66% des Français savent pertinemment que les mutations du travail vont induire des changements sur leur poste et leur fonction dans l’entreprise au cours des cinq années à venir[1]. Au même titre qu’internet dans les années 2000 a engendré des changements systémiques, l’IA promet des changements tout aussi importants.
Véritable atout stratégique et opportunité pour améliorer les processus, les grandes entreprises ont pris à bras-le-corps le sujet de l’intégration de l’IA dans leurs méthodes de travail. Certains dirigeants et salariés voient en l’IA un outil permettant d’acquérir de nouvelles compétences, ou encore un moyen de contribuer à l’amélioration de l’expérience d’embauche[2].
Mais, tous les dirigeants sont-ils du même avis ? Les entreprises sont-elles toutes égales face à l’IA ?
Indeed a mené une étude en collaboration avec l’institut de recherche OpinionWay et s’est penché sur le ressenti des dirigeants de TPE. Il semblerait que ces derniers se questionnent toujours sur son intérêt et aient du mal à voir comment l’intégrer dans leur structure.
Les dirigeants de TPE expriment des doutes quant à la pertinence de l’IA dans leur structure
L’IA va-t-elle révolutionner notre manière de travailler ? Chez les dirigeants de TPE, le doute persiste. L’intégration de l’IA dans leurs méthodes de travail les laissent dubitatifs : 72% d’entre eux jugent son intégration au sein de leur structure non pertinente sur au moins un domaine, en particulier :
Le fait de proposer à leurs clients des produits et des services reposant sur l’IA (63% des répondants)
L’intégration de l’IA aux méthodes de travail des fonctions « cœur de métier » (55%).
L’intégration de l’IA aux fonctions support divisent également (49%) mais il semblerait qu’elle ait davantage du sens pour les dirigeants, et qu’ils y soient moins réfractaires.
Certains des sondés sont plus radicaux : 38% estiment que l’intégration de l’IA n’est pertinente dans aucune des situations mentionnées ci-dessus.
Dans le détail, les auto-entrepreneurs semblent être davantage fermés et méfiants que les dirigeants de TPE : 43% jugent non pertinente l’intégration de l’IA, que ce soit dans les pratiques internes ou dans une logique commerciale, contre 29% des dirigeants de TPE.
De même, les dirigeants dans le secteur du commerce, de l’industrie et du BTP sont les plus nombreux à remettre en cause l’intérêt de l’IA, contre seulement 33% des dirigeants dans le secteur des services. Mais pourquoi, à l’heure où l’IA investit tous les domaines, celle-ci ne fait-elle pas l’unanimité chez les dirigeants de TPE ?
Les dirigeants de TPE se sentent menacés par l’intégration de l’IA
Selon 54% des sondés, vouloir intégrer l’IA dans une petite structure constitue une prise de risque trop importante.
La taille de la structure est, en effet, considérée comme un obstacle majeur de l’intégration de l’IA en entreprise pour 35% des dirigeants de TPE, qui voient davantage une opportunité pour les grandes entreprises :
63% d’entre eux considèrent qu’il est plus difficile d’intégrer l’IA dans une petite structure que dans des entreprises de taille plus importante.
70% pensent que lesdites petites structures ne peuvent rivaliser avec les grandes entreprises sur ce sujet (affirmation abondée par 82% du grand public).
Quand on leur demande en quoi l’implémentation de l’IA est plus simple dans les grandes entreprises, les sondés soulignent le fait que celles-ci détiennent l’avantage d’avoir plus de possibilités de budget (51%), de facilités à recruter des profils spécialisés (45%), et à former leurs employés (40%).
Du côté du grand public, les Français semblent se rapprocher de l’avis des dirigeants de TPE : 72% d’entre eux estiment qu’intégrer l’IA dans une petite structure constitue une prise de risque trop importante. De fait, les Français anticipent et craignent de nombreuses conséquences négatives comme :
La menace sur la conservation des savoir-faire artisanaux (73%),
La mort des petites entreprises locales (73%)
Les risques concernant le développement de l’emploi local (71%)
Les dirigeants de TPE soulignent également la difficulté d’embarquer les équipes et ont peur d’une mauvaise utilisation de l’IA, ce qui les pousse à interdire son utilisation.
L’inadaptation des petites structures à l’usage de l’IA n’est pas le seul point soulevé par les dirigeants de TPE. Les sondés semblent également concernés par l’inadéquation de l’IA avec leur activité : 40% des dirigeants pensent qu’elle ne s’applique pas à leur secteur d’activité. C’est le cas plus précisément pour 54% des dirigeants dans l’industrie et le BTP, 43% pour le commerce et 35% pour les services.
