Etude YouGov pour KELEY Consulting : Intelligence Artificielle, les Français parlent de leurs attentes au quotidien


Rédigé par Communiqué de Keley Consulting le 13 Septembre 2018

Principaux enseignements :

Pour près de 6 Français sur 10, l'Intelligence Artificielle est une opportunité pour la France (59%).
Une majorité des Français (> 55 %) estime notamment que l'IA jouera un rôle positif dans le domaine de la Santé ou de la lutte contre le terrorisme.
Les avis sont plus réservés sur l'impact de l'IA quant à l'amélioration des conditions de vie des Français (seuls 48% d'avis positif) .
Au delà de ces moyennes, une forte disparité apparaît, entre d'une part, les classes sociales supérieures actives, confiantes dans l'IA et d'autre part, les classes populaires moins diplômées et les inactifs, qui forment une population plus réticente.
Cette attitude correspond à une forte disparité d'information dans la population Française. Un quart des répondants affirme en effet qu'ils ne comprennent pas ce qu'est l'Intelligence Artificielle.






L'Intelligence Artificielle s'est imposée ces dernières années comme un thème majeur pour les Français, alors même que ses applications sont encore peu développées. Keley Consulting, spécialiste dans les missions de transformation digitale a souhaité mieux cerner la perception de la population française sur ce sujet d'actualité. Pour l'avenir, les Français estiment-ils que l'IA améliorera leurs conditions de vie ? Attendent-ils un impact sur l'emploi, la santé, la sécurité ? Et de façon plus générale, quelle place occupera l'IA dans leur quotidien ?

Pour le savoir, le cabinet s'est associé à l'institut YouGov France pour réaliser une étude portant sur ces différents sujets.


L'Intelligence Artificielle ou la peur de l'inconnu

90% des personnes interrogées ont entendu parler de l'IA. En revanche, un quart de ces personnes (25%) avoue ne pas savoir de quoi il s'agit.

Parmi ces répondants qui s'estiment moins informés, seuls 43% considèrent l'IA comme une opportunité pour la France, contre 71% des personnes ayant une meilleure compréhension. Seulement 32% des personnes peu informées pensent que l'IA améliorera leur condition de vie lors des 10 prochaines années, contre 59% des personnes ayant une connaissance plus poussée de l'IA.

La connaissance de l'IA traduit un clivage social assez net :
74% des CSP supérieures savent en quoi consiste l'IA, contre 63% pour les CSP populaires et 62% pour les inactifs.
Les étudiants sont 78% à comprendre ce qu'est l'IAet les travailleurs 70%, contre seulement 58% pour les sans-emploi.
Les Français n'ayant pas le baccalauréat sont 52% seulement à savoir en quoi consiste l'IA. Les titulaires du bac se considèrent informés à 66%, ceux qui ont fait des études supérieures à 75%.

Ces différences ont un fort impact sur l'optimisme ou le pessimisme ressenti par rapport à l'IA. Les inactifs, les sans emploi et les moins diplômés voient beaucoup moins les opportunités que peut offrir l'IA. Aussi, les plus diplômés sont 66% à considérer l'IA comme une opportunité pour la France, contre 56% des détenteurs du baccalauréat et 52% de ceux qui ne l'ont pas.

« Notre étude confirme que le niveau de compréhension de l'IA est très variable. Ce sujet est certainement complexe, mais il est aussi déformé par la fiction ou par des discours politiquement orientés. Les classes aisées connaissent mieux l'IA et se sentent moins menacées »


Le revenu universel plébiscité

Si l'intelligence artificielle est une menace pour certains emplois, elle peut aussi créer une richesse importante, ouvrant la porte au concept de revenu universel. Interrogés sur le sujet, près de 6 Français sur 10 (59%) se sont prononcés pour son utilité.

Les sans-emploi se sentent évidemment les plus concernés puisqu'ils sont 69% à juger que ce serait utile au plus grand nombre.

Une vision différentiée à propos des politiques publiques

La perception de l'impact de l'IA sur les services publics suit la même logique. Seuls 43% des moins diplômés pensent que l'IA peut améliorer le fonctionnement de l'administration, contre 57% des plus diplômés.

Lorsque l'on aborde la question des financements publics, les publics moins favorisés sont plus réticents à ce que l'État investisse dans l'IA. Les inactifs sont seulement 40% à juger l'augmentation des financements de l'État à destination de l'IA comme bénéfique, contre 50% des CSP supérieures. Les sans-emploi sont encore moins nombreux (39%), tout comme les moins diplômés (38% des non titulaires du baccalauréat Vs 49% des personnes ayant fait des études supérieures).

« Les inactifs et les publics peu diplômés ont des craintes sur le développement de l'IA par les pouvoirs publics. Il faudra ainsi leur apporter la preuve qu'une automatisation croissante des services publics par l'IA ne sera pas synonyme de dégradation du service et plus généralement de déshumanisation », complète Benjamin Hannache, Directeur associé de Keley Consulting.


Des effets positifs sur la santé et la sécurité

L'IA est considérée comme une opportunité en matière de santé et de sécurité, et ce sans qu'il existe de disparités notables entre les catégories de population. Seul le niveau de connaissance de l'IA influence véritablement les résultats. 55% des Français jugent que l'IA peut améliorer la prévention et les soins apportés (65% pour ceux qui savent en quoi consiste l'IA, 41% pour ceux qui ne savent pas).

55% des répondants pensent que l'IA peut améliorer la lutte contre le terrorisme via l'utilisation des données disponibles (62% pour ceux qui savent en quoi consiste l'IA, 47% pour ceux qui ne savent pas). Sur ce thème aussi, les différentes catégories sociaux-professionnelles sont quasiment toutes majoritairement favorables à l'utilisation de l'IA pour lutter contre le terrorisme.


Benjamin Hannache, Directeur associé de Keley Consulting, conclut :
«Le résultat de l'étude ressemble à un résultat de présidentielle en France. Environ 1 français sur 2 (48%) déclare que l'IA va améliorer ses conditions de vie dans les prochaines années. On observe un clivage important, essentiellement lié au niveau d'information sur le sujet et au degré de sécurité économique. Deux discours opposés semblent modeler les opinions : un discours publicitaire, vantant les mérites de produits « intelligents », quasi magiques : des automobiles, aux téléphones mobiles en passant par les systèmes d'alarmes… Et, en face, un discours presque dystopique politiquement engagé, voir technophobe, qui met en avant des risques inédits : déshumanisation des relations, chômage de masse, voire cataclysme fatale à l'humanité. Pour les professionnels et les pouvoirs publics, la pédagogie doit être une priorité »



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