Entre souris 2D et Wii 3D, comment manipulerons-nous demain nos données décisionnelles ?


Rédigé par par Philippe Nieuwbourg le 27 Mai 2009

Inventée en 1964 par Douglas Engelbart, la souris « commerciale » a fêté en fin d’année dernière ses quarante ans sous les auspices de Logitech. Mais finalement, depuis quarante ans, quelles innovations ? L’écran est resté plat, la souris se contente de deux dimensions même si elle a vu le nombre de ses boutons et molettes se multiplier.



Et les souris de 2009 se confondent au design près avec celle de 1969.
Il y a quelques années, une console de jeu a révolutionné le monde en deux dimensions, la Wii, avec ses manettes dotées de capteurs de position, de vitesse, d’accélération... les dimensions se sont multipliées et « l’expérience utilisateur », ce mot à la mode chez tous les éditeurs, en a été profondément remaniée.

Movea annonce aujourd’hui un nouveau produit, que l’on peut appeler souris (c’en est également une), mais aussi télécommande, ou manette ou encore... un nouveau terme à inventer. La Air Mouse GO Plus est destinée en priorité aux joueurs. Mais ce n’est pas cette cible qui nous intéresse aujourd’hui, mais plutôt l’application professionnelle de l’outil, pour par exemple naviguer de manière plus interactive dans des données décisionnelles.

Si vous avez déjà joué à la Wii, vous allez tout de suite comprendre comment cette navigation intuitive pourrait être déclinée dans le domaine du décisionnel. « Les brevets que l’on retrouve dans la WII sont à la base des brevets Gyration, la Air Mouse GO Plus bénéficie donc de la combinaison de l’accéléromètre, du gyromètre et du magnétomètre façon WIImote. La souris qui se manipule dans les airs, répond intuitivement aux mouvements du poignet », explique Movea.

Le Gyrotool, logiciel fourni avec la Air Mouse GO Plus permet de personnaliser la traduction des mouvements dans le logiciel commandé, sous forme de macro-commandes, par exemple :

- Orienter son poigner vers la gauche permettra de faire défiler les colonnes par période,
- Lever son poignet vers le haut permettra de changer de dimension d’analyse,
- Tourner son poignet vers la droite fera défiler les lignes,
- Secouer le poignet vers le bas provoquera un « drill down » dans les données...

Il ne s’agit que d’exemples et les éditeurs d’outils décisionnels devront choisir le couple mouvement-action. Une forme de standardisation (tout comme le clic droit) devra alors voir le jour. Pas d’exemple à ce jour, à notre connaissance, d’éditeurs ayant choisi de proposer ces nouvelles formes de navigation. Mais n’oublions pas la tendance « serious games » qui se développe en entreprise. Jouer à travailler devient sérieux. Et jouer à naviguer dans ses données pourrait être la prochaine étape. Alors lorsqu’ils seront moins occupés par les processus d’intégration à leurs nouvelles maisons mères, les développeurs des grands éditeurs décisionnels pourront se pencher sur cette évolution.



Dans la même rubrique :