Gartner BI Summit 2012 : le Yin-Business and Yang-IT à l’ordre du jour


Rédigé par Rachel DELACOUR, PDG de WeAreCloud (Bime Analytics) le 10 Février 2012

Rachel DELACOUR, PDG de WeAreCloud qui propose le service BIME de BI sur le nuage, a accepté de jouer le jeu et d'être notre "reporter embarquée" au Gartner BI Summit de Londres. L'occasion de voir comment un fournisseur perçoit ces grandes manifestations internationales d'auto-congratulation.



En 2014, 40% des dépenses en BI seront décidées par les métiers
Le BI Summit de Gartner s’est terminé mardi soir sur la fameuse présentation du Magic Quadrant. Ce qui doit surtout passionner les éditeurs semble aussi intéresser les participants vu les quasi 100% qui sont restés jusqu’au bout.

Ce que j’en retiens : du positif.

Des sessions de qualité, fouillées, documentées, bien présentées, sur des sujets précis avec beaucoup d’exemples concrets. Plutôt un bon point par rapport à d’autres évènements de ce genre où les sessions n’ont d’« avancées » que le titre.

Les analystes Gartner étaient accessibles et les participants au profil majoritairement « grands comptes » plutôt ouverts et friands de tendances émergentes. Pour avoir interviewé plusieurs participants, ces CTOs/CIOs viennent y chercher un benchmark et un vrai échange avec leurs pairs, à l’image du responsable des infrastructures techniques BI d'une grande banque française, venant tous les deux ans et me précisant : « La participation au Gartner BI Summit me permet d'avoir un instantané de l'état de l'art, des grandes tendances du marché et des bonnes pratiques de la BI. En deux jours, cela permet également de s'évaluer par rapport aux autres entreprises (benchmark rapide)".

Rachel DELACOUR, BIME
Donc c’est dit sur la brochure et c’est véritablement organisé en ce sens. Le networking a plutôt bien fonctionné. Sans surprise et parmi les chiffres qui marquent, on re-médite sur le fait que les trois quarts du marché de la BI sont dominés par les acteurs détenant 50% du marché du logiciel, qu’en 2014, 40% des achats BI seront initiés et gérés par le business (et non par l'IT), que le multi-sourcing (différentes sources de données) sera le nouveau standard (attention aux silos) et que le marché spécifique de la BI orientée « Data Discovery » (BI légère, data visualisation, en mémoire, ..) emmené par le chef de file Qliktech sera d’un milliard de dollar en 2013.

Le chiffre qui me plait : « En 2012, plus de 30% des projets BI se nourriront de données extérieures à l’entreprise et en 2013, 15% des déploiements BI combineront une BI collaborative et des applications dites « sociales »… les éditeurs qui combineront les deux gagneront ». Je lève le pouce. Le « new black », comme dirait Karl Lagerfeld, c’est la notion de « Business Analytics » avec sa « BAT », Business Analytics Team qui supplante donc le BICC (BI compentency center)… bref, le terme BI a du souci à se faire.

Les technologies évoluent mais le plus important reste la prise de décision, qui doit servir le business (finalement très humain tout ca…). Le fil rouge était donc le couple idéal Business Users & IT team et comment plus que jamais les faire travailler ensemble pour une BI utile, voire salvatrice à l’image de du Prix d’Excellence Analytique (BI Excellence award) attribué à MedwayYouth Trust pour sa capacité à analyser des données structurées et non structurées pour aider les plus jeunes à trouver un emploi. Timo Elliott soulignait à juste titre qu’il adorait ce use-case : « a story about making a difference ! ».

Pour ma part, j’ai adoré le panel de discussion avec les éditeurs IBM, Qliktech, SAS, SAP et Teradata.
Le plus : un animateur décomplexé qui leur demandait de répondre sans langue de bois aux questions du type : quels sont vos taux d’échec, quelles sont les plus fortes demandes d’améliorations provenant de vos clients ? Que devraient améliorer vos concurrents ? Le match était interessant, le premier se jetant à l’eau concernant le taux d’echec était Teradata avec 30 à 40%, les % des autres diminuant incroyablement au fur et à mesure jusqu’à zéro réponse pour les derniers interrogés.
Qliktech était particulièrement attaqué entre les lignes par IBM et Teradata sur respectivement « l’amélioration des advanced analytics et le traitement volumétrique en mémoire »… ce à quoi Qliktech a répondu par un tacle léger mais ferme en rapport à leur « non-ease of use ». Quelle assertion les a tous mis d’accord ? « La BI mobile va devenir un standard et non un simple différentiateur ». Difficile de dire le contraire en effet.

Mes Take Aways :
En quelques chiffres (les miens, rien d’officiel), il y avait :

- Un nouveau concept : le concert Rock-Analytic de bienvenue, joué en live par Nigel Rayner & Andreas Bitterer au synthé, avec paroles appropriées…très british, très sympa.

- Environ 600 personnes, dont moins de 5% de français... malgré l'Eurostar tout proche.

- une vingtaine d’analystes Gartner, disponibles en 1-to-1 de 30 minutes chrono, même aux aurores, merci Dan Sommer

- Une keynote vitaminée portée par Neil Chandler et James Richardson intitulée « Information as Energy »…avec une douche froide et dix shaking hands à la question « etes-vous passé ou pensez-vous rapidement passer à la BI Cloud ? » …Même eux étaient surpris vu les enquêtes terrain qui remontent une multitude de projets Cloud émergents (27% des entreprises sondées souhaitent « augmenter » leurs capacités BI actuelles grâce à des projets Cloud. Beaucoup de silencieux ou de timides dans la salle donc (préférant garder leur avantage concurrentiel pour eux ? Peur de passer pour des rebels en perfecto ?)… Je vous le confirme Neil, vous n’êtes pas fou

- plus de 30 sessions dédiées aux tendances émergentes, à la gestion de projet BI, au Social analytics, au Big Data (évidemment) entre autres avec toujours cette agréable surprise d’apprendre beaucoup de choses…et un conseil permanent : ne pas baser ses orientations IT sur la roadmap de vos éditeurs fournisseurs pour avancer et sauter dans le train de l’innovation grâce à d’autres solutions

- Cinq workshops…pour lesquels j’avais postulés …pour lesquels j’ai été raccompagnée à la porte de sortie vu mon statut d’éditeur, je n’avais pas prévu d’y aller avec mon mégaphone et j’en attendais beaucoup pour mon information personnelle et mes use-case …dur, surtout vu le prix de l’entrée

- Une réception « networking » où les sponsors rivalisaient de propositions entertainement : table de poker, babyfoot et hotesses en mini-shorts, bar glacé, loterie, bar hawaien et diner VIP. Espérons tout de même que les budgets innovations dépassent bien les budgets Mojito (private joke, P se reconnaitra).

Pour conclure, je reprends ce tweet de Timo Elliott (parmi ses très (très !) nombreuses contributions) : « What's missing in BI? I'd say "more magic", using technology to make BI somethingthat "just works ". Alors Go, and Hold the Mayo !



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