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La théorie des jeux modélise le comportement d’un agent face à des situations de choix, elle se propose d’étudier toute situation dans laquelle des agents rationnels interagissent. On pourrait aussi l’appeler théorie de la décision interactive, il s’agit de modéliser des situations dans lesquelles plusieurs agents font des choix, ceux des uns affectant les gains des autres.

La théorie des jeux s’intéresse aux comportements des individus. La rationalité de base de la théorie des jeux est une règle de maximisation du profit individuel.

La théorie des jeux permet d’expliquer des processus de vote, de pouvoir, de diplomatie, de marchandage, de négociation, de formation et de coalition.

Un jeu se caractérise par des règles du jeu qui définissent le nombre et le rôle des acteurs ainsi que les variables qu’un joueur peut contrôler, par exemple les possibilités de choix, l’information et la communication entre joueurs : joueurs (au moins deux), actions, stratégies possibles des joueurs et informations disponibles pour choisir, déroulements et étapes du jeu, rétributions (gains, pertes) et résultats.

On distingue différents types de jeux coopératifs / non coopératifs (gâteau au chocolat) – compétitifs / non compétitifs – répétitifs / non répétitifs (jeux évolutionnistes) : Jeux à intérêt commun (le rendez-vous à New York), Jeux à somme nulle où les intérêts y sont parfaitement antagonistes, Jeu type bataille des sexes qui fait intervenir une part de collaboration et de conflit, Jeu type fureur de vivre (avec faucon et colombe), Jeu type dilemme du prisonnier qui fait ressortir une tension entre intérêt individuel et collectif (achat par internet, course aux armements, collusion & commission européenne). Voir sur internet le détail de chacun de ces jeux.

Avec quelques principes simples ont peu définir des archétypes de joueurs : l’agressif qui attaque systématiquement, le rusé qui se rend imprévisible, le machiavélique qui prévoit les attentes des autres et les manipule, le chaotique tellement imprévisible qu’il ne sait pas lui-même ce qu’il va faire le coup d’après, l’esclave qui cherche à perdre au profit d’un plus fort que lui, le coopérant (donnant donnant ou gagnant gagnant) qui gagne quand il y a de bonnes conditions pour une coopération (jeu long terme, bonne communication, réciprocité des gains).

Cependant, il est difficile de considérer la théorie des jeux comme une science positive fournissant des prédictions précises. Plus une situation de jeu devient complexe moins les enseignements de la théorie des jeux mathématiques deviennent instrumentaux pour expliquer ou conseiller un choix. Dans certains cas de modélisation peuvent apparaître des solutions d’équilibres multiples sans que l’on puisse choisir entre ceux-ci. L’analyse de l’interaction des comportements rationnels individuels devient rapidement inextricable dès que l’on sort du cadre ultra simplifié des présentations habituelles en théorie des jeux.
Rédigé par Michel Bruley le Dimanche 21 Octobre 2018 à 16:17 | Permalien | Commentaires {0}

« Modélisation mathématique du comportement de décideurs rationnels dans une situation d’interaction ». Cette définition de la Théorie des Jeux ne donne pas toute la mesure de cette discipline, dont les champs d’application sont très variés. Défense : modélisation de la dissuasion nucléaire. Sociologie et génétique : des chercheurs ont utilisé la stratégie des jeux pour mieux comprendre l’évolution du comportement des espèces face à la modification de leur environnement. Organisation : développement de système multiagents. Marketing et stratégie d’entreprise : La Théorie des Jeux a précisément obtenu le prix Nobel d’Économie pour sa contribution à la stratégie d’entreprise. Etc.

Bien entendu, l’existence de ces différents champs d’application ne fait pas de la Théorie des Jeux une panacée universelle, susceptible de répondre à toutes les situations. La Théorie des Jeux ne mérite toutefois pas les critiques qu’on lui assène volontiers au motif que l’homme ne serait pas rationnel. Car la notion de rationalité ne se juge pas en regard de l’objectif visé – qui peut être extravagant – mais en fonction du comportement adopté pour atteindre cet objectif. Un exemple permet de mieux comprendre la nuance : deux fous s’invectivent dans la cour de leur asile. L’un est déguisé en bonne sœur, l’autre en Napoléon. « Je suis Napoléon ! », assure l’un. « Non, c’est moi », répond l’autre. Ils sont, certes, tous les deux fous. Mais l’un, au moins, peut être considéré comme rationnel par rapport à l’objectif fixé : celui qui s’habille effectivement comme Napoléon, et non pas en bonne sœur…

La rationalité de base de la théorie des jeux est une règle de maximisation de la satisfaction individuelle. Quel que soit le nombre de joueurs en présence, il est possible d’expliquer leurs décisions, leurs choix, les enjeux d’une négociation ou d’un marchandage, etc. Il n’est pas nécessaire de connaître avec précision les conséquences de chaque décision. Il suffit de savoir ordonner les différentes combinaisons de décisions possibles. Il faut, pour cela, déterminer :
qui sont les joueurs, quels sont leurs moyens d’action (ce qu’on appelle, dans le jargon de la théorie des jeux, leur stratégie), quelles sont les conséquences de leurs actions, quelles sont les informations dont ils disposent, quels sont les types de relation qu’ils ont avec les autres joueurs.

