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Pour Microstrategy, l’indépendance est un atout. Mais pour combien de temps ?


Rédigé par le 3 Janvier 2008

Quelques semaines avant de ne changer de propriétaires, et alors même que les discussions étaient largement engagées avec les futurs acquéreurs, des sociétés comme Business Objects et Cognos clamaient haut et fort leur indépendance… pour être rapidement obligées d’expliquer avec de nombreuses contorsions oratoires pourquoi elles avaient finalement changé d’avis. La position de Microstrategy qui clame haut et fort en ce début 2008 son indépendance et les atouts de sa position de « leader des solutions décisionnelles indépendantes et ouvertes » peut donc étonner. Mais il ne faut pas pour autant voir le mal partout…



Pour Microstrategy, l’indépendance est un atout. Mais pour combien de temps ?
Sans doute le message de Microstrategy est-il délivré honnêtement. Mais une telle insistance à expliquer et clamer que l’on est indépendant et que l’on souhaite le rester, pourrait presque paraître suspecte à un esprit quelque peu tordu comme le mien !
Le 31 décembre dernier, dans sa newsletter MicrostrategyDirect destinée aux clients et partenaires, l’éditeur titrait sur sa position de « Leader des Editeurs Indépendants de Logiciels de Business Intelligence Ouverts ». Il y critique même ouvertement les solutions globales construites par croissance externes telles que celles de Oracle, SAP ou IBM : « L'acquisition d'éditeurs indépendants par des conglomérats a pour effet de créer des "piles fermées" de logiciels propriétaires qui ne fonctionnent correctement que s'ils sont utilisés ensemble. À l'inverse, les fournisseurs indépendants collaborent pour créer une “pile ouverte” de logiciels présentant des avantages importants pour les clients de solutions décisionnelles ».
Poursuivant sa croisade, Microstrategy vient de publier en ce début d’année un communiqué de presse affirmant les atouts des éditeurs indépendants. Les DSI préfèreraient, selon l’éditeur, les solutions ouvertes car « contrairement aux logiciels propriétaires comme Oracle Discoverer ou SAP Business Explorer, les logiciels de BI ouverts permettent aux DSI de changer facilement de matériel, de bases de données ou de systèmes PGI pour suivre l'évolution des besoins de leur entreprise ». Peut-être, mais pour l’instant Business Objects, Hyperion ou Cognos n’ont pas donné l’impression de devenir des solutions « fermées ». Ne faisons pas de procès d’intention.
Microstrategy considère également que seuls les éditeurs indépendants peuvent innover rapidement. « Les éditeurs décisionnels absorbés dans des conglomérats doivent nécessairement participer à un nombre nettement plus important de circuits de décisions impliquant les actionnaires de la nouvelle société mère. Par conséquent, les projets d'innovation risquent de ralentir et les cycles décisionnels d'augmenter ». De ce point de vue, on ne peut qu’acquiescer, tant l’intégration de ces grandes entreprises les unes aux autres est consommateur de ressources et d’énergie qui ne sont plus employées au service du client.
En conclusion, l’éditeur semble également convaincu que indépendance rime avec qualité, et que « les éditeurs indépendants de solutions ouvertes fournissent des services supérieurs et une stabilité prévisible à leurs clients ».

Tout cela semble bien intéressant et permet en effet de débattre des apports et des défauts de la concentration du marché que nous vivons actuellement dans le décisionnel. Mais une telle prise de position n’est-elle pas délicate ? Et si par hasard, dans les couloirs feutrés du siège de Microstrategy, dans la banlieue de Washington, Michael SAYLOR, le fondateur et PDG de l’entreprise était en ce moment même de train de recevoir un coup de fil de O., M., T, ou de S. ? Et si ce coup de fil était la première étape d’une évolution majeure de cette stratégie d’indépendance… Par quelle pirouette l’éditeur transformera-t-il alors les contre-arguments d’aujourd’hui en atouts pour demain ? Bien sur, rien ne nous dit que ce coup de fil est en cours. Mais ces derniers mois nous ont appris à ne pas prendre pour argent comptant les déclarations des dirigeants d’une entreprise informatique…