Également, 59% de ceux employant a minima un salarié trouvent difficile de donner envie aux équipes d’intégrer l’IA à leurs habitudes de travail et 47% craignent une utilisation sauvage pouvant causer du tort à leur entreprise, si bien que 23% ont interdit l’utilisation de l’IA.
Les chefs d’entreprise âgés de moins de 40 ans semblent les plus frileux sur le sujet :
72% d’entre eux jugent difficile de promouvoir l’IA dans leurs équipes
57% craignent une mauvaise utilisation qui pourrait faire du tort à leur entreprise et 44% vont jusqu’à interdire à leurs équipes de l’utiliser.
Certains doutes subsistent sur l’intégration de l’IA dans les petites structures. Accompagner et former les dirigeants dans la découverte d’outils d’intelligence artificielle devrait permettre de lever les freins à son intégration, et ainsi renforcer la compétitivité des TPE. Les fédérations professionnelles pourraient avoir un rôle important à jouer pour convaincre les dirigeants réfractaires. Les TPE sont confrontées à de nombreux enjeux, notamment en ce qui concerne le processus de recrutement. Indeed, en partenariat avec la CPME a mis en évidence les principaux défis des TPE-PME et propose des solutions afin de les aider à les surmonter (guide disponible).
[1] Etude “Le monde de demain et l’avenir du travail”, Indeed x You Gov, avril 2024
[2] 85% des recruteurs français recourent déjà à un ou plusieurs outils d'IA, Etude Utilisation de l’IA par les RH, Indeed x CensusWide, novembre 2023
Méthodologie
L’étude « Les dirigeants de TPE, les Français et l’IA » réalisée par OpinionWay pour Indeed, est destinée à comprendre et analyser le rapport des dirigeants de très petites entreprises et des Français au développement et à l’intégration de l’IA.
Cette étude a été réalisée auprès de deux échantillons :
Un échantillon de 533 dirigeants d’entreprise de 0 à 9 salariés, constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de secteur d’activité et de taille d’entreprise.
Un échantillon de 1031 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d’agglomération et de région de résidence.
Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne sur système CAWI (Computer Assisted Web Interview) du 2 au 21 mai 2024.
Véritable atout stratégique et opportunité pour améliorer les processus, les grandes entreprises ont pris à bras-le-corps le sujet de l’intégration de l’IA dans leurs méthodes de travail. Certains dirigeants et salariés voient en l’IA un outil permettant d’acquérir de nouvelles compétences, ou encore un moyen de contribuer à l’amélioration de l’expérience d’embauche[2].
Mais, tous les dirigeants sont-ils du même avis ? Les entreprises sont-elles toutes égales face à l’IA ?
Indeed a mené une étude en collaboration avec l’institut de recherche OpinionWay et s’est penché sur le ressenti des dirigeants de TPE. Il semblerait que ces derniers se questionnent toujours sur son intérêt et aient du mal à voir comment l’intégrer dans leur structure.
Les dirigeants de TPE expriment des doutes quant à la pertinence de l’IA dans leur structure
L’IA va-t-elle révolutionner notre manière de travailler ? Chez les dirigeants de TPE, le doute persiste. L’intégration de l’IA dans leurs méthodes de travail les laissent dubitatifs : 72% d’entre eux jugent son intégration au sein de leur structure non pertinente sur au moins un domaine, en particulier :
Le fait de proposer à leurs clients des produits et des services reposant sur l’IA (63% des répondants)
L’intégration de l’IA aux méthodes de travail des fonctions « cœur de métier » (55%).
L’intégration de l’IA aux fonctions support divisent également (49%) mais il semblerait qu’elle ait davantage du sens pour les dirigeants, et qu’ils y soient moins réfractaires.
Certains des sondés sont plus radicaux : 38% estiment que l’intégration de l’IA n’est pertinente dans aucune des situations mentionnées ci-dessus.
Dans le détail, les auto-entrepreneurs semblent être davantage fermés et méfiants que les dirigeants de TPE : 43% jugent non pertinente l’intégration de l’IA, que ce soit dans les pratiques internes ou dans une logique commerciale, contre 29% des dirigeants de TPE.
