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Information Builders ouvre la voie du reporting pour le Web 2.0


Rédigé par le 12 Février 2006

Après avoir pendant plusieurs années tenté de séparer l’activité traditionnelle de Information Builders, le reporting décisionnel, de sa gamme d’accès aux données hébergée dans sa filiale iWay Software, l’éditeur semble trouver un second souffle qui combine les deux solutions. Avec un temps d’avance, Information Builders réfléchit et développe des fonctions réellement innovantes que nous allons tenter de vous faire découvrir. Faire, c’est bien. Faire savoir, c’est mieux. Et c’est sur cette capacité à faire connaître ses nouvelles technologies que l’éditeur devra faire évoluer ses méthodes et ses moyens. Ce n’est pour l’instant pas dans la culture de l’entreprise, et cela se voit.



Gerry Cohen, CEO de Informaton Builders
Gerry Cohen, CEO de Informaton Builders
Information Builders, on ne le rappelle que trop, est un des tous premiers éditeurs de solutions décisionnelles. Un précurseur. En effet, la société a été créée il y a 31 ans ! Et pendant plus d’une décennie, l’outil Focus était la référence dans les grands départements informatiques. Puis des outils plus modernes sont arrivés, comme Business Objects, et il a fallu plusieurs années pour que Information Builders réagisse. Le mal était fait, et Information Builders, qui reste présent dans le système d’information de presque toutes les grandes entreprises, a perdu sa position sur le podium. Ses produits ne sont plus considérés comme suffisamment « à la mode ».

Mais les équipes de recherche et développement de l’éditeur poursuivent leur tâche, chapeautées par le fondateur et technicien dans l’âme, toujours Directeur Général de l’entreprise, Gerry Cohen (notre photo). Un fondateur, père du produit, qui a toujours enseigné à ses équipes : « un bon produit c’est un produit que les clients achètent sans qu’on ait besoin de le vendre »… de moins en moins vrai aujourd’hui, il le reconnaît lui-même.
Et la gamme des fonctionnalités futures, présentée aux clients européens cette semaine à Londres, montre que Information Builders a compris comment ne pas rester campé sur ses acquis, mais au contraire prendre de l’avance sur les technologies du futur proche. Au programme : un accord avec Google pour faciliter la recherche d’informations, du développement Ajax pour aller vers le Web 2.0, ou encore de la navigation cartographique pour l’utilisateur.

Pour Gerry Cohen, les applications décisionnelles évolueront dans quatre directions.
Tout d’abord les applications analytiques embarquées dans les outils de reporting. Il s’agit en quelque sorte d’ajouter un zeste d’intelligence à des rapports plutôt statiques. Une fois un rapport affiché, un clic droit sur une dimension, un indicateur, une information, permettra à l’utilisateur de déclencher quelques fonctions de manipulation dans ses données. Du classique dans les outils d’analyse, mais encore peu développé au sein des outils de reporting de masse.
Sous ces fonctions d’apparence banale se cachera prochainement l’outil de développement dont parle tout le petit monde du Web 2.0, Ajax. Ajax est un environnement de développement qui permet à des applications Web de nouvelles génération de maintenir un dialogue permanent entre les pages web et le serveur, en s’affranchissant des allers-retours du protocole http. Concrètement des services comme Google Earth, Netvibes, Windows Live… utilisent ces nouveaux outils. Jusqu’à aujourd’hui plutôt cantonné aux applications Web grand public, l’arrivée de Ajax dans un outil décisionnel professionnel est une avancée importante et crédibilise cette tendance.
Aujourd’hui la dernière version de Web Focus propose déjà des fonctions analytiques embarquées à base de Javascript. Cette technologie améliore la compatibilité entre les plates-formes, mais reste limitée. La version Ajax devrait être disponible d’ici l’été 2006.

Autre innovation majeure dans l’offre de Information Builders, une solution combinant l’offre entreprise Google Search Appliance, détournée de son objectif premier qui est la recherche documentaire. La combinaison des offres Web Focus et iWay prend ici tout son sens. Les connecteurs iWay récupèrent en temps réel l’ensemble des messages circulant sur le réseau de l’entreprise entre ses différentes applications. L’innovation est de ne plus collecter des données stockées comme dans un ETL classique, mais de piéger des flux de données, afin d’identifier quelles informations ont circulé sur le réseau. Ces flux sont ensuite préparés par iWay au format compatible avec l’API de Google, puis stockés dans une base décisionnelle centrale, elle-même indexée par Google. On utilise pour cela une solution packagée proposée par Google qui inclut un serveur et le logiciel d’indexation Google. Ce serveur est installé dans l’entreprise, à l’intérieur de sa zone sécurisée, et devient en quelque sorte le data warehouse de l’entreprise. Google comme outil de création d’entrepôt de données… L’idée semble intéressante à développer… Nous y reviendrons prochainement car cette architecture alternative pourrait proposer une facilité nouvelle et intuitive de recherche dans les données.
L’utilisateur utilise la moteur Google pour lancer ses recherches, exactement comme lorsqu’il cherche aujourd’hui une information sur le Web. Le moteur identifie l’information recherchée, et la transmet à Web Focus qui génère en temps réel une requête sur la base concernée. Google ne stocke donc pas les données finales, mais facile leur accès. Web Focus interroge en temps réel les bases de données de production, et fournit donc à l’utilisateur une information parfaitement à jour. La base Google interne devient donc le référentiel permanent des métadonnées de l’entreprise.