Si deux joueurs se font face, et qu’ils ont chacun une possibilité de décision binaire (oui ou non ? Go ou no go ?), il existe quatre scénarios possibles. Prenons le fameux exemple du Dilemme du Prisonnier, un grand « classique » de la Théorie des Jeux. Deux prisonniers complices sont interrogés séparément. Chacun peut trahir son partenaire (T) ou rester silencieux (S). Si les deux trahissent, ils vont en prison pour trois ans. Si l’un trahit et l’autre pas, le traître est libre et sa victime va en prison pour cinq ans. Si personne ne trahit, ils vont tous les deux en prison pour un an. Il est important de garder en tête que ces deux prisonniers – bien que complices – ne se connaissent pas et sont interrogés séparément : ils n’ont donc aucune idée de l’attitude de leur complice (va-t-il coopérer ou privilégier son intérêt personnel ?)

Une matrice permet de faire apparaître les différents scénarios :

S T
S 1 , 1 5 , 0
T 0 , 5 3 , 3

t = tentation de la trahison = 0 année de prison
r = récompense de la coopération entre prévenus = 1 année de prison
p = punition de l’égoïsme = 3 années de prison
s = salaire de la dupe = 5 années de prison

L’analyse de la matrice permet de voir aisément que, quel que soit le choix de l’autre, un joueur a toujours intérêt à avouer. Pourtant, si les deux prisonniers n’avaient pas avoué, ils écoperaient chacun d’une seule année de prison au lieu de trois. C’est là le paradoxe qui a rendu célèbre le Dilemme du Prisonnier

Ce dilemme fait apparaître la contradiction – extrêmement répandue – entre intérêt individuel et intérêt collectif. Pour sortir de cette impasse, on peut considérer que dans de nombreux cas cette confrontation n’est pas un « one shot », mais est appelée à se renouveler régulièrement. Chaque joueur peut ainsi acquérir, au fil du temps, des informations sur le comportement de l’autre joueur. Le théoricien américain Robert Axelrod est arrivé, après expérimentation, à la conclusion que la stratégie du donnant-donnant, pour laquelle le joueur commence par adopter une attitude coopérative, puis joue ce qu’a joué l’autre joueur à la partie précédente, est la plus payante à long terme.

Considérons, par exemple le problème du partage de l’information dans l’entreprise. Au Japon, les cadres ne sont pas seulement évalués en fonction de leur activité quotidienne, mais sur la façon dont ils gèrent et dont ils diffusent l’information. Une culture bien différente de celle des cadres français, qui partagent peu l’information tant ils considèrent qu’elle représente le pouvoir… Si l’on se réfère au Dilemme du Prisonnier, la rétention d’information n’est une stratégie payante que sur le court terme (le « one shot »). A plus long terme, en revanche, le partage d’information est toujours payant pour l’organisation, mais aussi pour le cadre, à condition, toutefois, que le bénéfice qu’il en retire soit suffisant. Autrement dit, le partage de l’information peut être encouragé par la mise en place d’un système d’incitations, ou par un abaissement des coûts de l’accès à l’information.

Comme cela a été dit plus haut, la Théorie des Jeux permet également de mieux comprendre l’évolution des comportements au sein d’une population. À l’instar des généticiens, arrivés à la conclusion que les espèces ne se reproduisent que si elles ont un comportement adapté à leur environnement, les théoriciens de l’organisation considèrent qu’un mécanisme similaire – néo-darwinien, en somme ! – se met en place dans les organisations. Dans une entreprise, les comportements et les stratégies dominants deviennent si prégnants qu’ils éliminent tous les autres comportements et finissent par forger une véritable culture.

Des décideurs commencent à faire appel à des spécialistes de la théorie des jeux pour les aider à prendre des décisions. C’est logique, puisque cette discipline met un cadre d’analyse rigoureux et précis face aux situations floues et complexes qui caractérisent le monde d’aujourd’hui. Mais il ne s’agit que d’un cadre d’analyse : les décideurs restent maîtres de leurs choix et de leurs décisions.

Rédigé par Michel Bruley le Vendredi 21 Septembre 2018 à 09:52 | Permalien | Commentaires {0}
La Théorie des jeux a pour objet l’analyse des comportements rationnels de décideurs (appelés joueurs) en situation d’interaction. Autrement dit, il s’agit de reconnaître que les résultats obtenus par un décideur en conséquence de ses actions dépendent également des actions des autres décideurs. Considérons par exemple la problématique générale du marketing-mix, qui inclut notamment le positionnement prix. Ce positionnement prix effectué par une entreprise a des impacts qui dépendent d’une part des paramètres généraux caractérisant le marché (type élasticité des prix à la demande), et de l’autre du positionnement prix des entreprises concurrentes de l’entreprise considérée. Il conviendra par conséquent pour cette dernière d’anticiper dans la mesure du possible les actions de ses concurrentes.

