L’Europe très en retard dans le domaine du décisionnel


Rédigé par le 18 Septembre 2006


L’Europe arrive en troisième position, loin derrière les autres régions industrialisées du monde en matière de compréhension et d’adoption des outils d’aide à la prise de décision. C’est en tous cas ce que semble indiquer l’étude publiée par Teradata à l’occasion de sa conférence mondiale des utilisateurs.



Chaque année Teradata mène une étude à l’occasion de sa conférence utilisateurs et interroge les décideurs sur leur processus de prise de décision et les outils qu’ils utilisent pour y parvenir. Cette année ce sont 1171 décideurs issus de 23 pays du monde qui ont été interrogés dont une grande majorité de membres du comité de direction de leur entreprise. Il s’agit en majorité de grandes entreprises ; 60 % d’entre elles dépassent le milliard de dollars de chiffre d’affaires. 21 % des personnes interrogées sont issues de la zone EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique). De manière générale la prise de décision renforce peu à peu son statut d’activité clef pour la catégorie de personnes interrogées. Plus de décisions, plus de données, des décisions plus complexes… le métier de « décideur » est bien de prendre des décisions. Ouf !

Mais en se penchant sur la répartition des réponses par zone géographique, on est forcé de constater le retard pris par la zone européenne. La compréhension de l’importance des données non structurées (textes, emails, tableaux, images…) dans le processus de prise de décision en est un bon exemple. Ainsi seuls 36 % des personnes interrogées de la zone EMEA considèrent que l’utilisation des données non structurées peut être un avantage concurrentiel. Ils sont 70 % en Amérique du Nord et 69 % dans la région Asie-Pacifique.
Le temps réel est également source de disparités géographiques. Pour 54 % des européens les tableaux de bord en temps réel permettent de prendre de meilleures décisions ; ils sont 76 % en Amérique du Nord et 84 % en Asie-Pacifique.

Au-delà de cette « différence culturelle » plusieurs indicateurs formalisent les tendances majeures dans l’usage des outils décisionnels. Pour 68 % des personnes interrogées, le nombre de décisions à prendre chaque jour a augmenté depuis l’année dernière, pour 96 % le volume de données est également en croissance.
Par ailleurs le client renforce sa place de « roi » au cœur des préoccupations des décideurs. Parmi les cinq principaux sujets d’inquiétude et de prise de décision, on retrouve la fidélisation client (n° 1), l’image de l’entreprise auprès de ses clients (n° 2) et le service client (n° 5). Trois sujets en progression dans le classement des préoccupations des décideurs depuis ces dernières années.

L’étude proposée par Teradata est également l’occasion de recenser les rêves ou tout au moins les objectifs des décideurs en matière d’évolution de leur système d’information. Pour environ 80 % des décideurs, l’information en temps réel est utile. Cette proportion évolue peu depuis ces dernières années. Mais en même temps le nombre de projets de systèmes décisionnels en temps réel ne progresse que lentement. Trop complexe à mettre en œuvre, trop cher, pas assez rentable ?
Le système décisionnel de l’entreprise est composé pour 22 % des personnes interrogées d’un ensemble de data marts indépendants, pour 46 % d’un mélange entre data marts et data warehouses, et seulement pour 20 % d’entre eux d’un entrepôt de données global pour l’ensemble de l’entreprise. Mais cette dernière architecture semble, d’après l’étude, l’eldorado que souhaiteraient atteindre 54 % des personnes interrogées ! On verra dans les prochaines années si cet entrepôt de données unique et centralisé se fait appeler l’Arlésienne ou si les entreprises acceptent de consacrer des budgets conséquents à sa mise en place.

Enfin, tout ceci n’est bien entendu valable que si l’on considère que la vision proposée par Teradata, d’un entrepôt de données centralisé, en temps réel, conservant l’ensemble de l’historique des données transactionnelles, est l’objectif à atteindre…



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