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Big data & Lobbying : « Le pouvoir n’est rien … seule compte l’influence » Hérodote


Rédigé par le 10 Mai 2018

Aujourd’hui grâce aux Big data, sans mainframe décisionnel hors de prix, il est possible dans une démarche d’intelligence économique d’appréhender finement, le contexte économique, social & politique d’une organisation. Dans le prolongement de cette approche de veille, les organisations sont naturellement amenées à développer des stratégies de défense de leurs intérêts (communications, constitution de réseaux, de groupes d’intérêts …).



Photo by Eaters Collective on Unsplash
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Les groupes d’intérêts sont nécessaires aux systèmes politiques et ce de façon complémentaire aux partis. Les groupes d’intérêts ont une double fonction : informer les agents du système politique des exigences ou du soutien des agents économiques ou sociaux, et communiquer à ces derniers les possibilités et les volontés des agents du système politique. Il est dans la logique de la démocratie gouvernante de favoriser la formation des groupes d’intérêts.

Pour une entreprise, le lobbying a pour objectif de maîtriser son environnement réglementaire. Il coordonne toutes les actions vers le monde politique et en particulier vers les décideurs : gestion des relations, réalisation de campagnes d’information et de publicité axées sur des positions politiques de l’entreprise, réalisation de dossier de presse et d’argumentation, liaison avec l’univers des études et des sondages politiques. Le lobbying peut être vu comme une branche du marketing (influence des parties prenantes : marketing des idées, communication d’influence, contrôle de la pensée par le contrôle du langage …). On notera que la plupart du temps, dans les entreprises, le lobbying est géré directement au plus haut niveau (PDG, DG).

Aux USA, le lobbying est organisé, 21 500 lobbyistes sont officiellement enregistrés. Au niveau du parlement européen, on en dénombre 15 000. En France, le lobbying a toujours été considéré comme une pratique grise, même si on constate des interventions de syndicats professionnels, d’organisations patronales, d’associations et qu’il existe ~30 cabinets spécialisés, et des structures spéciales dans les grandes entreprises appelées, affaires publiques. Cependant depuis la loi Sapin II de décembre 2016 relative à la transparence, les acteurs sociaux économiques qui exercent des actions d’influence sur les pouvoirs publics (ministres, parlementaires, etc.) doivent se faire enregistrer sur un répertoire public, et en janvier 2018, 816 représentants de groupements d’intérêts sont enregistrés.

Keynes voyait l’économie comme une suite de rapports de force. Le pouvoir des salariés, qui est capable de bloquer toute baisse nominale des salaires, même en période de chômage. Le pouvoir des entrepreneurs, qui détermine l’investissement, l’emploi effectif, les prix et les revenus distribués. Ce pouvoir considérable des entreprises n’est pas autonome, il doit prendre en compte les niveaux de salaires définis par les conventions collectives et la politique de l’État. Le pouvoir des banques, pour les keynésiens, il est réduit, les banques ne pouvant ajuster la masse monétaire que pour permettre aux entreprises de faire face à l’accroissement des salaires et de leurs autres charges. De plus, elles sont étroitement contrôlées par l’État, qui a le monopole de battre la monnaie et qui contrôle la création monétaire.

Dans ce contexte, le lobbying a de beaux jours devant lui, d’autant plus si on pense comme Coluche que « la moitié des hommes politiques sont des bons à rien. Les autres étant prêts à tout ». Dans ces approches l’information qui alimente le sujet et légitime les positions (études, expertises …), et les communications politiques, dont l’objectif est d’exposer, médiatiser le point de vue du groupe d’intérêts (position papers) sont une des clés d’influence. Mais l’influence repose aussi sur le recours à des récompenses en faveur de celui qui se soumet à l’influence (persuasion), sur l’utilisation de l’information (manipulation), sur des rémunérations matérielles ou symboliques de celui qui se soumet.

Enfin pour ceux que cela intéresse, il existe des écoles pour apprendre le lobbying, pour apprendre à : accélérer ou retarder l’inscription d’un problème dans l’agenda public ; influencer, légitimer le choix de solution ; faire pression pour l’adoption d’une décision ou bloquer la décision ; retarder-bloquer la mise en œuvre, limiter l’impact de la décision… On n’oubliera pas cependant que les lobbyistes sont organisés en réseau, et que suite à la déculottée subie par les grands partis traditionnels en 2017, des légions de politiques, conseillers et hommes de cabinets ont rejoint les grands groupes privés pour vendre leur carnet d’adresses et leur capacité d'influence.

Pour aller plus loin, vous pouvez utilement consulter les sites ci-dessous :
· L’institut supérieur du lobbying http://www.lobbying-europe.com/
· Le réseau des lobbyistes http://www.baselobbying.fr/




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