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Si les nouveaux graphiques servent à explorer (ex. : découvrir des signaux faibles ou des patterns), il reste tout un pan de la visualisation dont l'objectif est simplement de convaincre… quitte à utiliser les « vieilles ficelles » de la communication.


Depuis plusieurs années des caricatures anti-religieuses embrasent certains milieux intégristes. La plus connue jusqu’ici était la série de dessins danois, dont voici un extrait : 
Les graphiques politiques : communication ou manipulation ?

Cette semaine, c’est directement le premier ministre israélien qui y est allé de sa petite infographie(*) en venant à l’ONU présenter le dessin d’une bombe atomique iranienne dont le niveau de remplissage indiquerait le niveau de finalisation. 

* : Je n’appelle pas le graphique ci-dessous (celui du premier ministre israélien, "caricaturant" la potentielle future bombe atomique iranienne) de la « Data visualization », mais uniquement de l’infographie ; car il n’existe pas vraiment de réalité tangible et chiffrée derrière cette représentation.
Les graphiques politiques : communication ou manipulation ?

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Le virus informatique Stuxnet sur l'Iran et les missiles sur la centrale Osirak en Irak

Ironiquement, il faut savoir que c’est aussi via une représentation graphique sur ordinateur qu’Israël aurait réussi en 2010 à littéralement faire exploser le programme de construction de la bombe nucléaire iranienne. En effet c’est au travers de l'attaque informatique du système de pilotage graphique de la salle de contrôle de l’usine nucléaire civile de Bouchehr que les précieuses centrifugeuses iraniennes (achetées chèrement sur le marché noir) ont reçu l'ordre de s'auto-détruire. En ayant développpé le vers informatique "Stuxnet"  attaquant spécifiquement le logiciel SCADA de la salle de contrôle de cette usine, les hackers d'Etat ont donc supprimé temporairement la capacité iranienne de pouvoir préparer les composants nécessaires à la construction de la bombe.

... Comme Israël l'avait déjà fait en 1981 en tirant des missiles sur l'usine nucléaire Osirak  construite à l'époque par les français en Irak.
Source : http://war-rooms.blogspot.fr/2011/09/un-histoire-edifiante-dune-control-room.html

(Nb : Cette usine nucléaire irakienne était la copie conforme de la centrale "Osiris" qui est toujours en activité à 17 km de Paris, précisement à Saclay... Sachant que les zones de confinement à Fukushima comme à Tchernobyl ont été portées jusqu'à 30 km autour des centrales... Ce qui impliquerait en France, dans un cas identique, de devoir vider Paris de la totalité de ses habitants!!!  Avec la pointe d'humour noir que le centre national de gestion des catastrophes - le COGIC - et de celui de la gestion des centrales sont en petite couronne parisienne, donc seraient en zone interdite aux humains).


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Le Storytelling

Pour rajouter de l’effet dramatique à sa présentation, Benjamin Nétanyahou a créé du suspens en surlignant en direct au feutre la « ligne rouge » pour montrer la limite à ne pas franchir par Téhéran quant à la construction d’une bombe nucléaire.

Cette "comédie" de type Storytelling (en fait la ligne rouge avait été discrètement préparée sous forme d’une fine ligne noire que ce politicien n’a eu qu’à surligner… Comme son service de communication le lui avait appris) a été immortalisée sous forme de la vidéo du speech prononcé face à l’assemblée générale des Nations Unies à New-York le jeudi 27 septembre 2012.
Les graphiques politiques : communication ou manipulation ?

Ici se trouve le discours de M. Nétanyahou dans son intégralité et les documents joints (vidéo + infographie)
 
Dans l’article de fond réalisé par le quotidien Libération, il est dit que le quotidien anglophone Jerusalem Post (de droite) juge au contraire que l’image de «Bibi» Nétanyahou armé d’un feutre rouge «restera dans les esprits longtemps après que ce qu’il a dit aura été oublié». «C’est un bon moyen d’attirer l’attention des gens».
 

La tradition onusienne de la communication manipulée

En fait M. Nétanyahou ne fait que reprendre une longue tradition des discours onusiens caricaturaux, mais si importants pour s’adresser à des gens de toutes origines et surtout parlant différentes langues. En effet parmi les trois langages à notre disposition (le mot, le chiffre et le graphique), seul le symbole est compréhensible par tous et ne nécessitant pas d'éducation sophistiquée (A contrario maitriser les mathématiques, l’orthographe ou la grammaire nécessitent à nos chères têtes blondes la totalité de leur scolarité jusqu'à l'âge de 18 ans... voire plus pour certains).

Liste des autres discours outrés, mais terriblement visuels ayant eu lieu à l’ONU, incluant Nikita Khrouchtchev tapant sur la table avec sa chaussure ou Colin Powell le 6 février 2003 présentant un PowerPoint mensonger (qu’il regrettera ensuite) montrant les « armes de destruction massive » dissimulées et déplacées continuellement sur des camions… pour justifier la seconde guerre en Irak.
Les graphiques politiques : communication ou manipulation ?

Les graphiques politiques : communication ou manipulation ?

Pour rajouter à la caricature visuelle(*), ce politicien a légèrement "trafiqué" les lignes de valeurs pour amplifier son effet dramatique. Si la surface réelle avait été utilisée, les lignes ne seraient pas celles de couleur noire (placées trop en haut), mais celles en bleu (si l’aire à prendre en compte était le cercle), voire en rouge (si l’aire à prendre en compte intégrait en plus le carré du haut de la bombe).
Les graphiques politiques : communication ou manipulation ?

* : De la même manière, l’outrance et la caricature dans les autres langages utilisant le mot ou le nombre sont tout aussi risquées : Sortir un slogan de son contexte (ex.: « De nos jours, la vie est plus stressante que jamais ») ou ne présenter qu’un unique chiffre (comme aimait à le faire Steve Jobs) peuvent être tout aussi manipulateurs.
 

Autre "astuce" possible : L’image subliminale

Une image subliminale est extrêmement troublante car sans que vous le remarquiez, vous apercevez inconsciemment des messages non maitrisables de vous.

Ici dans le nuage radioactif se cache une tête de clown - type Ronald McDonald (voir ci-dessous) – pouvant être interprétée comme « se moquant symboliquement des victimes ». 
Les graphiques politiques : communication ou manipulation ?

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Sans le savoir, vous scannez continuellement les images en tentant de trouver des visages car l’œil humain cherche inconsciemment les regards (La première chose qu’apprend à décoder un bébé est l’expression faciale pour détecter le danger ou la sécurité d’une personne connue).
 
Les graphiques politiques : communication ou manipulation ?

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Pour ceux qui ne voient toujours pas, voici la solution !
Les graphiques politiques : communication ou manipulation ?


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Rédigé par Claude-Henri Mélédo le Jeudi 4 Octobre 2012 à 13:22 | 0 commentaire | Permalien


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Claude-Henri Mélédo
Claude-Henri Mélédo
Travaillant depuis 20 ans sur la mise en place de solutions de mesure de performance, Claude-Henri Mélédo est un des fondateurs de Aldecis où il a conçu un logiciel de graphiques avancés pour PowerPoint et Excel. Il est membre de l’« International Institute for Information Design » au sein duquel il a été nommé en 2011 principal expert des graphiques financiers.

Aldecis est un cabinet d’experts en tableaux de bord et en systèmes de pilotage d’organisations, spécialiste des bases multidimensionnelles « in-memory » (innovant par le temps réel) et de la « data visualization » (représentations graphiques évoluées).

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