Une décision est rationnelle si elle concourt à atteindre les objectifs que s’est fixés le décideur, compte tenu de l’information dont celui-ci dispose sur l’état du monde. Cela signifie donc qu’une même décision peut être rationnelle relativement à un objectif et irrationnelle relativement à un autre. Considérons par exemple une entreprise qui investit sur un marché étranger réputé étroit et très concurrentiel. Si l’objet de l’entreprise est de maximiser son profit à court terme, la décision est évidemment irrationnelle. En revanche, s’il s’agit pour l’entreprise de préparer son développement futur dans le pays en question, la décision d’investissement peut (ce n’est pas obligatoire) être rationnelle. De même étant donné un objectif, une décision peut être rationnelle par rapport à cet objectif pour un schéma particulier d’information du décideur, et être irrationnelle pour un autre schéma. Revenons par exemple sur l’investissement de l’entreprise à l’étranger, en supposant qu’elle a pour objectif son développement à long terme. Si dans un premier schéma d’information l’entreprise sait qu’un pareil développement est impossible (par exemple pour des raisons légales ou réglementaires qui ne sont pas près de changer), tout investissement visant l’objectif ci-dessus est irrationnel. Si en revanche, les informations dont elle dispose permettent à l’entreprise d’estimer qu’il existe une chance raisonnable pour que les choses changent, sa décision d’investissement peut devenir rationnelle. Autrement dit, la notion de rationalité renvoie toutes choses égales par ailleurs à des problèmes de perception (culture, etc.) et d’observation.

La quantité et la qualité de l’information peuvent avoir un impact majeur sur la pertinence de la décision : une information insuffisante peut amener le décideur à substituer à une décision ciblée de façon optimale, une décision « moyenne » permettant de tenir compte des risques associés aux incertitudes. À l’inverse une information trop abondante peut avoir pour effet de « noyer » le décideur » dans les détails, brouillant la mécanique de la décision. La qualité de l’information joue un rôle tout aussi important dans le processus de décision. À cet égard il est fondamental de bien préciser que la qualité de ‘l’information est définie par sa proximité avec la problématique du décideur. Par exemple des informations d’une granularité pertinente à un usage opérationnel peuvent être inutiles, voire contre-productives, pour le décideur positionné au niveau stratégique. Exemple : pour décider de se lancer ou non à l’assaut d’un marché étranger est-il nécessaire pour le dirigeant d’entreprise de connaître le nombre de feuilles d’imprimantes que sa secrétaire a consommées durant les six derniers mois ? La question qui se pose alors est celle de l’articulation entre, d’une part les différents niveaux de la décision, et de l’autre, les niveaux d’information qui doivent être associés aux premiers.

Parmi les informations dont le décideur doit disposer figurent notamment : l’identité des autres décideurs, les moyens (ou décisions possibles) du décideur considéré et des autres décideurs, les conséquences pour chaque décideur de chaque combinaison de décisions de l’ensemble des joueurs, les relations entre les décideurs (les décisions se prennent dans l’ignorance de celles des autres, ou au contraire, en connaissant celles-ci, les joueurs coopèrent ou non, etc.), le rôle du temps (décision unique, décisions séquentielles, etc.

Les décisions se prennent sur la base des conséquences anticipées des dites décisions. Le caractère général de l’outil constitué par la Théorie des Jeux provient du fait que sauf exception, l’évaluation précise de ces conséquences est inutile. Seul compte le fait de savoir si telle décision est meilleure que telle autre. Supposons ainsi que deux entreprises potentiellement concurrentes se posent la question de savoir si elles doivent entrer sur un marché relativement étroit. Pour chaque entreprise, la décision est du type go-no go. Ce qui signifie qu’il y a quatre cas possibles : aucune entreprise n’entre sur le marché, l’entreprise A mais pas l’entreprise B, l’entreprise B entre, mais pas l’entreprise A, les deux entreprises entrent. Pour prendre sa décision, une entreprise n’a pas besoin de déterminer au centime près les pertes ou les gains associés à cette décision, mais plus simplement de classer les quatre situations possibles. Là est tout l’intérêt de l’outil constitué par la Théorie des Jeux.

La Théorie des Jeux permet également de décrire l’évolution de populations dont les individus sont dénués de degré de liberté quant à leurs décisions, par exemple parce que leur comportement est prédéterminé, génétiquement, par appartenance à une espèce, une culture, etc. La multiplication des interactions entre individus aboutit à sélectionner des comportements rationnels pour la population. Cette approche, appelée Jeux évolutionnaires et basée sur un sélectionniste néo-darwinien (les comportements les plus efficaces se reproduisent et éliminent les comportements moins efficaces), permet d’utiliser l’approche traditionnelle de la Théorie des Jeux (connue sous le vocable d’individualisme méthodologique) qui consiste à partir du décideur individuel, pour décrire des phénomènes collectifs et évolutifs. Ainsi, la naissance et l’évolution des cultures au sein de l’entreprise.

