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Un soutien-gorge intelligent pour détecter le cancer du sein


Rédigé par Communiqué de l'EPFL le 3 Avril 2020

Des étudiants de l’EPFL ont développé SmartBra, le premier textile connecté s’adressant au monde de l’oncologie. Ce soutien-gorge intelligent a été réalisé en collaboration avec la start-up IcosaMed.



© 2020 EPFL
© 2020 EPFL
«Le but de ce textile intelligent est de prévenir et de détecter les cancers à leurs stades les plus précoces, via une méthode de monitoring fréquente, non invasive et indolore», explique Hugo Vuillet, un des étudiants qui a suivi, durant le semestre d’automne 2019, la première édition du cours de master «Innovation and Entrepreneurship in Engineering» à l’EPFL.

Mis en place par la Faculté STI et par le Collège du Management de la Technologie, ce cours vise à exposer les étudiants aux défis entrepreneuriaux. En collaboration étroite avec des sociétés romandes, les étudiants ont dû concevoir un produit – destiné à la commercialisation – qui réponde à un besoin formulé par l’entreprise avec laquelle ils ont travaillé.

À l’issue du cours, le projet SmartBra a remporté la meilleure note et le prix du jury composé de plusieurs professeurs de l’EPFL. Fatemeh Ghadamieh, Samet Hana, Jules Pochon et Hugo Vuillet ont, en effet, produit un résultat si convaincant qu’ils vont poursuivre l’aventure avec l’entreprise suisse IcosaMed, créée en mars 2019.

Une technologie disruptive

À l’inverse des solutions existantes qui utilisent des radiations, la technologie développée par IcosaMed utilise des ondes ultrasonores similaires aux HIFU (Ultrasons Focalisés de Haute Intensité) ou LIPU (Ultrasons Pulsés de Faible Intensité) pour effectuer des échographies et détecter d’éventuelles masses cancéreuses. Les ultrasons sont générés à l'aide de capteurs basés sur le piézoélectrique, une énergie renouvelable dont le principe est de produire de l'électricité grâce à une pression exercée sur un matériau piézoélectrique. «Cette solution permet de miniaturiser la partie détection dans le SmartBra afin de garantir un confort maximal et une discrétion presque absolue», contextualise Hugo Vuillet. En cas de détection de masse anormale, il sera alors proposé à la patiente concernée de se rendre chez un spécialiste pour établir un diagnostic.

La technologie mise au point par IcosaMed promet donc une approche complètement disruptive en oncologie. «De plus, elle offrira une alternative aux traitements traditionnels», souligne Max Boysset, le CEO et fondateur de la start-up basée à Neuchâtel. «Les soins actuels sont couteux et présentent de nombreux effets secondaires, qui dégradent grandement la qualité de vie des patients», ajoute-t-il. «En plus d’être un outil de détection, la solution que nous proposons entend, à terme, agir préventivement sur le développement de masses cancéreuses grâce à la distribution contrôlée de manière quasi continue de faibles doses d’ultrasons pour restaurer l’apoptose (NDLR Processus par lequel des cellules déclenchent leur autodestruction en réponse à un signal).»

Une commercialisation prévue en 2021

Le SmartBra s'adressera, en premier lieu, aux femmes ayant déjà été diagnostiquées avec un cancer, afin de garantir un suivi quotidien de l’évolution de la maladie. Dans un deuxième temps, le produit pourra également être utilisé par des femmes ayant un patrimoine génétique considéré comme étant à risque. À terme, le but est de le proposer à toutes les femmes.

«Nous sommes actuellement à la recherche de financement. En tout, 4 millions sont nécessaires: 1,5 million pour finaliser le premier prototype fonctionnel sur lequel nous travaillons actuellement avec notre partenaire industriel, la société Turck Duotech et 2,5 millions pour commercialiser les premiers SmartBra, qui seront disponibles sur le marché en 2021 selon les estimations», annonce Max Boysset.

Une collaboration fructueuse

Grâce à leur travail, les étudiants ont notamment pu solutionner le problème du rôle du gel d’impédance, en réalisant une interface plastique qui remplacera celui-ci et contiendra les émetteurs ultrasoniques, «Cette collaboration est la preuve que même sur des sujets extrêmement spécifiques les étudiants peuvent apporter énormément», se réjouit Max Boysset.

«Je continuerai à collaborer sur le projet. Nous avons déjà eu des meetings avec la société Turck Duotech, pour leur fournir des piézoélectriques qui fonctionnent. Je reste en contact avec eux pour leur fournir des nouveaux piézoélectriques et travailler sur le développement de la partie technique des transducteurs piézoélectriques, ainsi que sur l'image processing», se réjouit Hugo Vuillet. De son côté, IcosaMed va également poursuivre sa collaboration avec les étudiants, sous forme de stages.

Si tout se passe comme prévu, ces soutiens-gorge intelligents devraient donner naissance dans les années à venir à d’autres produits prometteurs – tels que des culottes ou encore des bodys – pour détecter et prévenir différents types de cancers.




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