L’intelligence artificielle pourrait permettre aux entreprises d’augmenter significativement leurs effectifs, selon une étude d’Accenture


Rédigé par Communiqué de Accenture le 31 Janvier 2018

En faisant évoluer leur organisation pour mieux préparer leurs collaborateurs à la collaboration homme-machine, les entreprises pourraient augmenter leur chiffre d’affaires de 38% et leurs effectifs de 10%, d’ici 2022.



Impacts des investissements en IA sur la croissance du chiffre d’affaires et des effectifs, 2018-2022 (source : Accenture)
Les opportunités de croissance des entreprises reposent sur la capacité de leurs dirigeants à faire évoluer leur organisation, notamment en formant leurs collaborateurs pour les aider à travailler avec les technologies intelligentes, selon une nouvelle étude d’Accenture (NYSE : ACN). L’étude est publiée à l’occasion du Forum Economique Mondial à Davos, dont Accenture est un partenaire stratégique depuis 20 ans.

« Ne nous trompons pas d’objectif : il faut protéger les employés, non les emplois. De tous temps, des emplois ont disparu et de nouveaux ont vu le jour, avec in fine un nombre total d’employés toujours plus important, »

Selon le rapport, si les entreprises investissaient dans l’intelligence artificielle (IA) et la collaboration « homme-machine » à des niveaux équivalents à ceux des entreprises les plus performantes, elles pourraient accroitre leur chiffre d’affaires de 38% d’ici 2022, et leurs effectifs de 10%. En effet, au-delà de la stimulation de la demande par les gains de productivité et l’amélioration de la qualité, ce sont de nouvelles propositions de valeur et de nouvelles expériences clients que l’IA va permettre de faire émerger. A l’échelle d’une entreprise représentative du S&P500 (les 500 sociétés parmi les plus importantes au monde en termes de valorisation boursière), l’impact de ces investissements se traduirait, en moyenne sur cette période, par 6 milliards d’euros de chiffre d’affaires supplémentaires et un accroissement des bénéfices de l’ordre de 700 millions d’euros.

Toujours selon le rapport, les dirigeants et leurs collaborateurs sont optimistes quant au potentiel économique de l’IA, et par rapport aux impacts qu’elle pourrait avoir sur les conditions de travail. La majorité (72%) des 1 200 cadres dirigeants interrogés s’accordent à dire que les technologies intelligentes joueront un rôle prépondérant dans la capacité de leur entreprise à se différencier, et 61% pensent que le nombre d’emplois nécessitant une collaboration homme-machine augmentera dans les 3 prochaines années. Dans le même temps, plus des deux-tiers (69%) des 14 000 employés interrogés disent qu’il est primordial pour eux d’acquérir les compétences pour travailler avec les machines intelligentes.

L’étude révèle cependant que la prise de conscience des dirigeants ne se traduit pas nécessairement par des actes, affaiblissant ainsi le potentiel de croissance offert par les technologies intelligentes. En effet, bien que la moitié (54%) des dirigeants affirme que la collaboration homme-machine est l’une de leurs priorités stratégiques, seulement 3% prévoient d’augmenter significativement leurs investissements dans la formation de leurs collaborateurs pour les préparer à cette collaboration.

« Ne nous trompons pas d’objectif : il faut protéger les employés, non les emplois. De tous temps, des emplois ont disparu et de nouveaux ont vu le jour, avec in fine un nombre total d’employés toujours plus important, » affirme Fabrice Asvazadourian, directeur exécutif d’Accenture Strategy pour la France et le Benelux. « Ce qui est inédit, c’est la rapidité à laquelle les compétences doivent évoluer, dictée par l’accélération des innovations technologiques et économiques, laissant ainsi un temps d’adaptation beaucoup plus court. Il est donc urgent pour les entreprises de s’investir et d’investir pour doter leurs collaborateurs des compétences requises pour travailler avec les machines. Leur compétitivité en dépend, car leur croissance sera de plus en plus fondée sur leur capacité à combiner technologies intelligentes et créativité humaine. »

L’étude apporte également un éclairage sur l’impact anticipé de l’IA sur les effectifs des entreprises. En effet, 63% des dirigeants pensent que l’IA permettra une création nette d’emplois dans leur entreprise d’ici 3 ans. Les employés sont aussi une majorité (62%) à penser que l’IA aura un impact positif sur leur travail.