Parmi les grandes questions que la Théorie des jeux (évolutionnaires ou non) permet d’aborder se trouve la problématique de la coopération. Si le vieil adage selon lequel l’union fait la force paraît indiquer que la coopération s’impose comme une évidence, la réalité est toute autre. Dans la vie de tous les jours, y compris dans la vie de l’entreprise, la coopération a du mal à s’imposer, les individus privilégiant la plupart du temps des comportements égoïstes, même si une attitude plus coopérative était bénéfique pour tous. L’apport de la Théorie des jeux est ici considérable.

En premier lieu, celle-ci montre que contrairement à ce que pourraient laisser penser les propos ci-dessus, l’attitude égoïste des individus est très souvent parfaitement rationnelle, et que la disjonction entre cette rationalité et les résultats décevants auxquels cette rationalité conduit, proviennent non d’une faute de calcul des décideurs, mais de la nature de l’interaction qui conduit à ce qu’il faut bien appeler une impasse : si tous les deux nous coopérions, nous nous en sortirons mieux que si nous ne coopérons pas. Mais si l’autre coopère, je m’en tire encore mieux en ne coopérant pas qu’en coopérant !

En second lieu, la Théorie des Jeux a permis de montrer comment sortir de ce cercle vicieux, à partir d’une analyse de cette problématique décisionnelle extrêmement répandue basée sur la métaphore du Dilemme du Prisonnier, la plus connue de la Théorie des Jeux. Les exemples concrets concernant la vie de l’entreprise sont innombrables : guerre des prix, saturation du marché, rémunération des sous-traitants, des employés, partage de l’information. Ce dernier cas illustre en particulier la relation entre le coût d’extraction de l’information et la volonté de deux individus travaillant à l’intérieur d’une même entreprise de partager cette information. Elle met notamment en lumière les possibilités d’intervention du management pour favoriser un tel partage à travers, soit des incitations directes, soit une amélioration de l’accessibilité des systèmes d’information.







Rédigé par Michel Bruley le Mardi 21 Août 2018 à 12:02 | Permalien | Commentaires {0}
La seule chose qui ne changera jamais est que tout change toujours tout le temps.
Extrait du Yi Jing

Les périodes de changement sont des moments critiques qui peuvent se compliquer en poussées, en bouffées, en agitations, en troubles, en tension conflictuelle, en situation de déséquilibre, de rupture, avec souvent des manifestations violentes, débouchant sur des mutations brutales. De ce fait les périodes de changement sont vues négativement même si en fin de processus elles peuvent se révéler bénéfiques.

Dans une vision orientale, chance et malchance, positif et négatif sont toujours imbriqués. La conception chinoise du yin et du yang voit le monde comme une réalité en transformation perpétuelle sous l’action de deux forces opposées, combinatoires et complémentaires. Dans ce cadre l’opportunité est consubstantielle de la crise.

Nul ne sait ce qui est bien, nul ne sait ce qui est mal ! Le vieil homme à la frontière a perdu son cheval, mais qui sait si c’est un malheur ? Un pauvre vieillard vivait avec son fils aux abords de la frontière. Un jour son cheval se sauve chez les barbares. Aux voisins qui viennent le consoler, il répond : « Perdre un cheval pourrait être une mauvaise chose, mais cela peut se retourner en une bonne chose. Qui peut le dire ? » Quelque temps plus tard, le cheval perdu revient avec un troupeau de chevaux sauvages. Aux voisins qui viennent cette fois le féliciter, le vieillard dit de nouveau : « C’est peut être du bonheur, mais peut être pas ... ». Et voilà que son fils se fracture la jambe en tentant de dompter un des chevaux sauvages. « Quel grand malheur pour votre fils ! » disent les voisins, auxquels le vieil homme répète : « Oui c’est un malheur, mais, qui sait, peut-être pas ... ». Quelques mois plus tard, la guerre éclate et tous les jeunes hommes sont mobilisés ... sauf son fils handicapé !

Selon les enseignements du Bouddha, le monde est impermanent. Rien ne dure éternellement. Nos joies et nos peines, notre vie, le jour, la nuit… Tout, absolument tout, même si ce n'est pas apparent tout de suite, à un début et une fin. Regardons notre corps… Chaque seconde nous changeons sans peut-être même nous en apercevoir. Mais sur une période de trente ans, cela est plus apparent. Par contre, notre conscience, bien malgré nous, souvent, refuse de voir les choses de cette manière. Ainsi, s'attacher aux phénomènes et aux objets est une cause de souffrances puisque nous croyons (ou plutôt refusons de voir) qu'ils vont se détruire : d'où l'origine de notre souffrance.

Comme le dit le sage : "Toutes ces joies, toutes ces peines sont comme de continuels dessins sur l'eau. Pourquoi courir après elles ? S'il vous faut absolument penser à quelque chose, examinez de quelle manière tout ce qui est réuni se disperse et tout ce qui est accompli se défait".

