René BERGNIARD, QlikTech
En quelques années, QlikTech est devenu la coqueluche de certains intégrateurs qui ne jurent plus que par son logiciel vedette, QlikView, et la bête noire de certains concurrents qui insistent dans les salons, pour ne surtout pas voir leur stand positionné à côté de celui de l’éditeur suédois. Alors que le marché de la « business intelligence » semblait en phase de digestion assoupie des acquisitions de 2007, QlikView propose aux utilisateurs un outil moderne, simple et efficace. Mais quels sont alors les défauts cachés de cet outil miraculeux ?
A la prise en main, QlikView semble un outil intuitif. La manipulation des objets se fait essentiellement à la souris, l’interface graphique permet de créer, déplacer, ajuster et organiser les objets d’une application. Si vous savez utiliser Wndows, vous savez utiliser QlikView. Il n’y a d’ailleurs au catalogue de l’éditeur aucune formation prévue pour les utilisateurs dits « de base ». Utiliser QlikView pour manipuler des données ne nécessite pas de compétences particulières.
En revanche, la création ou la modification des applications nécessite d’en être un utilisateur « avancé » et des formations sont alors bien entendu proposées.
Premier concept à comprendre lors de l’utilisation de QlikView, la notion d’application. Une application contient à la fois les objets d’analyse, leur paramétrage et les données à analyser. Lorsque l’on charge une application en mémoire, on accède ainsi à l’ensemble des informations qu’elle regroupe. Impossible donc d’accéder à des données externes sans qu’elles n’aient au préalable été chargées dans l’application. Il ne s’agit donc pas d’un requêteur qui servirait à interroger des bases distantes, mais bien d’une application d’analyse...
A la prise en main, QlikView semble un outil intuitif. La manipulation des objets se fait essentiellement à la souris, l’interface graphique permet de créer, déplacer, ajuster et organiser les objets d’une application. Si vous savez utiliser Wndows, vous savez utiliser QlikView. Il n’y a d’ailleurs au catalogue de l’éditeur aucune formation prévue pour les utilisateurs dits « de base ». Utiliser QlikView pour manipuler des données ne nécessite pas de compétences particulières.
En revanche, la création ou la modification des applications nécessite d’en être un utilisateur « avancé » et des formations sont alors bien entendu proposées.
Premier concept à comprendre lors de l’utilisation de QlikView, la notion d’application. Une application contient à la fois les objets d’analyse, leur paramétrage et les données à analyser. Lorsque l’on charge une application en mémoire, on accède ainsi à l’ensemble des informations qu’elle regroupe. Impossible donc d’accéder à des données externes sans qu’elles n’aient au préalable été chargées dans l’application. Il ne s’agit donc pas d’un requêteur qui servirait à interroger des bases distantes, mais bien d’une application d’analyse...
Première limitation, qui n’en est pas véritablement une étant donné la puissance des machines actuelles, l’ensemble des données traitées « monte » en mémoire lors de l’ouverture de l’application. A l’image de nombreux autres outils du marché, dont TM/1 qui fût un des premiers à proposer cette analyse en mémoire, QlikView affiche des performances incroyables dans la manipulation de grands volumes de données, puisqu’elles sont toutes disponibles en mémoire. Dans le cas de la version « client lourd », c’est la mémoire du PC utilisé qui héberge les données, dans le cas d’une version Web, c’est la mémoire du serveur qui est sollicitée. La limite est donc bien la taille mémoire disponible. Là encore, le besoin est défini. Ce n’est pas avec QlikView que vous requêterez vos téraoctets de données « tickets de caisse » directement. Un travail préalable sera nécessaire pour sélectionner les données cibles et définir un jeu de données qui tienne dans la mémoire de votre ordinateur. Cette phase préalable permet justement de sélectionner uniquement les données réellement analysables (fréquemment plus de la moitié des champs d’une base de données sont à usage interne et non significatif pour vos analyses). Cette étape de préparation permet presque toujours d’obtenir un jeu de données limité aux quelques gigaoctets - et c’est déjà énorme - de mémoire vive disponible. Il ne fait aucun doute que le succès actuel de QlikView (après plusieurs années de tentatives ratées d’implantation en France) est en partie dû à la disponibilité de machines « 64 bits » équipées d’un volume important de mémoire vive.
