QlikMarket : un nouveau business model pour les SSII


Rédigé par Richard Hooft, Ysance le 12 Octobre 2012

Dans le prolongement de sa démarche « la BI conduite par les utilisateurs », QlikTech lance QlikMarket, une plateforme d’applications 100% BI qui offrira aux utilisateurs QlikView, un peu à l’image de l’Apple Store, un large éventail de services « packagés » et de solutions plus abouties pour des usages plus diversifiés.
Un tournant pour ce leader en matière de Business Discovery qui, face à la consumérisation croissante de l’informatique, n’avait d’autre choix que de s’adapter aux besoins du marché. Mais aussi un tournant pour les SSII qui vont devoir s’adapter à ce nouvel écosystème plus riche et plus étendu.



Richard Hooft, directeur du pôle Business Intelligence Services chez Ysance
C’est un fait : le principe du « click and buy » se généralise. Les entreprises ont de moins en moins de temps pour spécifier leurs besoins, elles veulent des outils informatiques éprouvés, rapides à mettre en place, simples d’utilisation, peu onéreux et surtout opérationnels de suite… Face à ce constat, des offres de type Apps deviennent donc parfaitement pertinentes et adaptées aux solutions BI.

C’est bien l’objectif visé par QlikMarket, la marketplace de QlikTech : mettre en place, via le principe d’applications, un écosystème d’offres et de services verticalisés (e-commerce, CRM, gestion des risques, pilotage de projet…) clés en main.
Ainsi par exemple, si demain une entreprise veut installer une solution de pilotage de son activité à partir des données de son ERP, plutôt que de partir d’une feuille blanche, elle va voir si, dans le vivier d’applications de la marketplace, certaines peuvent combler le plus gros de ses besoins ; quitte à développer à posteriori un paramétrage complémentaire et sur-mesure.

Et c’est là une toute nouvelle mission pour les sociétés de service qui sont obligées elles aussi de s’organiser en « vertical », voire de proposer leurs propres applications, devenant davantage des « fournisseurs de solutions » que de simples intégrateurs.
Le business change, le métier aussi. Il bascule dans l’édition de logiciels : monter des applications ou en démonter et remodeler des existantes, assurer le versioning, mettre en place un maintien en condition opérationnelle du système applicatif… Les intégrateurs vont devoir se former et s’adapter à ce nouvel écosystème où la valeur métier prédomine sur la valeur technique.

A la clé de ce changement, des bénéfices exponentiels. Ouverte à l’international, la plateforme QlikMarket offre une visibilité et un spectre d’action beaucoup plus étendu. Mais aussi - et c’est le revers de la médaille - une concurrence exacerbée. Les intégrateurs devront mettre en avant leur savoir-faire, leurs produits, leurs expertises pour se démarquer et sortir du lot. Car derrière les fortes opportunités demeure une inquiétude : un produit pourra-t-il continuer d’exister sans être présent sur la plateforme QlikMarket ?
Plutôt que d’attendre la réponse à cette question, les intégrateurs devront s’obliger à l’excellence. Bonne connaissance de l’univers des données, maîtrise parfaite des techniques, du design, de l’ergonomie, du cycle de vie logiciel, du support etc. Tout devra être pensé, soigné pour figurer en bonne position sur la plateforme et pour être bien noté par les utilisateurs. Surtout que les applications peuvent être proposées en mode locatif sans engagement donc si elles ne remportent pas de suite l’adhésion des utilisateurs, elles pourront vite être mises « au placard »…

Un grand challenge donc pour les intégrateurs qui ont tout intérêt à prendre ce nouveau virage. Générateur de business et d’ouverture internationale, le QlikMarket va certainement profondément modifier les mondes des intégrateurs QlikView : mutation des projets BI, baisse des prix des logiciels ; et même d’aller contre l’ordre établi en faisant sortir de l’ombre « petits » intégrateurs et éditeurs. D’autant qu’il y a fort à parier que cette marketplace permettra à QlikTech de basculer à moyen terme en mode SaaS et donc d’ouvrir davantage encore le champ des possibles…



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