Soyez graphiques !


Rédigé par par Philippe Nieuwbourg le 9 Février 2010

Polaire, surface, bulles, toile d’araignée, anneaux, tuyaux d’orgue... l’année 2010 sera celle des graphiques. Non, pas des simples histogrammes et camemberts que vous répétez à l’envie dans Powerpoint comme s’il s’agissait de la seule imagerie possible, mais bien DES graphiques, des formes multiples de représentation dont le choix est fait en fonction du message que vous cherchez à véhiculer à votre auditoire.



C’est la direction que prend BeGraphic, un logiciel développé et commercialisé par Aldecis. Le patron de Aldecis, Claude-Henri Meledo, est d’ailleurs devenu, selon ses propres termes, un des grands spécialistes français des graphiques, sujet qu’il a cerné, fouillé, retourné et exploré de long en large pour parvenir au développement de BeGraphic.

BeGraphic propose donc à ses utilisateurs de sortir de la pauvreté affligeante des graphiques standards proposés dans Excel ou Powerpoint. Car un graphique doit être réfléchi, non pas en fonction des simples chiffres qu’il présente, mais en fonction du message que son créateur souhaite mettre en avant.
Autre éditeur d’outils graphiques, Effis propose une présentation des données sous forme de matrices - l’outil favori des grands consultants internationaux - et vient de développer une forme de présentation qui met en exergue les « extras ». Les extras sont les valeurs qui participent à une agrégation, mais dont la tendance diffère de l’agrégation finale. Votre chiffre d’affaires est en progression de 5 %, vous êtes satisfait. Mais sa décomposition par région fait apparaître trois régions dont la tendance est inverse. Ce sont les extras.
Autre solution intéressante à découvrir, celle de Isthma, une jeune société française qui propose en particulier des « sparklines ».
Ces sparklines sont très à la mode. Ce sont de petits graphiques, très denses, qui permettent de visualiser sur une même page un grand volume de données. L’idée est de mettre un graphique dans chaque cellule d’une feuille de calcul. Le graphique n’est plus la synthèse d’un tableau de données, mais la donnée d’un tableau de graphiques.
BeGraphic propose évidemment ces graphiques « sparklines » mais également des jauges et des cartes. Tous les utilisateurs référencés du produit se voient proposés un jeu de six mille cartes fournies gratuitement. Point fort de BeGraphic, ses capacités de personnalisation des graphiques qui permettent de l’adapter aux messages mais aussi, plus trivial, aux chartes graphiques et habitudes des entreprises.

Défaut bien français, si le développement de BeGraphic semble bien avancé et les apports indéniables pour tous ceux qui souhaiteront enluminer leurs présentations de dessins appropriés, les aspects liés au marketing et à la commercialisation semblent encore hésitants. Le produit est disponible en téléchargement gratuit sur le site BeGraphic.com où une version commerciale est annoncée. Pas de date précise - septembre 2010 est évoqué, pas de prix précis - peut-être autour de 300 euros... Aldecis a bien du mal à déposer sa robe de bure de société de services pour revêtir l’habit de lumière de l’éditeur. La société compte encore essentiellement sur les prestations de services liés à la création de graphiques sur mesure. Mais peut-on le lui reprocher vraiment ? le besoin existe !

Autre projet qui mériterait d’être mené à terme, un véritable didacticiel sur le choix des graphiques. Aldecis a la compétence et la matière nécessaire, mais encore aussi la crainte injustifiée d’y rendre publique son expertise. Et pourtant, face à un simple tableau de chiffre, qui parmi nous est véritablement capable de visualiser quelle forme graphique conviendrait à sa démonstration ? Un guide de prise en main permettant de choisir quel graphique convient à quelle donnée, serait sans nul doute un best-seller.

Beaucoup de travail en perspective donc pour Aldecis, qui doit donc se hâter, certes avec prudence, mais avec dynamisme tout de même. Microsoft, qui vient d’intégrer « sparklines » et jauges dans PowerPivot (en partie justement avec l’aide d’Aldecis), compte bien chevaucher cette vague graphique. BeGraphic doit rapidement prendre sa place sur le marché, ou alors s’intégrer discrètement aux outils existants. A moins que l’objectif final ne soit justement de revendre la solution à un grand éditeur...

Mais comme un bon graphique vaut mieux qu’un long discours, vous pouvez visualiser par vous même dans la vidéo ci-dessous, ce que propose BeGraphic.




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