QlikView annonce utiliser la technologie des bases de données vectorielles. Une technologie très ancienne, dont les premiers progiciels des années 80 (technologie Btrieve) étaient parfois déjà utilisateurs, popularisée par Harry Software et Sybase IQ dans le domaine du décisionnel. L’idée est d’une part d’optimiser l’accès aux données en les organisant par colonnes (à l’aide de pointeurs de taille plus réduite et d’accès plus rapide que les données elles-mêmes) et d’autre part d’indexer l’ensemble des informations. Toute donnée étant indexée, elle est accessible instantanément dans la phase d’analyse. C’est ce que QlikView appelle « l’association ». Les données sont toutes liées les unes aux autres par la technologie d’indexation et chaque action sur une donnée est répercutée sur l’ensemble de la base. En clair, si vous sélectionnez le pays « France » dans la table « Pays », instantanément seules les factures correspondantes seront disponibles dans la table « Factures », celles émises à destination d’un client étranger seront grisées ou disparaîtront de l’écran d’analyse. C’est ce mode de navigation extrêmement intuitif qui rend le produit agréable à utiliser. Il donne envie d’explorer ses données, ne fige pas en amont le cadre de l’analyse et laisse l’utilisateur faire son travail. Seconde limitation ici, il faut utiliser QlikView pour ce qu’il sait faire ! C’est un outil d’analyse, plutôt destiné à un utilisateur « intelligent » qui saura naviguer dans ses données pour les analyser. QlikView n’est pas un outil de reporting de masse qui distribuerait un état papier chaque lundi matin dans la boite des commerciaux. Analyser demande de la connaissance et demande également du temps. Laisser QlikView entre les mains d’utilisateurs lambda peut être très consommateur de temps pour eux.
QlikView est un outil solitaire, en tous cas dans sa version client lourd. Pour partager une information trouvée grâce à la phase d’analyse, il faut envoyer à son collègue toute l’application. C’est là que le bénéfice de la version Web se révèle. Il suffit alors d’y créer un favori, qui peut être partagé, pour que d’autres puissent accéder à l’analyse que l’utilisateur souhaite partager.
Concernant les simulations, QlikView ne permet pas de modifier manuellement une donnée importée dans l’application. Il faut modifier la donnée initiale et relancer l’importation. En revanche, l’utilisateur peut créer de nouveaux champs et les alimenter à la main (budget, simulations...). La seule phase un peu technique est d’ailleurs cette étape d’alimentation des données. Le langage de script, propre à QlikView ressemble à des macro-commandes Excel. Il est donc réservé à un utilisateur averti. En revanche la création des objets (données ou graphiques) semble aisée et de type paramétrage (onglets, cases à cocher...). Trois versions de l’outil sont proposées : Developer, la version complète, Analyzer qui permet d’ajouter ses propres objets et ses données, Professional la version la plus simple qui permet juste d’analyser et de saisir dans des objets déjà prévus.
On regrettera quand même dans un logiciel aussi moderne l’absence de fonctionnalités « 2.0 » de type notation, commentaires, réseau social... mais une version 9 est prévue pour les prochains mois.
Initialement retenu par des PME à la recherche d’un outil décisionnel simple et moins coûteux que ses concurrents, QlikTech parvient aujourd’hui à intéresser de grands groupes. 3M aurait par exemple fait l’acquisition de plus de 10 000 licences. C’est le principal enjeu pour l’équipe de René Bergniard qui dirige l’Europe du Sud, faire connaître et adopter l’outil au même niveau stratégique que des solutions telles que Business Objects ou Cognos. Il devra pour cela également s’appuyer sur un réseau de partenaires plus professionnels que certaines petites SSII qui s’y étaient intéressé au démarrage.
Et pour finir, la question de l’avenir de l’outil reste posée. Très ergonomique, simple et moderne, QlikView pourrait intéresser d’autres éditeurs. On pense en particulier à Microsoft dont il aurait pu compléter efficacement l’offre Reporting Services. Microsoft ne dispose en effet pas d’un outil d’analyse décisionnelle de ce niveau de simplicité. De son côté QlikTech a fait le choix de l’environnement Microsoft. Mais même si la trésorerie de Microsoft y suffirait largement, chaque trimestre qui passe, augmente la valeur de QlikView et rend donc une cession plus hypothétique.
Autre rapprochement cohérent, Sybase. Ce dernier se dit agnostique et permet aux principaux outils du marché d’interroger ses bases IQ. Mais disposer de son propre logiciel, qui plus est conçu suivant la même philosophie, pourrait être un atout supplémentaire. Une acquisition, mais qui pourrait aussi n’être qu’un simple partenariat, est donc envisageable.
Alors QlikView sera-t-il le Business Objects de la prochaine décennie ? Personne ne peut le prédire, mais c’est une hypothèse réaliste.