De même, les dirigeants dans le secteur du commerce, de l’industrie et du BTP sont les plus nombreux à remettre en cause l’intérêt de l’IA, contre seulement 33% des dirigeants dans le secteur des services. Mais pourquoi, à l’heure où l’IA investit tous les domaines, celle-ci ne fait-elle pas l’unanimité chez les dirigeants de TPE ?
Les dirigeants de TPE se sentent menacés par l’intégration de l’IA
Selon 54% des sondés, vouloir intégrer l’IA dans une petite structure constitue une prise de risque trop importante.
La taille de la structure est, en effet, considérée comme un obstacle majeur de l’intégration de l’IA en entreprise pour 35% des dirigeants de TPE, qui voient davantage une opportunité pour les grandes entreprises :
63% d’entre eux considèrent qu’il est plus difficile d’intégrer l’IA dans une petite structure que dans des entreprises de taille plus importante.
70% pensent que lesdites petites structures ne peuvent rivaliser avec les grandes entreprises sur ce sujet (affirmation abondée par 82% du grand public).
Quand on leur demande en quoi l’implémentation de l’IA est plus simple dans les grandes entreprises, les sondés soulignent le fait que celles-ci détiennent l’avantage d’avoir plus de possibilités de budget (51%), de facilités à recruter des profils spécialisés (45%), et à former leurs employés (40%).
Du côté du grand public, les Français semblent se rapprocher de l’avis des dirigeants de TPE : 72% d’entre eux estiment qu’intégrer l’IA dans une petite structure constitue une prise de risque trop importante. De fait, les Français anticipent et craignent de nombreuses conséquences négatives comme :
La menace sur la conservation des savoir-faire artisanaux (73%),
La mort des petites entreprises locales (73%)
Les risques concernant le développement de l’emploi local (71%)
Les dirigeants de TPE soulignent également la difficulté d’embarquer les équipes et ont peur d’une mauvaise utilisation de l’IA, ce qui les pousse à interdire son utilisation.
L’inadaptation des petites structures à l’usage de l’IA n’est pas le seul point soulevé par les dirigeants de TPE. Les sondés semblent également concernés par l’inadéquation de l’IA avec leur activité : 40% des dirigeants pensent qu’elle ne s’applique pas à leur secteur d’activité. C’est le cas plus précisément pour 54% des dirigeants dans l’industrie et le BTP, 43% pour le commerce et 35% pour les services.
Également, 59% de ceux employant a minima un salarié trouvent difficile de donner envie aux équipes d’intégrer l’IA à leurs habitudes de travail et 47% craignent une utilisation sauvage pouvant causer du tort à leur entreprise, si bien que 23% ont interdit l’utilisation de l’IA.
Les chefs d’entreprise âgés de moins de 40 ans semblent les plus frileux sur le sujet :
72% d’entre eux jugent difficile de promouvoir l’IA dans leurs équipes
57% craignent une mauvaise utilisation qui pourrait faire du tort à leur entreprise et 44% vont jusqu’à interdire à leurs équipes de l’utiliser.
Certains doutes subsistent sur l’intégration de l’IA dans les petites structures. Accompagner et former les dirigeants dans la découverte d’outils d’intelligence artificielle devrait permettre de lever les freins à son intégration, et ainsi renforcer la compétitivité des TPE. Les fédérations professionnelles pourraient avoir un rôle important à jouer pour convaincre les dirigeants réfractaires. Les TPE sont confrontées à de nombreux enjeux, notamment en ce qui concerne le processus de recrutement. Indeed, en partenariat avec la CPME a mis en évidence les principaux défis des TPE-PME et propose des solutions afin de les aider à les surmonter (guide disponible).
[1] Etude “Le monde de demain et l’avenir du travail”, Indeed x You Gov, avril 2024
[2] 85% des recruteurs français recourent déjà à un ou plusieurs outils d'IA, Etude Utilisation de l’IA par les RH, Indeed x CensusWide, novembre 2023
Méthodologie
L’étude « Les dirigeants de TPE, les Français et l’IA » réalisée par OpinionWay pour Indeed, est destinée à comprendre et analyser le rapport des dirigeants de très petites entreprises et des Français au développement et à l’intégration de l’IA.
Cette étude a été réalisée auprès de deux échantillons :
Un échantillon de 533 dirigeants d’entreprise de 0 à 9 salariés, constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de secteur d’activité et de taille d’entreprise.
Un échantillon de 1031 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d’agglomération et de région de résidence.
Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne sur système CAWI (Computer Assisted Web Interview) du 2 au 21 mai 2024.