Comme le Bouddha l'a dit : "De toutes les empreintes de pas, celles de l'éléphant sont les plus larges ; de toutes les réflexions, la plus importante est celle qui porte sur l'impermanence." La compréhension de l'impermanence est d'autant plus cruciale qu'elle est la clé permettant d'accéder à la vérité absolue : la vacuité, c'est à dire l'absence de réalité des phénomènes. Mais cette vérité ne peut être réellement appréhendée que par les êtres totalement accomplis. Finalement, les 2 vérités, relative et absolue, sont comprises comme étant indissociables au sein de l'unité de l'apparence et de la vacuité.

En réalité, quand on comprend l’impermanence, on est déjà en train de comprendre le non-attachement qui, lui, est la clé de la libération de la souffrance. Car, lorsqu’on s’attache à quelque chose, c’est qu’on croit que cette chose est bonne et sera toujours bonne et nous apportera durablement le bonheur. Quand on comprend, en profondeur, qu’il y a l’impermanence, d’une part, on sait que cette chose ne sera pas toujours bonne, et d’autre part, même si on s’y attache, on sait que le bonheur passera. Donc, comprendre l’impermanence, c’est lâcher l’attachement. Lâcher l’attachement, c’est lâcher la cause de la souffrance. On est déjà en train d’éradiquer le problème de base. La profonde compréhension de l’impermanence est une clé.

Enfin, il convient de suivre la recommandation de Winston Churchill : « Mieux vaut prendre le changement par la main, avant qu’il ne vous prenne par la gorge ».



Rédigé par Michel Bruley le Samedi 21 Juillet 2018 à 09:19 | Permalien | Commentaires {0}

Dans son livre « La globalisation : introduction au nouvel environnement économique », Michel-Henry Bouchet définit les caractéristiques de la globalisation : intégration des économies dans le monde entier via le marché qui pousse à l’efficience et à la division du travail du fait de la concurrence ; intégration des marchés de biens, services et capitaux conséquence de l’élimination des obstacles au commerce et à l’investissement ; intégration mondiale des marchés, diffusion planétaire de l’économie de marché ; monétisation de tout, « tout à un prix », le marché s’étend à tous les domaines. (le temps, l’art, les organes humains, la livraison d’une matière dans trois mois, la volatilité financière, le droit polluer, un voyage dans le cosmos, le dépaysement, la différenciation, etc. se voient désormais attribuer une valeur marchande) ; « mercantilisation » du monde, hégémonie mondiale du capitalisme, le code de valeurs repose sur la propriété, l’accumulation du profit et la dynamique du pouvoir.

De plus il distingue 6 moteurs de la globalisation : la dynamique technologique et son incidence sur la productivité ; la dynamique de la concurrence et son incidence sur l’accumulation de capitaux ; la dynamique des flux supérieure à celle des stocks ; la dynamique de l’évaluation permanente de la performance ; la dynamique de la convergence des politiques économiques ; la dynamique financière de plus en plus autonome et découplée de la sphère économique.

Pour lui la globalisation se caractérise par la diffusion des contraintes et des incitations de l’économie marchande, fondée sur la concurrence et le profit. Elle entraîne une intégration croissante des économies nationales et se traduit par une intensification des flux transfrontaliers, commerciaux et financiers, mais aussi culturels. Avec la croissance des échanges se diffusent les gènes de l’économie de marché : la globalisation a donc une incidence majeure sur les valeurs et sur les référents.

Il distingue la mondialisation et la globalisation qui recouvrent deux phénomènes différents, même si le premier porte en lui les germes du second. La mondialisation est un processus historique de diffusion spatiale de l’information à travers les frontières nationales, fruit de l’ouverture des mentalités, du progrès technique et des échanges culturels et économiques. La globalisation, elle, est un processus économique et géopolitique orienté par la dialectique des rapports de forces dans le cadre du marché. Elle marque la suprématie du système capitaliste, fondée sur la concurrence et le profit. Enfin, si la culture et les valeurs qui sous-tendent le processus de mondialisation sont le besoin et le désir d’échange, celles de la globalisation sont essentiellement matérialistes : son code de valeurs repose sur la propriété, l’accumulation du profit et la dynamique du pouvoir, mais aussi sur l’interdépendance.

Enfin il met en lumière 4 approches de la globalisation : intégration graduelle des économies nationales dans un système global structuré, sous la prédominance croissante de la sphère financière ; un seuil critique franchi récemment par l’économie mondiale à la suite de changement majeur dans l’ordre géopolitique et technologique ; une succession de « cycles de globalisation » ; le produit d’une illusion dans la mesure où le système économique mondial est encore loin d’une intégration totale.

Pour aller plus loin vous pouvez utilement consulter le lien suivant : globalisation


Rédigé par Michel Bruley le Jeudi 21 Juin 2018 à 10:26 | Permalien | Commentaires {1}

Le politiquement correct a pris une place très importante aujourd’hui. Parti d’une bonne intention de protection, le politiquement correct a été instrumentalisé par la presse et les professionnels de la communication pour poursuivre des orientations politiques particulières. Ainsi une police du vocabulaire & de la pensée bien orientée est née, qui poursuit tous les contrevenants à travers les médias complices. Il en résulte une désinformation institutionnalisée sur certains sujets.

