Plus d’expérimentation pour réduire les couts liés à un échec


Rédigé par Phil Le-Brun, Amazon Web Services le 3 Mars 2020

« Fail fast » (ou échouer rapidement) : voilà une expression que les dirigeants d'entreprise ont encore parfois du mal à entendre. Malgré les nombreuses tentatives pour vanter les mérites de cette méthode, elle jouit toujours d’une mauvaise réputation puisque beaucoup de dirigeants, quel que soit le secteur, la voit comme une cause de faillite potentielle. Mais alors, que signifie échouer rapidement ? Tout d’abord, malgré ce que le terme sous-entend, l’échec n’est que rarement l’issue de cette méthode. Le but est au contraire d’étudier un grand nombre de possibilité sur une courte période de temps afin de trouver une solution viable et de limiter l’impact financier d’un projet.



Phil Le-Brun, Enterprise Strategist et évangéliste, Amazon Web Services (AWS)
Très souvent les chargés de projets sont animés par une forte envie de « gagner ». Une volonté si forte qu’elles ont tendance à prendre des engagements basés sur une objectivité fragile. Le projet ont tendance à grossir de manière démesurée car les départements réalisent que c’est leur seule chance d’obtenir des fonctionnalités dans l’année qui vient. Les projets deviennent trop gros et les risques augmentent de manière exponentielle. Il est pourtant possible de faire des expériences rapides, basées sur des données concrètes et exemptes de lourdeur bureaucratique, et ce, dans le but de réduire les investissements de temps, de ressources humaines et donc d’argent.

Pour comprendre comment atténuer les risques liés au développement d’un projet, il faut connaitre les moyens disponibles qui permettent de prendre des décisions concrètes, viables et rapides, dans les situations où l’issue est incertaine ou inconnue.

De manière générale, le développement d’une expérimentation requière une stratégie bien définie basée sur des données et mesures tangibles. Il existe un grand nombre de techniques d'expérimentation qui fonctionnent et qui peuvent être adaptées à la plupart des secteurs. Celles-ci comprennent :
• Les prétotypes (qui rejoint le concept du "produit minimal viable") ou prototypes basse fidélité aidant à la création de maquettes. Chez McDonald’s, par exemple, les panneaux de mousse bon marché sont devenus une méthode standard de prototypage pour les nouvelles idées physiques.
• Choisir des sites de test, comme les restaurants ou les points de vente au détail, pour mener des essais contrôlés dans des conditions réelles.
• Faire des branches dans le code de l'application et avoir une petite équipe (dite Agile) permet d’essayer de nouvelles fonctionnalités simples.
• L’aménagement des applications permet de tester les impacts non fonctionnels des changements d’infrastructure ou de composants applicatifs.
• L’utilisation de la technologie de suivi oculaire pour observer les interactions des clients avec les médias électroniques, y compris les sites Web et les panneaux de menu, et l'ethnographie vidéo (l'enregistrement vidéo du flux d'activité de sujets dans leur environnement) pour tester les hypothèses concernant la logistique ou les configurations d'usine.
• Les logiciels de simulation comme MatLab, SPICE et OpenSim sont également utiles.

Le cloud, quant à lui, joue ici deux rôles : il est à la fois le sujet et la plateforme d’expérimentation. Aujourd’hui, l’adoption du cloud et des changements de modèle qu’il implique se fait dans un nombre grandissant d’entreprises. C’est notamment dû au fait que cette technologie permet aux architectes et aux développeurs de tester des sur des petites applications des services cloud innovants ou de l’infra-as-code. Cette approche permet non seulement d’être à l’aise avec les technologies, mais elle suscite également l'enthousiasme, la curiosité et la compréhension : tous les ingrédients clés pour vaincre la résistance au changement et transformer une culture d’entreprise.

Pour ce qui est des organisations qui ont déjà complètement intégré le cloud dans leur système informatique, l’expérimentation continue est un moyen éprouvé qui permet d'améliorer des aspects comme les performances, l'accessibilité, l'efficacité opérationnelle et la fiabilité.

Le cloud est également un formidable moteur d’innovation grâce aux économies de temps et d’argent qu’il permet de faire, laissant ainsi plus de place à l’expérimentation. Aujourd'hui, des technologies comme AWS DeepLens et Sagemaker permettent de réaliser des projets pour une centaines d’euros, contre des dizaines de millier d’euros et un investissement de temps colossal il y a quelques années. Cette technologie offre donc une opportunité peu coûteuse d’ouvrir des discussions sur la création de nouveaux cas d’usages et sur leurs implications commerciales, il permet également de présenter les équipes techniques comme des moteurs d’innovation au sein de l’entreprise.

Les avantages cumulés de cette démarche auront un impact positif à long terme, progressif et peu risqué sur une organisation. Il faut cependant garder à l’esprit que l’objectif n’est pas de concevoir l’expérience parfaite, mais de prendre de meilleures décisions que celles prises aujourd’hui. Le monde et les technologies sont en constante évolution, il ne suffit plus de se fier à son expérience : il faut prouver.

A propos de l'auteur

Phil Le-Brun est un Enterprise Strategist et un évangéliste chez Amazon Web Services (AWS). Dans ce rôle, Phil travaille avec des dirigeants d'entreprises pour partager des expériences et des stratégies sur la façon dont le cloud peut les aider à accroître leur vitesse et leur agilité tout en consacrant une plus grande partie de leurs ressources à leurs clients. Avant de rejoindre AWS, Phil a occupé plusieurs postes de direction de la technologique chez McDonald's Corporation.



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