QlikView annonce utiliser la technologie des bases de données vectorielles. Une technologie très ancienne, dont les premiers progiciels des années 80 (technologie Btrieve) étaient parfois déjà utilisateurs, popularisée par Harry Software et Sybase IQ dans le domaine du décisionnel. L’idée est d’une part d’optimiser l’accès aux données en les organisant par colonnes (à l’aide de pointeurs de taille plus réduite et d’accès plus rapide que les données elles-mêmes) et d’autre part d’indexer l’ensemble des informations. Toute donnée étant indexée, elle est accessible instantanément dans la phase d’analyse. C’est ce que QlikView appelle « l’association ». Les données sont toutes liées les unes aux autres par la technologie d’indexation et chaque action sur une donnée est répercutée sur l’ensemble de la base. En clair, si vous sélectionnez le pays « France » dans la table « Pays », instantanément seules les factures correspondantes seront disponibles dans la table « Factures », celles émises à destination d’un client étranger seront grisées ou disparaîtront de l’écran d’analyse. C’est ce mode de navigation extrêmement intuitif qui rend le produit agréable à utiliser. Il donne envie d’explorer ses données, ne fige pas en amont le cadre de l’analyse et laisse l’utilisateur faire son travail. Seconde limitation ici, il faut utiliser QlikView pour ce qu’il sait faire ! C’est un outil d’analyse, plutôt destiné à un utilisateur « intelligent » qui saura naviguer dans ses données pour les analyser. QlikView n’est pas un outil de reporting de masse qui distribuerait un état papier chaque lundi matin dans la boite des commerciaux. Analyser demande de la connaissance et demande également du temps. Laisser QlikView entre les mains d’utilisateurs lambda peut être très consommateur de temps pour eux.
QlikView est un outil solitaire, en tous cas dans sa version client lourd. Pour partager une information trouvée grâce à la phase d’analyse, il faut envoyer à son collègue toute l’application. C’est là que le bénéfice de la version Web se révèle. Il suffit alors d’y créer un favori, qui peut être partagé, pour que d’autres puissent accéder à l’analyse que l’utilisateur souhaite partager.
Concernant les simulations, QlikView ne permet pas de modifier manuellement une donnée importée dans l’application. Il faut modifier la donnée initiale et relancer l’importation. En revanche, l’utilisateur peut créer de nouveaux champs et les alimenter à la main (budget, simulations...). La seule phase un peu technique est d’ailleurs cette étape d’alimentation des données. Le langage de script, propre à QlikView ressemble à des macro-commandes Excel. Il est donc réservé à un utilisateur averti. En revanche la création des objets (données ou graphiques) semble aisée et de type paramétrage (onglets, cases à cocher...). Trois versions de l’outil sont proposées : Developer, la version complète, Analyzer qui permet d’ajouter ses propres objets et ses données, Professional la version la plus simple qui permet juste d’analyser et de saisir dans des objets déjà prévus.
On regrettera quand même dans un logiciel aussi moderne l’absence de fonctionnalités « 2.0 » de type notation, commentaires, réseau social... mais une version 9 est prévue pour les prochains mois.
Initialement retenu par des PME à la recherche d’un outil décisionnel simple et moins coûteux que ses concurrents, QlikTech parvient aujourd’hui à intéresser de grands groupes. 3M aurait par exemple fait l’acquisition de plus de 10 000 licences. C’est le principal enjeu pour l’équipe de René Bergniard qui dirige l’Europe du Sud, faire connaître et adopter l’outil au même niveau stratégique que des solutions telles que Business Objects ou Cognos. Il devra pour cela également s’appuyer sur un réseau de partenaires plus professionnels que certaines petites SSII qui s’y étaient intéressé au démarrage.
Et pour finir, la question de l’avenir de l’outil reste posée. Très ergonomique, simple et moderne, QlikView pourrait intéresser d’autres éditeurs. On pense en particulier à Microsoft dont il aurait pu compléter efficacement l’offre Reporting Services. Microsoft ne dispose en effet pas d’un outil d’analyse décisionnelle de ce niveau de simplicité. De son côté QlikTech a fait le choix de l’environnement Microsoft. Mais même si la trésorerie de Microsoft y suffirait largement, chaque trimestre qui passe, augmente la valeur de QlikView et rend donc une cession plus hypothétique.
Autre rapprochement cohérent, Sybase. Ce dernier se dit agnostique et permet aux principaux outils du marché d’interroger ses bases IQ. Mais disposer de son propre logiciel, qui plus est conçu suivant la même philosophie, pourrait être un atout supplémentaire. Une acquisition, mais qui pourrait aussi n’être qu’un simple partenariat, est donc envisageable.
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