Au-delà des perceptions faussées générées par le politiquement correct qui impactent la société, tout un chacun est gêné par les innombrables euphémismes et le vocabulaire politiquement correct évolutif, qu’on cherche à imposer. Finalement cela nous amène à ne plus bien savoir quels mots il faut employer. Tout le monde est concerné par ce vocabulaire mal défini, les journalistes et professionnels de la communication s’écharpent entre eux, les hommes politiques se ridiculisent régulièrement, comme lorsqu’il tente d’éviter de parler des délinquants, ils les désignent comme des jeunes, des sauvageons, des excités en cagoule …

Beaucoup de mes interlocuteurs considèrent que le politiquement correct n’est qu’une maladie bénigne de notre société de communication, mais à mon avis, ils sous-estiment l’importance de cette mise sous tutelle de notre expression. Historiquement le politiquement correct cherchait à protéger des groupes culturels du racisme ou des minorités diverses de stéréotypes qui les touchaient, mais le phénomène s’étend à toutes sortes de combats comme on le voit avec la tentative de nous imposer l’écriture inclusive en France, ou une novlangue « non genrée » aux États-Unis et au Canada.

Avec le politiquement correct, certaines choses ne peuvent plus être formulées, certains problèmes ne peuvent plus être caractérisés, des situations restent inexpliquées. Les problèmes mal posés sont sans solution et deviennent inextricables (cf. la délinquance). Les gouvernements se disent impuissants sur de nombreux sujets clés pour les citoyens et pour faire bonne figure cherchent constamment à nous leurrer avec la défense politiquement correcte d’innombrables nouvelles minorités qui obtiennent des avantages.

Le politiquement correct crée un environnement qui n’est pas favorable aux échanges d’idées, par ses manipulations, il donne le mauvais exemple et favorise le développement de toutes les tares de notre société en matière communication : la désinformation, la post-vérité, les fakes news, le complotisme, les partis pris et l’orientation marquée à gauche d’une écrasante majorité de la presse française …

Pour aller plus loin sur les thèmes de la désinformation, du politiquement correct, de la post-vérité …, vous pouvez utilement consulter mes autres articles sur ces sujets :

Données/analyses/commentaires de qualité pour alimenter la démocratie et contrer la désinformation

Bienvenue dans le monde de la post-vérité, où règne la désinformation

Analyses de données & rapports pleins d’euphémismes, le politiquement correct est-il le signe d’un totalitarisme ?

Dans ce monde du big data et de la post-vérité, les médias peuvent-ils nous aider ?

Que peut-on attendre du data journalisme ?

Rédigé par Michel Bruley le Lundi 21 Mai 2018 à 09:56 | Permalien | Commentaires {0}

Lorsque l’on parle de nouvelles technologies en général et de Big data en particulier, on discourt principalement d’aspects techniques, métiers ou de gestion de projet. Tous ces aspects sont importants, mais ce qui fait le plus souvent la réelle différence se sont les hommes.

Bien sûr, les capacités d'une organisation ne dépendent pas que de ses ressources humaines (nombre, qualité, compétences et expérience), mais aussi de ses ressources intellectuelles (droits d'auteur, dessins et modèles, brevets, etc.), de ses ressources financières (capital et crédit), de ses ressources physiques et matérielles (machines, terrains, bâtiments), et de ses ressources d'information (bases de données, etc.).

Cependant que cela soit pour l’ensemble de leurs activités ou de leurs projets en matière de Big data, les grandes entreprises doivent gagner la guerre des talents. Elles sont engagées dans une chasse aux talents avec leurs concurrents, pour avoir des collaborateurs efficaces qui peuvent gérer les complexités incalculables des grandes entreprises d’aujourd’hui (concurrence mondiale, exigences en matière de profits, marchés diversifiés …).

Les entreprises sont donc amenées à créer des programmes pour attirer les meilleurs collaborateurs potentiels, pour recruter "les bonnes personnes". Mais attention le simple fait de rechercher les meilleurs et les plus brillants, n'est peut-être pas toujours l'approche la plus efficace. Il faut aussi avoir des politiques de développement des talents en investissant dans la formation, la motivation, la supervision, les promotions de l’intérieur, les incitations, la culture d’entreprise ; pour donner confiance aux collaborateurs, renforcer leur engagement, les aider à équilibrer leur investissement carrière/famille, réduire les différences de statut, créer des relations de partenariat, les autonomiser …

Enfin il faut tenir compte, dans la grande entreprise en général, et en matière d’analyse de données en particulier, que le travail en équipe est indispensable, mais qu’il ne va pas de soi spontanément. Il nécessite des efforts, une volonté de cohésion et de l'organisation. Dans le domaine du Big data l’un des pièges à éviter est celui de l’homme providentiel, du mouton à cinq pattes (le data scientiste, le data miner, le fou de techno …) qui serait capables de résoudre tous les problèmes. Il faut au contraire constituer des équipes pluridisciplinaires.