Elle montre également comment certaines entreprises utilisent la collaboration homme-machine non seulement dans une logique de productivité, mais également pour soutenir leur croissance en créant de nouvelles expériences clients et de nouvelles propositions de valeur. Par exemple, un spécialiste en ligne de l’habillement utilise l’IA pour aider ses stylistes à mieux comprendre les préférences des clients et ainsi créer des produits et services hyper-personnalisés. Un équipementier sportif a placé la barre encore plus haut en matière d’hyper-personnalisation et de rapidité de commercialisation, en faisant travailler ses designers et ses ingénieurs avec des robots intelligents, et ceci afin de concevoir et fabriquer les produits au plus près des consommateurs.

Selon Fabrice Asvazadourian : « Au fur et à mesure que l’IA se déploiera, la technologie en soi, aussi intelligente qu’elle puisse être, sera de moins en moins un facteur de différenciation pour les entreprises. Ce qui fera la différence, c’est la façon dont les entreprises sauront tirer le meilleur parti des compétences humaines et les combiner avec la puissance de ces technologies. Les collaborateurs sont prêts à s’adapter à ce nouveau monde du travail et ont besoin que leur entreprise les accompagne. C’est une opportunité unique pour les dirigeants de faire évoluer leur organisation, et faire en sorte que l’intelligence artificielle et l’intelligence humaine s’enrichissent mutuellement. »

Le rapport apporte aussi quelques pistes de réflexion pour que les entreprises adaptent leur organisation à la montée en puissance de l’IA:

- Réinventer le travail en le reconfigurant à l’échelle de toute l’organisation. Evaluer les taches et non les emplois, pour ensuite les allouer aux machines et aux collaborateurs, en trouvant le juste équilibre entre le besoin d’automatisation et celui d’améliorer les compétences de ces collaborateurs. La moitié des dirigeants (46%) pensent que les descriptions de postes sont déjà obsolètes et presque un tiers (29%) ont déjà largement redéfini ces emplois.
- Faire évoluer les collaborateurs vers des domaines de compétences qui permettraient d’identifier de nouveaux relais de croissance. Aller au-delà de la simple recherche du gain de productivité, il est également nécessaire de former les collaborateurs pour qu’ils puissent contribuer à la création de nouvelles expériences clients, et ainsi de s’impliquer dans la croissance future de l’entreprise. Au niveau de la direction, s’assurer que l’état d’esprit, les connaissances et la capacité d’adaptation requis sont en place pour évaluer et -
saisir les opportunités de croissance à long-terme.
- Industrialiser les méthodes de formation pour former un plus grand nombre de collaborateurs, mieux et plus rapidement. Mesurer le niveau d’expertise des collaborateurs et leur volonté de travailler avec les technologies intelligentes. Utiliser les plateformes numériques pour cibler et personnaliser les programmes de formation en fonction de ces différents segments de collaborateurs, afin d’améliorer et d’accélérer l’adoption des nouvelles compétences.

Méthodologie

Accenture a combiné étude quantitative et qualitative pour analyser l’attitude et le niveau de préparation des dirigeants et collaborateurs par rapport à la collaboration homme-technologies intelligentes. Le rapport inclut une enquête auprès de 14 078 collaborateurs, de différents niveaux d’expertises et diverses générations, et de 1 201 cadres dirigeants. L’enquête a été menée entre septembre et novembre 2017 dans 11 pays (Allemagne, France, Italie, Espagne, Grande-Bretagne, Etats-Unis, Brésil, Australie, Chine, Inde, Japon) et couvre les secteurs d’activités suivants : Automobile, Biens de consommation, Santé et science de la vie, Infrastructure et transport, Energie, Media et loisirs, Logiciels, Banque, Assurances, Grande distribution, Télécommunications et les Utilities. Le rapport s’appuie également sur une modélisation économique pour déterminer la corrélation entre les investissements dans l’IA et la performance financière des entreprises, ainsi que sur des entretiens avec 30 dirigeants et une analyse sociologique conduite avec 30 collaborateurs qui travaillent avec l’IA.



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