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Apple deviendra-t-elle en 2019 la plus grande banque au monde ?


Rédigé par le 26 Mars 2019

Apple a annoncé comme prévu ce lundi son nouveau service de contenu vidéo ; Tim Cook était entouré entre autres de Steven Spielberg et Oprah Winfrey… mais ce n’est pas le sujet le plus intéressant pour les lecteurs de Decideo. Au cours de sa présentation des nouveaux services, Apple a également mis un pied dans le monde bancaire, en lançant sa propre carte de crédit, Apple Card. Un pas en avant qui pourrait déclencher de grosses difficultés pour certains réseaux bancaires, et le début d’une redistribution des cartes dans ce secteur.



Jennifer Bailey, VP Apple Pay, présente l'Apple Card
Jennifer Bailey, VP Apple Pay, présente l'Apple Card
Apple n’est pas un petit nouveau dans le domaine des services de paiements. Apple Pay, le service qui permet de connecter ses cartes de débit et de crédit à son iPhone (et son iWatch) pour payer au travers du téléphone, sans contact, sera disponible dans 40 pays dans le monde d’ici la fin de l’année 2019. Et Tim Cook a annoncé que le cap des 10 milliards de transactions Apple Pay serait franchi cette année. Comme l’indique d’ailleurs le patron de Apple, « nous avons beaucoup appris sur le marché des cartes de crédit ». Avec sa base de plusieurs centaines de millions d’utilisateurs, dont Apple connait les coordonnées bancaires actuelles, et qui utilisent sa plateforme pour acheter de la musique, des films, des applications, etc, l’éditeur de services est déjà en position forte pour faire un pas en avant, et proposer sa propre carte de crédit.

Apple Card risque de sérieusement bousculer les banques et compagnies émettrices de cartes de crédit… ses caractéristiques annoncées sont en effet pour le moins « disruptives » : souscription en ligne, aucun frais d’abonnement, aucun frais de fonctionnement, aucun frais à l’international, un « cash back » de 1 à 3 % en fonction des achats réalisés, et une sécurité très renforcée, tout en protégeant la confidentialité des données. Un peu la carte de crédit idéale finalement, on cherche encore les défauts qu’elle pourrait avoir !

Apple n’a pas essayé de se lancer seul sur le marché. Il aurait pu le faire, en rachetant par exemple une banque titulaire d’une licence, mais aurait alors risqué de s’attirer les foudres des autorités de protection du consommateur. Apple a donc choisi de s’allier avec Goldman Sachs. Une banque historique du système financier américain, créée en 1869, qui affiche une capitalisation boursière de l’ordre de 70 milliards de dollars. Mais une banque également connue pour son rôle dans la crise financière des années 2008 et suivantes.
Goldman Sachs sera l’émetteur officiel de la carte de crédit Apple, qui sera gérée par le réseau Mastercard.
Lors de l’annonce de ce service, Tim Apple, comme l’a surnommé Donald Trump, a largement insisté sur les aspects de confidentialité des données. Sous-entendu, contrairement à Google, chez Apple, le client n’est pas le produit. Goldman Sachs se serait ainsi engagé à ne jamais partager ou revendre les données des transactions réalisées par les clients Apple Card. Quant à Apple, le système mis en place ferait qu’il ne saurait pas ce que vous avez acheté, où vous l’avez acheté, et combien vous l’avez payé. Le détail des transactions serait traité directement sur l’iPhone, sans être stocké sur les serveurs de Apple. La protection du consommateur, et la sécurité sont au cœur de l’ensemble des services annoncés par Apple.

Parmi les fonctionnalités pratiques, la demande de carte de crédit qui se fera en ligne, directement sur le téléphone. Une carte virtuelle sera immédiatement créée, sans attendre l’envoi d’une carte physique. Elle sera donc utilisable sans délai, dans tous les points de vente où Apple Pay est accepté.
Un chatbot sera disponible pour dialoguer avec le service client – un humain prendra peut-être le relais dans certains cas – et des outils d’apprentissage machine, combinés avec le service Apple Maps, permettront enfin de comprendre votre relevé de cartes de crédit, et de savoir où vous avez effectué chaque achat. Ces fonctionnalités seront exécutées sur l’iPhone, sans envoi des données chez Apple.
Apple a d’ailleurs à cette occasion complètement refondu son application Wallet, qui devient un centre de gestion de ses finances personnelles. Apple a également plaisanté sur l’objectif de certaines banques, qui serait de vous faire payer vos dettes le plus lentement possible, afin de maximiser les intérêts prélevés. Ce ne serait pas le cas de Apple qui souhaiterait vous aider à rembourser vos dettes le plus rapidement possible… restons réalistes, le métier de Goldman Sachs sera quand même de gagner de l’argent sur les dettes des clients Apple Card !

Autre point important, la sécurité. La carte physique fabriquée par Apple, sera en titane, simplement gravée au nom de l’utilisateur, sans numéro de carte, sans signature.
Les transactions ne pourront donc être que numériques, au travers du réseau Apple Pay. Il ne sera sans doute pas possible d’utiliser un autre système, pas de piste magnétique, pas de signature vérifiable. Apple fait le pari du paiement intégralement digital, et totalement sécurisé. L’ensemble des informations sur la carte, numéro de la carte, CVV, seront dans l’application Wallet du téléphone. Un numéro unique de contrôle sera généré par l’application pour chaque opération, qui devra être validé par reconnaissance faciale ou d’empreinte digitale. Une Apple Card volée sera donc totalement inutilisable, à moins d’être volée avec le téléphone, et le visage de son propriétaire !

De telles fonctionnalités, et des conditions financières de souscription aussi intéressantes (même si le taux d’intérêt sur les crédits n’a pas été précisé), vont bousculer les émetteurs traditionnels de cartes de crédit. Avec son portefeuille de centaines de millions de clients dans le monde, Apple pourrait devenir en quelques années la plus grande compagnie au monde de cartes de crédit. Les banques européennes ont encore un peu de temps pour préparer leur riposte, si elles en sont capables, car Apple Card ne sera disponible en 2019 qu’aux États-Unis. Il faudra certainement plusieurs années avant que l’ensemble des 40 pays Apple Pay ne puissent également bénéficier de l’Apple Card. Au Canada, les banques n’auront pas ce délai de réflexion… On peut en effet imaginer que le Canada comme prochain pays cible, sans doute dès 2020.




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