Commentaires

1.Posté par François KOUKERDJINIAN le 04/01/2008 14:16
Sans vouloir participer à la polémique de quel éditeur est indépendant aujourd'hui et ne le sera plus dans un an, je pense, pour ma part, qu'il est évident que les prochaines versions des logiciels acquis par Oracle, IBM ou SAP présenteront une meilleure symbiose avec la plateforme de l'acquéreur. Quoi de plus normal! N'ont-ils pas été rachetés dans un but de synergie?

Ceci aura deux effets. A court terme, une société qui souhaite mettre en place une solution analytique, considérera l'offre de l'éditeur de la plateforme retenue et celles des éditeurs indépendants. Mais, elle éliminera naturellement les offres des éditeurs d'autres plateformes.

Dans un deuxième temps, l'écart grandissant entre les nouvelles versions d'un logiciel, mettons de reporting, acquis par X et la plateforme Y amènera la société à reconsidérer son choix, pour opter pour la solution de reporting de Y ou d'un éditeur indépendant. D'où une redistribution des parts de marché en faveur (probable) d'éditeurs indépendants (s'ils le sont toujours à cette date).

2.Posté par David Coerchon le 07/01/2008 11:26
Dans le passé, et lorsque Oracle a lancé le mouvement avec PeopleSoft, SAP, Siebel et les autres ont attaqué les bases installées de leurs concurrents. Cette attitude est donc de bonne guerre.
Concernant le marché du décisionnel, il s'agit d'un sujet très sensible pour les responsables de domaines qui peuvent voir l'emprise de l'édityeur de PGI s'étendre, et qui auront donc potentiellement envie de lui échapper en achetant une solution leur permettant de rester indépendants.
A mon avis, la question qui va se poser sera rapidement celle de la capacité de ces 'indépendants' à peser sur le marché, face à des acteurs extremement puissants. Les opérations de fusions ne sont donc pas terminées.
Ceci étant dit, si on considère la dépendance par rapport à un éditeur de PGI, n'est il pas possible de s'interroger sur la situation de Cognos, racheté par IBM, qui, à ma connaissance, n'édite pas de PGI ?

3.Posté par Michel Kergoat le 07/01/2008 15:30
Y a-t-il encore des éditeurs indépendants ? Y en a-t-il même déjà eu ?
Pour ma part, en tant qu'intégrateur, je retiens surtout qu'il y a des logiciels, plus ou moins intégrés ou au contraire "au mieux du marché", qui remplissent de façon plus ou moins complète une fonction dans un système décisionnel.
Si la marque de fabrique d'un produit peut changer - qui se souvient de VMark ? - le nom commercial d'un produit reconnu perdure : l'intégrateur de données de I. est toujours DataStage.
Les parts de marché et la stratégie marketing vont de pair avec un "bon" logiciel à la base.
Si MicroStrategy - le logiciel - reste chez Microstrategy - la société - ou va dans le giron de O., I. M, S., etc. ou s'associe avec un autre XYZ, ne restera-t-il pas un "bon" moteur R-OLAP ?

Bonne année décisionnelle !-)
(contribution personnelle indépendante de ma société)

4.Posté par Sylvain Savier le 07/01/2008 23:33
Rapellons simplement que MicroStrategy est une entreprise privee dont le capital est detenu a 51% par son fondateur Michael Saylor (avec un Y). L'action MSTR etant la plus chere du marche de la BI au NASDAQ, et Mr Saylor etant deja milliardaire en Dollars, il faudrait vraiment deployer des resources sur-humaines pour convaincre cet homme de s'en separer, qui par ailleurs affirme devoir le succes de son entreprise a Dieu...

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