De l’analyse de données aux choix politiques


Rédigé par le 31 Juillet 2014

Les théories et discours économiques sont de plus en plus fondés sur des analyses de données, comme le montre actuellement le dernier best-seller international « Le capital au XXIème siècle » de l’économiste français Thomas Piketty. Cependant, que ce soit pour des démonstrations économiques ou pour des approches financières et marketing, les résultats dépendent d’abord des données disponibles et de leur qualité.



Michel BRULEY
Partant d’une base de données compilant deux siècles d’événements, l’économiste montre que le taux de rendement du capital dépasse le taux de croissance de l’économie, ce qui concrètement signifie que l’enrichissement de la société profite plus aux porteurs de capitaux, et que donc les inégalités s’accroissent inexorablement. Fort de cette analyse et d’autres à découvrir dans le livre, Piketty, en bon français normal, propose de créer un impôt mondial sur le capital, afin d’arrêter l’explosion des inégalités.

Sans entrer dans le détail des polémiques que ce livre à générer, des erreurs relevées par certains experts, il convient de noter que les données utilisées dans les calculs sur les inégalités de revenus, sont celles des revenus avant impôts et avant transferts sociaux. Il en ressort que Piketty ne fait qu’enfoncer une porte ouverte sur la nécessité, pour une société démocratique, de disposer d’un système de régulation des inégalités (impôts et transferts).

Partant de données plus ou moins bonnes et en tout cas incomplètes, la démonstration débouche sur des conclusions mal fondées. Les recommandations dès lors ont peu de chance d’être les bonnes, vu qu’elles cherchent à résoudre, via de nouveaux impôts, un problème qui n’existe pas, à savoir l’accroissement inexorable des inégalités.

Comme en France actuellement, le monde a besoin d’une croissance solide, de forts investissements dans les hommes, dans leur formation, mais surtout pas de nouvelles taxes et de nouveaux fonctionnaires pour les collecter. Pour mémoire, le coût des fonctionnaires en France représente 12% du PIB contre seulement 7% en Allemagne.



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