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Confidentialité : 80 % des citoyens français craignent que leurs données collectées pour le traçage contacts soient utilisées à d’autres fins que pour le COVID-19


Rédigé par Communiqué de Okta le 22 Octobre 2020

Une nouvelle enquête d’Okta révèle que malgré des craintes quant à l’utilisation de leurs données, les Français sont généralement enclins à autoriser la collecte de certaines de leurs informations personnelles afin de participer au contrôle de l’épidémie.



Le rapport intitulé The Cost of Privacy: Reporting on the State of Digital Identity in 2020 réalisé par Okta s’intéresse à la perception du grand public au sujet de questions relatives au concept de confidentialité numérique.

L’enquête a été menée en ligne auprès de 12 000 consommateurs du monde entier, dont 2 000 personnes en France, afin de déterminer la proportion d’individus acceptant que leurs données fassent l’objet d’un suivi, en particulier dans le cadre de la lutte contre le COVID-19.

Méfiance vis-à-vis de la collecte de données

Les résultats de l’enquête montrent que la plupart des citoyens français (78 %) sont au courant des efforts entrepris par leur gouvernement pour suivre la progression du COVID-19 via la collecte des données depuis leurs smartphones. Un résultat cependant en deçà des autres pays puisque les Australiens reconnaissent à 96 % être au courant de ces mesures. Cependant, 80 % des Français se disent préoccupés par le fait que leurs données soient utilisées par des organisations dans le cadre d’initiatives non liées au COVID-19.

La publicité serait la principale problématique : plus de trois quarts (79 %) des répondants s’inquiètent en effet de l’utilisation de leurs informations par des organisations afin de leur offrir des annonces personnalisées. En revanche, la proposition de contenu sur mesure ne constitue pas un frein pour tout le monde : 22 % des personnes interrogées trouvent acceptables que leurs données soient recueillies pour améliorer leur expérience utilisateur, tandis que 28 % d’entre elles apprécient de se voir suggérer du contenu qui pourrait les intéresser.

La plupart des répondants voient d’un mauvais œil que les entreprises recueillent leurs informations personnelles, en particulier sur leurs conversations hors ligne entendues par d’autres appareils (82 %), sur leurs mots de passe (79 %) et sur leurs données biométriques (77 %). En outre, 81 % d’entre eux s’inquiètent que ces données soient conservées de façon non sécurisée, du danger que représente le sacrifice excessif de leur confidentialité (78 %), ainsi que d’un impact potentiel d’ordre financier, par exemple sur leurs primes d’assurance (75 %).

« Les entreprises doivent faire preuve de davantage de transparence quant aux données qu’elles recueillent, la façon dont elles les stockent et la façon dont elles les utilisent afin de rassurer les consommateurs », déclare Nicolas Petroussenko, Country Manager d’Okta France. « Il est temps d’avoir un débat ouvert et honnête sur le traçage des données.Les organisations en ont besoin pour innover et s’améliorer ; cependant, elles doivent être transparentes dans leur utilisation, sinon elles risquent tout simplement de perdre des clients. »

Dans certains cas, les consommateurs français ignorent quelles données sont collectées. Un tiers d’entre eux (38 %) ne pensent pas que leur employeur recueille de données sur eux. En outre, respectivement 31 %, 25 % et 19 % des répondants n’imaginent pas faire l’objet d’un suivi de la part des médias d’information, des services de streaming ou des fournisseurs d’équipements grand public.

« Ne nous voilons pas la face : en réalité, nos informations personnelles sont collectées de toutes parts.Les réglementations telles que le RGPD tentent de donner aux individus un peu de contrôle sur leurs données, mais il peut être difficile de comprendre ce qui constitue notre identité numérique, comment ces informations sont utilisées, et quels types de données sont collectées.Étant donné que seul 16 % des français affirme toujours lire les conditions générales des services, les entreprises devraient probablement chercher d’autres façons de les informer de leurs pratiques en matière de collecte de données. »

Contribuer à la lutte contre le coronavirus

Malgré quelques préoccupations, les citoyens français et britanniques sont généralement plus enclins que ceux d’autres pays à partager leurs données afin de contribuer à maîtriser la propagation du COVID-19. Ainsi, 58 % des personnes interrogées (60 % au Royaume-Uni) accepteraient de fournir leurs données de géolocalisation ; ce pourcentage est bien plus élevé qu’aux Pays-Bas (45 %), en Allemagne (47 %), aux États-Unis ou en Australie (49 %).

