Réunis le 24 mars au Ministère de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, à l’occasion de la 7ᵉ plénière du Hub France de Gaia-X, les acteurs publics et privés de l’écosystème européen des données ont acté une nouvelle étape : après l’opérationnalisation, la soutenabilité et les modèles d’affaires. Alors que les espaces de données deviennent un levier stratégique pour l’intelligence artificielle, le numérique de confiance, la souveraineté et la compétitivité industrielle, la question de leur viabilité économique est désormais centrale.
Cécile Dubarry, Directrice Générale de l’Institut Mines-Télécom, et Emmanuel Sardet, Président du Cigref, ont ouvert la séance en rappelant la valeur stratégique des espaces de données du Hub France de Gaia-X et l’importance de leur maîtrise. Ils ont souligné que la phase de preuve de concept est désormais dépassée. Le défi est désormais économique : comment assurer la viabilité à long terme de ces écosystèmes ?
La valeur est dans la donnée
Les espaces de données permettent de structurer la collecte, le partage, l’enrichissement des données, dans un cadre de confiance, traçable et sécurisé. Ce cadre de souveraineté permet de garantir que le partage des données se fasse dans l’intérêt de tous les membres et dans le respect des régulations européennes. Ces espaces, véritables socle d’une économie compétitive, permettent des gains directs : amélioration des services, optimisation de la relation client, réduction des coûts de production, etc. Par exemple, Decade-X, porté par Airbus, permet de mutualiser et d’optimiser la gestion des chaînes logistiques complexes avec des milliers de fournisseurs.
Mais aujourd’hui, seulement 20 % des données produites par les entreprises privées et publiques sont mobilisées. Pour Ulrich Ahle, CEO de Gaia-X, l’enjeu est l’activation du gisement dormant par des espaces sectoriels interopérables à l’échelle européenne… voire mondiale.
Rentabilité économique des espaces de données
La création d’un espace de données nécessite un investissement initial important, souvent impulsé par de grands acteurs privés. Cet investissement permet de fédérer les parties prenantes, mettre en place une infrastructure technique et établir la gouvernance de l’espace.
Le Gaia-X Institute, en collaboration avec l’Université Paris Dauphine, a mené une étude sur les modèles d’affaires des espaces de données pour éclairer sur les modèles économiques. Trois grandes phases de développement ont été identifiées :
1. Le financement de l’infrastructure, qui peut être privé, public, mixte et la mise en place de cas d’usage permettant de porter une vision commune entre les acteurs et dessiner une trajectoire à l’espace de données.
2. Le passage à l’échelle et l’atteinte d’une masse critique
3. L’expansion : démontrer par cette phase la pertinence du business model tout en conservant la neutralité de l’écosystème permettant de partager plus de données.
Cette structuration dépend du profil de l’écosystème et de ses parties : certains espaces sont concentrés autour d’un ou deux grands acteurs industriels ; d’autres sont fragmentés, portés par différents petits acteurs avec des chaînes de valeur déconcentrées. La diversité des intérêts rend la gouvernance complexe mais essentielle.
L’étude a révélé que la définition des premiers cas d’usage est une des clés de réussite d’un espace de données. Celui-ci doit porter une vision commune, mobiliser les partenaires et démontrer la valeur de l’espace de données. Il permet à chacun de progresser dans l’intégration de l’écosystème en fonction de sa maturité préalable en matière de partage de données (coordonnée par l’orchestrateur).
Par exemple, EONA-X, dans la mobilité et le tourisme, a expérimenté pendant les JO 2024, la collecte et l’exploitation de données de bout en bout (aéroport, transport, hébergement des athlètes), avec un impact direct sur la qualité des services.
Data Space Lab : explorer et tester avant de déployer un espace de données
Chaque espace de données possède une dynamique et un fonctionnement qui lui est propre, qu’il convient de définir dès le départ. Dans cette perspective, le Data Space Lab de Teralab, la plateforme Data & IA de l’Institut Mines-Télécom, joue un rôle de « tiers de confiance ». Sa plateforme d’expérimentation permet d’accélérer la création d’espaces de données.
Le Data Space Lab propose des environnements de prototypage et tests qui permettent de simuler les échanges, de définir une gouvernance et d’explorer les briques logicielles. Par exemple, son équipe a participé à la construction d’un cas d’usage, TEMS pour TAMIS (42 partenaires dans 12 pays), le tout jeune écosystème européen de données pour le secteur des médias. En accompagnant le déploiement opérationnel du premier cas d’usage, elle a permis, en quelques semaines, la mise en place d’un démonstrateur, de la sélection des composants logiciels à la configuration réseau.
Des données sans frontières, mais sous contrôle
Dans le contexte géopolitique actuel, la souveraineté des données constitue un défi majeur. Avec des espaces de données interopérables et interconnectés, l’ambition est de créer un écosystème où les données peuvent circuler sous le contrôle des acteurs, en confiance, tout en respectant les réglementations européennes strictes, assurant ainsi la souveraineté numérique de l’Europe. Cette approche vise à assurer l’interopérabilité avec des espaces de données internationaux, y compris hors des frontières de l’Europe, tout en garantissant que les données restent sous le contrôle des participants aux espaces de données.
