beau succès, dans le genre "bière et couches culottes" pour le BI...

9.Posté par Sylvain Decloix le 08/02/2008 14:26
Oui en effet, il faudra que le DSI d'un grand compte se lance un jour véritablement et, comme certains le font actuellement dans la gestion documentaire avec "Alfresco", nous apportent un vrai retour d'expérience client sur le sujet.

On aura ainsi la preuve que le Décisionnel n'est pas uniquement l'apanage des éditeurs de solutions propriétaires.

Quelque chose me dit d'ailleurs qu'il y'a plus de chances que ce soit des conseils généraux, des collectivités territoriales, des ministères peut-être, qui se lancent en premier...

A suivre !

10.Posté par david le 09/02/2008 12:23
je trouve cela bizarre comme position. Je suis actuellement en mission pour une DSI qui dispose de 21M€ de budget annuel (pas trop petit donc). BO est présent mais n'a jamais totalement répondu à nos problématiques en décisionnel (bon ce n'est pas mon domaine). BIRT à été sélectionné et devient le seul outil (enfin la principale brique) décisionnel dans notre DSI.
Pour d'autre projet que je considère comme critique (gestion de PKI par exemple) nous préférons missionner une SS2L pour nous apporter la compétence et former du personnel en interne. On s'approprie ainsi la solution et on peut la considérer comme pérenne. Les outils propriétaire nous posent de plus en plus de problématique car cela n'est qu'une boite noire sur laquelle on ne peut intervenir (essayez de mettre en place du SSO sur ce genre de solution .... ).

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