OLAP Report 2008, un cru compliqué


Rédigé par le 11 Juillet 2008



Comme tous les analystes et commentateurs du marché de la Business Intelligence, Nigel Pendse qui publie depuis des années le reconnu OLAP Report, a été confronté dans l’analyse des données de 2007 aux conséquences des opérations de concentration.
Ces opérations qui ont eu lieu en cours d’année, à des périodes différentes, compliquent grandement le travail de comparaison des chiffres. Et les sociétés une fois consolidées, ne communiquent généralement plus sur leurs chiffres détaillés, ou pire, utilisent cette communication pour atteindre officiellement certains objectifs marketing.

Alors que le marché était extrêmement atomisé en 1999, il est aujourd’hui hyper concentré.
En 1999, les cinq principaux éditeurs d’applications décisionnelles détenaient environ 60 % du marché, et les trois premiers en détenaient environ 45 %. Aujourd’hui, les cinq principaux éditeurs détiennent pas moins de 95 % du marché, et les trois premiers s’en arrogent 70 % ! Difficile pour un éditeur qui ne fait pas partie de ce podium d’envisager une croissance importante de son chiffre d’affaires, à moins de ne mordre à pleines dents dans celui de ses grands concurrents, et donc d’innover en rupture pour provoquer cette migration.

L’analyse du chiffre d’affaires des principaux éditeurs devient impossible. Oracle, SAP et IBM publient des résultats consolidés mais ne donnent pas de détails concernant leurs produits. Et même s’ils le faisaient, cela ne préjuge en rien de la répartition du chiffre d’affaires de contrats globaux, ou mieux encore de la réelle utilisation par le client. Ainsi Microsoft qui commercialise dans SQL Server à la fois des outils transactionnels et décisionnels (leur argument majeur étant justement le regroupement de tous ces modules pour un prix unique), Microsoft ne peut réellement savoir à quels usages seront destinés les produits vendus par son réseau de partenaires.
L’OLAP Report souligne d’ailleurs avoir attribué maintenant un part importante (environ un tiers) des revenus générés par SQL Server, aux applications décisionnelles. Mais rappelle qu’il faut alors déduire cette part du chiffre d’affaires global de la solution SQL Server, ce qui réduit d’autant sa part de marché des bases de données transactionnelles...

Une complexité qui interdit à Nigel Pendse de publier des chiffres de parts de marché pour 2007, tant les résultats en sont incertains. Mais la mise à jour des chiffres 2006 en tenant compte des consolidations de 2007 est intéressante. Elle montre que le podium des principaux acteurs est : Microsoft (31,6 % de PDM), Oracle + Hyperion (21,7 %), SAP + BO + Cartesis + Outlooksoft (17,8 %), IBM + Cognos + Applix (16,6 %), Microstrategy (7,3 %).
Pour Nigel Pendse le leader reste certainement en 2007 Microsoft, et Oracle le numéro 2, mais il envisage une permutation entre les deux acteurs suivants, IBM aurait pu passer devant SAP en raison d’une croissance organique du chiffre d’affaires de Cognos et Applix supérieure à celle de Business Objects.
Et même si ce dépassement n’était pas intervenu en 2007, Nigel Pendse le pense incontournable en 2008, IBM devenant clairement le numéro 3 du marché; un marché en progression selon les prévisions de l’analyse de 14 % en 2007, qui aurait atteint 6,5 milliards de dollars. Une belle progression pour un marché qui était estimé en 1996 à 1 milliard de dollars. Et la tendance pour 2008 devrait nous amener aux 7 milliards de dollars.

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