Les Français sont également relativement à l’aise avec l’idée que leurs données soient recueillies pour déterminer si le virus progresse (59 %), ou pour déterminer quels individus auraient été en contact avec des personnes diagnostiquées positives (53 %). En revanche l’efficacité d’un vaccin, le respect des règles de distanciation sociale ou encore la date de réouverture de certaines communautés sont considérés comme des motifs moins acceptables (respectivement 42 %, 35 % et 35 % d’individus favorables). Plus de la moitié (56 %) des personnes interrogées pensent également que le suivi des données issues des smartphones sera efficace pour contrôler la propagation du virus.

Comme le reconnaît Nicolas Petroussenko : « C’est une excellente chose de voir que malgré des préoccupations concernant leur vie privée, les citoyens français restent prêts à partager leurs données afin de contribuer à la lutte contre le COVID-19.Cependant, il est important de ne pas abuser de cette confiance :si seul un peu plus d’un tiers (37 %) d’entre eux veulent des limites quant aux entités autorisées à accéder à ces données, en revanche 47 % des répondants exigeraient des restrictions d’ordre temporel.Les organisations recueillant ces données doivent donc s’assurer de contrôler l’utilisation de ces informations. »

Les plus jeunes veulent garder leurs données privées...

En s’intéressant aux résultats par tranches d’âges, on découvre que les individus des générations Y et Z sont bien plus préoccupés par l’utilisation de leurs données que leurs ainés.

Près de trois quarts (86 %) des 18-34 ans s’inquiètent que les forces de l’ordre aient accès à leurs informations pour des raisons qui n’ont lien avec le Covid-19, un pourcentage qui passe à 72 % chez les plus de 55 ans. En outre, 84 % des 18-34 ans craignent également de sacrifier leur vie privée, soit plus que l’ensemble des plus de 35 ans (76 %).

« Les millennials et la génération Z sont familiarisés avec les technologies numériques, et sont donc davantage conscients que leurs données pourraient être utilisées et exploitées.Les organisations doivent se souvenir que ces générations sont de plus en plus représentées dans le monde professionnel et sont amenées à devenir les dirigeants de demain.Pour pouvoir séduire et conserver ces talents, il est essentiel de mettre en place des pratiques de gestion des données saines et transparentes. » constate Nicolas Petroussenko.

... mais à quel prix ?

Les Français sont les personnes les moins gênées en ce qui concerne la vente de leurs données. Alors que la majorité des Néerlandais (97 %) et des Australiens interrogés (95 %) voient la vente de leurs données d’un mauvais œil, les Français sont seulement 89 % à le voir ainsi. Cependant, 41 % d’entre eux seraient prêts à partager leurs données avec des entreprises en échange d’une contribution financière (contre 29% des Néerlandais) ; ce pourcentage grimpe cependant à 59 % pour les 25-34 ans.

Les consommateurs sont surtout enclins à vendre leurs historiques d’achats (64 %), données de géolocalisation (61 %), historiques de navigation (59 %) et autres détails sur leur consommation de contenu multimédia en ligne (59,5 %). Cependant, il existe un certain nombre de domaines considérés comme hors limite : ainsi, ils sont bien moins nombreux à être prêts à vendre leurs mots de passe (34,5 %), leurs interactions hors ligne (38 %) et leurs données biométriques (38 %).

« Il est clair que cela a un prix sur le plan de la confidentialité.La question est de savoir lequel.L’enquête d’Okta montre que les Français seraient généralement prêts à accepter entre 10 et 30 euros pour leurs données de géolocalisation (32,5 %) ou leurs identifiants (30 %).Étonnamment, 14 % d’entre eux seraient enclins à partager des données sur leurs mots de passe pour moins de 30 €. » admet Nicolas Petroussenko. « Si les entreprises parviennent à trouver le bon équilibre entre confidentialité et innovation, les consommateurs pourront alors exercer un meilleur contrôle sur leurs données, y compris l’endroit où elle doit être stockée et sa valeur financière. Et de leur côté, les organisations pourront continuer à créer des produits profitant au monde entier. »

Méthodologie

L’enquête a été réalisée par Juniper Research pour le compte d’Okta, et menée par le biais d’une plateforme en ligne entre janvier et mai 2020. Les questions ont été transmises à un échantillon représentatif des internautes d’Allemagne, d’Australie, des États-Unis, de France, des Pays-Bas et du Royaume-Uni, et totalisant 12 239 personnes, dont 2 000 en France.




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