Osiatis cherche à renforcer sa présence dans le décisionnel


Rédigé par Solveig Emerard-Jammes le 9 Mai 2005

Osiatis a choisi de rapprocher ses activités de celles du groupe Focal, créant le 21 février 2005, une nouvelle structure commune conservant le nom d’Osiatis. La complémentarité des offres des deux sociétés permet dorénavant d’élargir la couverture de services à l’ensemble des aspects techniques, et de répondre tant sur des questions d’ingénierie en matière d’informatique décisionnelle, que sur des problématiques d’infogérance et de maintenance d’infrastructures. Renforçant la densité de son réseau dans les régions françaises, Osiatis envisage de davantage développer des services de proximité et choisit de mettre l’accent notamment auprès des entreprises de taille moyenne.



Claude Durand, Directeur du Développement
Pour rappeler en quelques mots l’évolution d’Osiatis, il est important de noter qu’après avoir racheté les actifs de Thomainfor en 1998, la SSII s’est positionnée en tant que spécialiste de la gestion des infrastructures distribuées, ce qui allait devenir l’infogérance. Pendant ces sept années, Osiatis n’a pas changé de stratégie, ce qui lui a valu la croissance qu’elle a connue sur l’ensemble de cette période. Sur un marché qui croît de 5,9 % selon le Syntec, Osiatis a enregistré 10,6 % de croissance par an en moyenne. « Malgré une baisse des prix et des investissements en matière de projets informatiques, nous avons pu récolter, de 2000 à 2005, les fruits de notre labeur. Nous avions défini un modèle économique s’appuyant sur des bases saines » explique Robert Aydabirian, président d’Osiatis.
Après de nombreuses études, pour saisir des opportunités de développement, la société a choisi de procéder à une acquisition externe en se rapprochant du groupe Focal, dont l’histoire est diamétralement opposée à celle d’Osiatis : les acquisitions que la société avait réalisées au prix fort dans les années 2000 sont à l’origine d’un endettement relativement important.
Toutefois, le nouveau groupe, issu de la fusion des deux sociétés le 21 février 2005, compte réaliser un chiffre d’affaires de 214 millions d’euros pour cette année, et bénéficier d’une croissance de l’ordre de 6 % par an à partir de 2006, et ainsi obtenir un résultat d’exploitation en 2007 atteignant les 6 à 7 %, contre les 3,5 % à ce jour. Ces objectifs ambitieux s’appuient sur le constat d’une complémentarité entre les offres et les portefeuilles clients des deux SSII initiales, devant permettre à l’avenir de créer des synergies commerciales et de renforcer les compétences et les savoir-faire sur l’ensemble de l’offre d’exploitation et d’ingénierie du système d’information.

Un nouveau spécialiste proposant une offre complète de services

Le nouveau positionnement d’Osiatis consistera donc à passer de deux métiers, à savoir l’infogérance et la maintenance d’infrastructures, plus la tierce maintenance applicative, apportée par Focal, à un troisième, celui de l’ingénierie qui sera proposé sous le nom d’Osiatis Ingénierie. La combinaison de ces métiers dont la croissance est estimée à 6 ou 8 % par le Syntec représente un véritable atout pour la nouvelle société. En effet, des compétences d’ingénierie sont aujourd’hui devenues indispensables pour permettre une évolution du système d’information et des processus, afin de les rendre plus performants et plus rentables pour l’entreprise. Jusqu’alors, Osiatis proposait aux entreprises des partenariats ponctuels avec des SSII spécialisées sur cette activité d’ingénierie. Toutefois, des compétences en interne permettront à Osiatis de mieux répondre à la demande de ses clients, sachant qu’il n’existe aujourd’hui pas d’autre acteur dont le spectre des offres couvre l’ensemble de la TMA, de l’infrastructure et de l’ingénierie. Le conseil constitue un quatrième métier dans la nouvelle entité, mais demeure encore en gestation et demandera à être développé à l’avenir.
En matière d’ingénierie, Osiatis propose cinq domaines d’intervention. Les applications et les référentiels métiers couvrent les services liés aux progiciels de gestion, mais abordés sous l’angle de l’ingénierie et du développement spécifique, sans aller jusqu’à l’intégration de solutions ou les paramétrages, qui nécessitent des compétences métier pointues. De même, le domaine de l’informatique industrielle et technique touche à la gestion de processus et aux Manufacture Executive Systems. Enfin, Osiatis a des compétences fortes en ce qui concerne les technologies Internet, les portails, les webservices… Toutefois, les deux domaines sur lesquels Osiatis Ingénierie compte mettre l’accent seront d’une part, la gestion des flux inter-applicatifs, à savoir les questions liés aux ETL, à l’EAI, aux workflows, permettant de connecter l’ensemble des briques applicatives ; d’autre part, l’informatique décisionnelle sur laquelle la SSII couvre l’ensemble du spectre allant de la construction de data warehouses, aux systèmes de reporting, activité qui aujourd'hui ne représente que 15 % du chiffre d’affaires global de la SSII, soit environ 6 millions d’euros. Osiatis souhaite donc faire croître son revenu de 8 à 10 % annuels sur les prochaines années.
Face à la concurrence positionnée historiquement sur le domaine du décisionnel, le fait d’intervenir sur tout le cycle de vie et d’assurer la dimension technique de bout en bout représente pour la business intelligence un atout important affirme Claude Durand, Directeur du développement : « nous pouvons ainsi partir d’un besoin fonctionnel et offrir à l’entreprise une possibilité d’exploitation et d’optimisation de sa solution. Par exemple, s’il faut gérer une architecture de sécurité, Osiatis peut le réaliser pour l’entreprise. Or dans l’informatique décisionnelle, il est important d’être multi spécialiste. » Cette offre garantit ainsi à l’entreprise de voir le système décisionnel mis en place fonctionner correctement, puisque la SSII s’engage à en gérer le fonctionnement. Néanmoins, le décisionnel requiert des compétences métier, et le positionnement de Osiatis essentiellement sur les prestations techniques risque de paraître insuffisant aux yeux de certains prospects.

Un accent mis sur de nouveaux segments

D’un point de vue commercial, un croisement des différents comptes que géraient les deux sociétés a été effectué afin de redéployer les forces commerciales. En effet, l’élargissement de l’offre de services va permettre de vendre de nouvelles prestations aux clients existants. De plus, des référencements auprès de certains grands comptes vont devenir dorénavant possibles, Osiatis atteignant aujourd’hui une taille relativement importante, comptant 2500 collaborateurs.

En matière de clientèle, la fusion des portefeuilles d’Osiatis et de Focal met en lumière que 65 % de leur chiffre d’affaire commun est réalisé auprès des grands comptes, qui représentent 36 clients, dans le secteur des banques avec BNP-Paribas, Caisse d’Epargne, Crédit Agricole, l’industrie, la grande distribution… Le secteur des télécoms devra être développé, la convergence informatique et télécoms qui devient de plus en plus concrète impliquera dans les trois à cinq ans à venir une évolution structurelle du système d’information.

Aujourd’hui, grâce à la forte densité de sa couverture géographique, comptant 33 implantations en France, Osiatis va pouvoir offrir un service homogène sur l’ensemble du territoire et une proximité locale. Ceci va permettre à la nouvelle SSII de développer son chiffre d’affaires réalisé auprès des entreprises en réseau et du haut mid-market. Osiatis compte d’ailleurs miser sur une forte industrialisation de son offre, tout en proposant une personnalisation en fonction des besoins.



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