Cécile Dubarry, Directrice Générale de l’Institut Mines-Télécom, et Emmanuel Sardet, Président du Cigref, ont ouvert la séance en rappelant la valeur stratégique des espaces de données du Hub France de Gaia-X et l’importance de leur maîtrise. Ils ont souligné que la phase de preuve de concept est désormais dépassée. Le défi est désormais économique : comment assurer la viabilité à long terme de ces écosystèmes ?
La valeur est dans la donnée
Les espaces de données permettent de structurer la collecte, le partage, l’enrichissement des données, dans un cadre de confiance, traçable et sécurisé. Ce cadre de souveraineté permet de garantir que le partage des données se fasse dans l’intérêt de tous les membres et dans le respect des régulations européennes. Ces espaces, véritables socle d’une économie compétitive, permettent des gains directs : amélioration des services, optimisation de la relation client, réduction des coûts de production, etc. Par exemple, Decade-X, porté par Airbus, permet de mutualiser et d’optimiser la gestion des chaînes logistiques complexes avec des milliers de fournisseurs.
Mais aujourd’hui, seulement 20 % des données produites par les entreprises privées et publiques sont mobilisées. Pour Ulrich Ahle, CEO de Gaia-X, l’enjeu est l’activation du gisement dormant par des espaces sectoriels interopérables à l’échelle européenne… voire mondiale.
Rentabilité économique des espaces de données
La création d’un espace de données nécessite un investissement initial important, souvent impulsé par de grands acteurs privés. Cet investissement permet de fédérer les parties prenantes, mettre en place une infrastructure technique et établir la gouvernance de l’espace.
Le Gaia-X Institute, en collaboration avec l’Université Paris Dauphine, a mené une étude sur les modèles d’affaires des espaces de données pour éclairer sur les modèles économiques. Trois grandes phases de développement ont été identifiées :
1. Le financement de l’infrastructure, qui peut être privé, public, mixte et la mise en place de cas d’usage permettant de porter une vision commune entre les acteurs et dessiner une trajectoire à l’espace de données.
2. Le passage à l’échelle et l’atteinte d’une masse critique
3. L’expansion : démontrer par cette phase la pertinence du business model tout en conservant la neutralité de l’écosystème permettant de partager plus de données.
Cette structuration dépend du profil de l’écosystème et de ses parties : certains espaces sont concentrés autour d’un ou deux grands acteurs industriels ; d’autres sont fragmentés, portés par différents petits acteurs avec des chaînes de valeur déconcentrées. La diversité des intérêts rend la gouvernance complexe mais essentielle.
L’étude a révélé que la définition des premiers cas d’usage est une des clés de réussite d’un espace de données. Celui-ci doit porter une vision commune, mobiliser les partenaires et démontrer la valeur de l’espace de données. Il permet à chacun de progresser dans l’intégration de l’écosystème en fonction de sa maturité préalable en matière de partage de données (coordonnée par l’orchestrateur).
Par exemple, EONA-X, dans la mobilité et le tourisme, a expérimenté pendant les JO 2024, la collecte et l’exploitation de données de bout en bout (aéroport, transport, hébergement des athlètes), avec un impact direct sur la qualité des services.
Data Space Lab : explorer et tester avant de déployer un espace de données
Chaque espace de données possède une dynamique et un fonctionnement qui lui est propre, qu’il convient de définir dès le départ. Dans cette perspective, le Data Space Lab de Teralab, la plateforme Data & IA de l’Institut Mines-Télécom, joue un rôle de « tiers de confiance ». Sa plateforme d’expérimentation permet d’accélérer la création d’espaces de données.
Le Data Space Lab propose des environnements de prototypage et tests qui permettent de simuler les échanges, de définir une gouvernance et d’explorer les briques logicielles. Par exemple, son équipe a participé à la construction d’un cas d’usage, TEMS pour TAMIS (42 partenaires dans 12 pays), le tout jeune écosystème européen de données pour le secteur des médias. En accompagnant le déploiement opérationnel du premier cas d’usage, elle a permis, en quelques semaines, la mise en place d’un démonstrateur, de la sélection des composants logiciels à la configuration réseau.
Des données sans frontières, mais sous contrôle
Dans le contexte géopolitique actuel, la souveraineté des données constitue un défi majeur. Avec des espaces de données interopérables et interconnectés, l’ambition est de créer un écosystème où les données peuvent circuler sous le contrôle des acteurs, en confiance, tout en respectant les réglementations européennes strictes, assurant ainsi la souveraineté numérique de l’Europe. Cette approche vise à assurer l’interopérabilité avec des espaces de données internationaux, y compris hors des frontières de l’Europe, tout en garantissant que les données restent sous le contrôle des participants aux espaces de données.
Autres articles
-
Podcast : de l'IA oui, mais pas sans Data Spaces, avec Matthias de Bièvre, Fondateur de VISIONS
-
DS4Skills-Go choisit VISIONS pour déployer l'espace européen commun de données pour les compétences
-
Accor rejoint l’alliance technologique inédite scellée par Pernod Ricard et JCDecaux dans la gestion de données
-
Une alliance digitale dédiée au domaine spatial grâce à GAIA-X