Pour aller plus sur ce thème des ressources humaines dans le domaine des Big data vous pouvez utilement consulter mes autres articles sur ce sujet :

Big data : au-delà des incontournables solutions open source, il faut savoir mobiliser les bonnes compétences

Big data : Il faut un bon équipage pour ne pas se noyer dans le data lake

L’avenir est radieux pour les spécialistes de l’analyse des données

Mégadonnées : la construction d'algorithme nécessite toujours du jus de cervelle

L'analyste de mégadonnées ou big data doit se méfier de son enthousiasme

Rédigé par Michel Bruley le Samedi 21 Avril 2018 à 11:12 | Permalien | Commentaires {0}

L’archéologie, il ne s'agit pas seulement de creuser. C'est un travail compliqué et méticuleux qui demande de la formation, de la patience et de gros budgets. C'est extrêmement interdisciplinaire. Pour les équipes d’archéologues, il s’agit de découvrir des traces du passé (excavation & description), de reconstruire l'histoire de la culture (qui était où, quand, avec quoi ?), d’expliquer les processus culturels (comment et pourquoi les cultures changent-elles ou restent-elles les mêmes ?), et enfin d’interpréter les cultures passées (que signifiait la vie des gens ?).

D’abord il faut trouver les sites. Il faut demander ou lire des rapports, faire des enquêtes pédestres, utiliser des dispositifs de télédétection sophistiqués, tels qu'un radar pénétrant dans le sol, des magnétomètres à protons ou mesurer la résistivité d’électrique, rechercher des sites à travers un processus d'échantillonnage souterrain, plaçant des fosses de test à intervalles réguliers.

Au final, les archéologues trouvent des artefacts, des objets transportables fabriqués et utilisés par les peuples du passé, des reliefs de construction qui ne peuvent pas être déplacés, des zones d'activité avec des groupes d'artefacts et de caractéristiques résultant d'activités particulières, des éléments environnementaux qui présentent des traces d'utilisation ou d'activité humaine, des objets ou fonctionnalités contenant des informations sur les systèmes de croyances des personnes et des objets ou caractéristiques qui contiennent des informations sur la structure sociale des peuples.

De multiples informations doivent être récupérées, des résultats de recherches documentaires, des cartes, des formulaires de site, des levés de surface, des tests de sous-sol et d’excavation, des échantillonnages, des résultats de nombreuses analyses … Dans toutes ces approches, la détermination du contexte est cruciale. Un seul artefact, dépourvu de tout contexte, ne fournit qu'une fraction des informations fournies par un objet pour lequel le contexte a été préservé et enregistré. Il en résulte que toute récupération de données est lente et fastidieuse, afin de ne pas perdre le contexte.

Si depuis toujours, les outils les plus importants en archéologie sont une petite truelle de maçon de 15 cm, un ruban à mesurer et un cahier, l’archéologue d’aujourd’hui à recours à toutes sortes d’analyse sur le terrain et en laboratoire et sait très bien utiliser toutes les technologies derniers cris en particulier numériques et constituer des bases de données souvent partagées entre scientifiques du monde entier.

Pour aller plus loin sur le thème des technologies numériques et l’archéologie vous pouvez utilement consulter certains de mes articles sur le sujet ainsi que d’autres, récents, que j’ai trouvés sur le web.

ADN : Néandertal & les mégadonnées

LiDAR : Big Data, Archéogéographie et Drone

Big data : Quand les big data permettent de déchiffrer les papyrus

Base de données : Qumrân - Le numérique au profit de l’archéologie

3D : L’archéologie numérique est arrivée

Mais le numérique a ses faiblesses et pourrait gêner les archéologues du futur : La stratégie de conservation des données de la civilisation khmère est à méditer

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Rédigé par Michel Bruley le Mercredi 21 Mars 2018 à 09:37 | Permalien | Commentaires {0}

Le marché des solutions de Big data s’est fortement développé ces dernières années et va continuer à le faire jusqu’en 2021 au rythme de +12% par an, nous disent les cabinets d’études. Des nouveautés techniques, de nouvelles applications apparaissent dans toutes sortes de domaines, mais force est de constater que c’est en matière d’intelligence artificielle que les choses les plus innovantes voient le jour. Depuis sa naissance dans les années quarante, l’intelligence artificielle a eu un long développement, mais c’est seulement depuis quelques années, en parallèle et grâce à l’explosion des Big data, que les agents intelligents ont commencé à envahir notre société.

Les agents intelligents sont des composants logiciels. Ils possèdent certaines caractéristiques de comportement intelligent : compréhension d’un langage de communication, réactivité (capacité à prendre des décisions et à agir), proactivité. Ils ont des capacités de perception de l'environnement, de réflexion, de planification, de mobilité, etc. Dans la communauté du génie logiciel, ils sont également appelés agents logiciels et sont considérés comme des objets proactifs.