Troisième axe de développement, les applications cartographiques. Elles sont déjà légion dans le décisionnel, des plus simples combinant Microsoft Excel, SQL Server et MapPoint ; aux plus évoluées comme les solutions de Asterop. Information Builders proposera maintenant les cartes comme une source de navigation, au même titre que les tableaux et graphiques. Les améliorations se situent dans l’interface utilisateurs. Ce dernier va pouvoir interagir avec les cartes, changer en temps réel un indicateur et observer immédiatement l’incidence sur la carte calculée. Une carte pourra être générée à partir d’un tableau, et inversement. Bien souvent la cartographie est une application décisionnelle déportée. Elle sera mieux intégrée dans les prochaines versions de Web Focus.

Dernier axe de développement, la publication électronique. Web Focus génèrera automatiquement des documents interactifs directement dans Excel ou dans Microsoft Powerpoint. C’est intéressant, mais peu innovant. Les fonctions proposées prochainement dans les applications Information Builders permettront de créer des documents PDF, mais aussi de mettre à jour automatiquement le contenu de certains documents. On pourra ainsi publier une requête sur une page précise au sein d’un document Powerpoint ou PDF.

La R&D de Information Builders n’a donc pas chômé ces derniers mois. Et même si l’entreprise continue de privilégier sa cible historique des grandes entreprises, ces nouvelles fonctions pourraient intéresser des projets plus modestes. Il va falloir maintenant que l’éditeur accepte et apprenne à faire connaître ses nouveaux développements. Longtemps Information Builders a vécu sur la maintenance et les ventes additionnelles chez ses clients traditionnels. Depuis peu l’éditeur souhaite que ses équipes retrouvent un esprit de conquête de nouveaux comptes. Les évolutions récentes des équipes dans plusieurs pays européens dont la France, plus orientées vers la prospection et la vente, devront s’accompagner d’une réflexion marketing afin que les jeunes chefs de projets décisionnels, qui n’ont pour la plupart jamais entendu parler de Information Builders, puissent découvrir ces nouvelles fonctions.




Commentaires

1.Posté par Olivier COUSIN le 22/02/2006 22:49
L'approche de Information Builders ne me convainc pas. Je suis persuadé que le décisionnel évolue lentement mais surement vers des applications "metier". Celà signifie - à mon sens bien sûr - une connectique éprouvée vers des applications transactionnelles métier ciblés, et des fonctions décisionnelles "métier" du type :- finance : planification et élaboration budgétaire (besoins de simulation et donc de moteur OLAP)... (=> intégration nécessaire avec les ERP)- CRM : cartographie (là je suis en phase avec IB même si ce n'est pas neuf sur le marché), exploitation de la connaissance du client (historique de sa consommation...) pour lui faire des offres ciblées, ... (d'où intégration avec des outils de CRM)- RH : un des domaines où les besoins sont les plus "standards" tout en restant tres difficiles à gérer (coûts salariaux par catégorie de personnel, turnover, pyramide des âges, effet de noria...)... (d'où intégration avec des outils de gestion de paie)- logistique distribution : bcp plus spécialisé par métier...L'approche trop high-tech de IB ne me semble pas répondre aux préoccupations des entreprises que je connais. Sans parler de la problématique de l'intégration de données aujourd'hui, très fréquente avec les fusions scissions OPA en tout genre, et qui est au coeur du plantage de nombreux projets... . L'actualité économique est trop rapide, les entreprises ne maitrisent plus leurs processus métier, et la mise en place de Google en interne par la DSI me semble être difficilement "vendable" à une direction générale.Dommage pour IB pour lequel j'ai beaucoup d'estime.

2.Posté par Patrick De Freine le 27/02/2006 12:32
J'ai le sentiment que l'informatique décisionnelle se trouve un peu au milieu du gué, tiraillée entre les applications analytiques qui peinent à décoller, les architectures dont la complexité ne cessent de croître avec l'émergence des entrepôts actifs combinant opérationnel et décisionnel, et les technologies clientes évoluant avec celles du Web. Je trouve l'approche d'IB intéressante, et renvoit également aux travaux autour des langages naturels (autour des moteurs de recherche comme Google par exemple). Trouver l'information pertinente dans un entrepôt de données c'est une chose, trouver le rapport existant dans l'entrepôt de rapports en est une autre. Deux axes d'évolution de la cosmétique du décisionnel auquel Google a une histoire à raconter.



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