L’approche d’un agent intelligent dans un environnement ouvert est semblable à celle d’un homme dans un monde réel qui est également ouvert. Cette approche repose sur la perception du monde, sur un modèle rationnel de comportement et sur les intentions/motivations à remplir en mettant en œuvre les objectifs correspondants. Bien sûr, il s'agit d'une vue schématique du comportement de l'homme, cependant, elle met l'accent sur la nature autonome, proactive de l'exploration des sources d'informations disponibles. L'exploration des informations et la perception d'un environnement ouvert nécessitent souvent pour les agents des communications, des coopérations et des coordinations entre agents, qui peuvent travailler grâce à l’internet à un niveau local ou mondial.

Au final, qu'est-ce qu'un agent ? Un agent est une nouvelle façon de dénommer un logiciel qui a les propriétés suivantes : il agit au nom d'autrui et a des caractéristiques qui lui permettent d'effectuer des actions déléguées. Donc, l’agent représente quelqu'un, il agit sans intervention d’un humain, a le contrôle sur ses propres états et comportement internes, il est capable de prendre des initiatives, de générer des objectifs, pas seulement suivre des commandes prédéfinies. Les agents ne sont pas supervisés directement, mais plutôt indirectement, comme un marché, vous ne lui dites pas de faire cela, mais vous établissez un cadre pour effectuer des actions.

Pour aller plus loin sur les agents intelligents, vous pouvez utilement consulter le site suivant : les agents intelligents comment cela marche ?

Pour aller plus loin sur le développement du Big data vous pouvez utilement lire mes autres articles ci-dessous :

L'internet des objets ou la consécration du Big data

Seul l'apprentissage automatique permettra à de nombreuses entreprises de valoriser leurs mégadonnées

Big data : Hadoop doit être le cœur de votre système d’information décisionnel

Big data & open source

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Rédigé par Michel Bruley le Vendredi 23 Février 2018 à 10:52 | Permalien | Commentaires {0}

Dans toute discussion, les données quantitatives sont des arguments de poids qui permettent de fixer des états des lieux et de dépasser les appréciations subjectives que tout un chacun a, quel que soit le sujet. Sans vouloir ne faire dépendre les choix politiques que des nombres, des diagrammes et des graphiques, force est de constater l’importance des données quantitatives dans les décisions politiques, à commencer par celles concernant l’opinion des citoyens. De la même façon, les données quantitatives sont le carburant indispensable du contrôle démocratique des politiques par les citoyens. La mise à disposition de données dans le cadre de l’open data va dans ce sens. Pour aller plus en détail sur ces sujets, vous pouvez utilement lire mes articles ci-dessous :

Les données quantitatives sont des arguments de poids

De l’analyse de données aux choix politiques

Les données sont le carburant indispensable de la dynamique démocratique

L’open data au service des citoyens pour contrôler les politiques et l’administration

Cependant l’usage des données quantitatives n’est pas exempt de difficultés techniques, de mauvaises pratiques ou de manipulations. Dans notre société médiatisée en temps réel, personne ne peut prendre du temps pour traiter les sujets complexes qui doivent comme tous les autres être couverts en quelques secondes d’antenne ou quelques lignes. Dans ce contexte, les données quantitatives sont privilégiées pour les évaluations. Peu importe le peu de pertinence de l’utilisation de moyennes pour apprécier la réalité de la vie quotidienne de dizaines de millions de personnes, peu importe que le périmètre des statistiques utilisées soit mouvant, accumulant les ruptures de séries, les changements de méthode et de concept (définitions différentes des chômeurs ANPE et des chômeurs BIT), les chiffres sont là pour appuyer les discours et justifier les choix.

Seule la volonté de manipuler justifie souvent cette appétence pour les données quantitatives qui expliqueraient et remplaceraient tout. En outre les techniques de manipulation des données sont nombreuses et bien maîtriser par les spécialistes de la communication, il s’agit par exemple de ne retenir que ce qui arrange, d’utiliser un indicateur-écran, exemple l’indicateur des prix qui est une moyenne et n’est l’indicateur de personne, de changer la façon de compter en gardant apparemment le même indicateur, et d’en général faire dire à un chiffre ce qu’il ne dit pas. Le sommet est atteint avec les comparaisons internationales fondées sur des données des comptabilités nationales largement hétérogènes. Une place à part est à faire cependant pour les enquêtes internationales du type PISA.

Les journalistes sont au cœur de ce sujet étant les premiers à produire, diffuser des données fausses, mais aussi à dénoncer celles des politiques, de l'administration, des entreprises ou des associations. Dans ce contexte, de nombreuses initiatives ont vu le jour pour faire la traque aux données fausses, aux fausses nouvelles, aux manipulations, mais les traqueurs ne sont pas toujours sans arrière-pensée ni orientation politique marquée. Il convient donc de toujours rester en alerte tant la désinformation est généralisée. Ci-dessous de façon non exhaustive quelques outils :

Un petit guide pour repérer les fake news

Le site d’Hoaxbuster qui traque les canulars sur le web

Le Décodex du journal Le Monde qui est orienté à gauche

Rédigé par Michel Bruley le Dimanche 21 Janvier 2018 à 12:18 | Permalien | Commentaires {0}
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